Phénoménologie du dialogue - I.
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Phénoménologie du dialogue - I. , livre ebook

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Description

Dans cet essai très fouillé et étayé des thèses et des écrits fondamentaux sur le sujet, l’auteur s’est attaché à étudier le dialogue diplomatique et plus précisément la pensée diplomatique du général de Gaulle entre 1940 et 1969 concernant l’Amérique latine. Grâce à de nombreuses archives et fort de ses connaissances philosophiques, il démontre que, loin des intérêts purement économiques, la politique extérieure pratiquée par le grand homme répondait à une véritable philosophie à laquelle il a toujours joint des actes forts, tel son voyage en 1964. La première partie de l’ouvrage, plus théorique, explicite, entre autres, l’essence même du dialogue diplomatique et son utilité dans les relations internationales ainsi que son évolution au fil de l’Histoire, chaque période ayant témoigné de l’intérêt pour ces négociateurs ou autres ambassadeurs au travers de livres et de peintures. La seconde partie revient en détail sur la vision qu’avait le général de Gaulle à propos du rapprochement des civilisations française et latino-américaine et ne manque pas de souligner l’incroyable complicité qui le liait à André Malraux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 septembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414243242
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-24322-8

© Edilivre, 2019
Dédicace


À Margarita ;
À la mémoire de mon père, qui orienta mon premier regard sur la France Libre ;
à ma fille Thaïs qui, en brillante avocate, nourrit aujourd’hui la flamme et le dialogue sur la liberté du monde.
À ma sœur Katherine, l’Alliée de toujours.
Exergue



De la même façon tout ego, toute monade prise concrètement, est une substance. Mais elle a une concrétion qui est seulement relative ; elle est ce qu’elle est seulement comme socius d’une socialité, comme “membre d’une communauté” dans une communauté globale. Ici se présente un concept tout à fait nouveau, celui d’être renvoyé l’un à l’autre, être dépendant l’un de l’autre, être relié l’un à l’autre, et ce dans sa forme la plus large : être l’un avec l’autre, coexister, être dans l’unité d’une temporalité […] Dans la mesure où elle a “constitué” les autres monades dans son être (de même que toute monade dans son présent a constitué son passé), aucune monade ne peut être sans les autres monades.
Edmund Husserl, 1930 circa. 1
Une nouvelle civilisation s’élabore, et la culture qu’elle appelle est aujourd’hui l’enjeu de toutes les forces de l’esprit.
Et l’objet capital de cette culture, c’est une notion de l’homme sans laquelle la nouvelle civilisation ne pourrait vivre : il n’y a pas de civilisation sans âme. Et (…) un murmure de gloire accompagne le battement des forges qui saluent votre audace, votre confiance, et le destin du Brésil, tandis que s’élève la capitale de l’espoir.
André Malraux, Discours de Brasilia, 25 août 1959. 2
Le réel ne doit pas seulement être déterminé dans son objectivité historique, mais aussi à partir du secret, qui interrompt la continuité du temps historique, à partir des intentions intérieures. Le pluralisme de la société n’est possible qu’à partir de ce secret.
Emmanuel Levinas, 1968. 3
Que des rapports particuliers s’établissent entre votre pays, œuvre vive de l’Amérique Latine, et le mien, essentiel à l’Europe mais aussi plongeant son influence et son activité en Afrique et en Asie, c’est là un fait dont les conséquences peuvent heureusement dépasser nos états. (…) D’autant plus et d’autant mieux, aussi, qu’il y a là comme le signe d’un des plus grands évènements qui s’annoncent en notre siècle, je veux dire l’apparition des Américains latins au premier plan de la scène de l’univers.
Charles de Gaulle, Mexico, 1964 . 4
1 . Husserl Edmund, Zur Phänomenologie der Intersubjektivität . Texte aus dem Nachlass. Dritter Teil : 1929-1935. Hrsg. Von Iso Kern. 1973, Gesammelte Werke, XV 193-194.
2 . Malraux, André, « Discours prononcé à Brasilia (Brésil), le 25 août 1959, par Monsieur André Malraux, ministre d’Etat chargé des Affaires culturelles », Discours, allocutions, conférences de presse de M. André Malraux, ministre d’Etat chargé des Affaires culturelles , 1958-1969, Paris, ministère des Affaires culturelles.
3 . Levinas, Emmanuel, Totalité et Infini , Essai sur l’Extériorité, Martinus Nijhoff, La Haye, 1968, p. 29.
4 . Charles de Gaulle, Allocution prononcée par Monsieur le général de Gaulle au cours du déjeuner du Palais national, le 17 Mars 1964, Doc. XXIV-A L.M-CH.G.
Ouverture L’esprit du dialogue Le concept et les modalités d’une pensée diplomatique
Le terme de dialogue est aujourd’hui sur toutes les lèvres et l’amplitude exponentielle de ses multiples usages sémantiques exige une approche conceptuelle renouvelée. Comme avait coutume de le dire Emmanuel Levinas, le dialogue n’est pas une manière de parler .
Ce qui distingue le dialogue intersubjectif de l’interlocution simple, de la communication ou d’autres modalités discursives, correspond à l’exercice concret de la pensée elle-même, que celle-ci soit philosophique ou diplomatique. Le dessein de penser le dialogue à l’heure où ses possibilités mêmes semblent compromises ne se réduira donc pas au projet de proposer l’esquisse d’une nouvelle théorie du dialogue ou d’une grammaire logique de ses formes discursives. Penser le dialogue aujourd’hui exige une théorie des actes dialogiques qui se soutienne d’une patiente phénoménologie de ses modalités les plus concrètes.
Cet essai est le fruit premier d’une longue investigation d’un type à la fois historique et conceptuel. Son objet, aujourd’hui en pleine métamorphose, est non seulement l’ordre diplomatique ou sa discursivité propre, mais plus précisément le dialogue diplomatique que nous concevons au sens intégral et dynamique du dialegesthai grec.
Si son ambition n’eût été que simple généalogie théorique, nous pourrions dire que la thématique générale de cet essai embrasse la théorie de la diplomatie et la phénoménologie de sa métamorphose à partir de la théorie du dialogue.
En ce domaine, il est certes pertinent de souligner la puissance épistémique et proprement philosophique des vecteurs tracés, depuis le début du XX ème siècle, par le mouvement phénoménologique, l’herméneutique du dialogue, la philosophie politique, le droit international et l’anthropologie cognitive en général. Lorsque nous considérons le développement historique de la théorie de la diplomatie, de sa pratique et de son enseignement – depuis les œuvres fondamentales de Sir Ernest Mason Satow et de Sir Harold George Nicolson jusqu’aux récentes contributions de George R. Berridge–, il est également juste d’observer que le style de notre propos s’inscrit en quelque manière dans le sillage d’une tradition nourrie par l’héritage philosophique de Raymond Aron dans le domaine la théorie des Relations Internationales et la féconde survenance des recherches récentes en matière de théorie diplomatique.
Au demeurant, l’esprit de cet essai entend cerner la pensée diplomatique au plus près de sa changeante facticité concrète : il s’agit de pratiquer une herméneutique ouverte des faits politiques, religieux et culturels à partir de cas historiques et contemporains spécifiques, opérant par la même une sorte de « fusion des horizons » philosophiques qui limitent la théorie diplomatique comme la théorie du dialogue.
Ce propos se construit à partir l’étude d’une pensée diplomatique authentique, irréductible à toute simplification psychologique, idéologique ou pragmatique, celle du General de Gaulle entre 1940 et 1969.
La méthodologie de cette vaste recherche permit de discerner le noyau philosophique de la diplomatie gaullienne en Amérique Latine à partir d’une recherche duelle, philosophique et historique portant sur le dialogue diplomatique entre la France et le continent latino-américain. La diplomatie gaullienne, en son style propre, telle qu’elle s’est dessinée à partir des archives et le corpus de son œuvre générale, est abordée dans un esprit de clarté à partir de trois axes majeurs :
a) L’intersubjectivité qui constitue la matrice des relations humaines au sein de la société internationale et représente l’essence même de l’activité diplomatique ; b) la « grammaire » des catégories utilisées en Théorie des relations internationales et Théorie de la diplomatie, en incluant les concepts de la tradition philosophique, théologique, anthropologique, économique, sociologique et esthétique ; c) une autoconscience du savoir au-delà des étroits paradigmes épistémologiques, aussi bien nourrie par les contributions interdépendantes des philosophes européens de profonde influence en Amérique Latine tels Bergson, Husserl, Maritain, Paul Ricœur, Levinas, Raymond Aron, que par celle des penseurs ou littérateurs latino-américains comme Antonio Caso, Alfonso Reyes, Jorge Luis Borges, Octavio Paz o Gino Germani.
Après les multiples approches de la politique étrangère du Général de Gaulle, ce livre montre que la résonance de sa pensée diplomatique en acte, qui n’est aucunement l’ornement rhétorique et pragmatique d’intérêts économiques et géopolitiques dont il combattait précisément le cynisme, s’étend au-delà de la sémantique dogmatique des discours idéologiques qu’il déprisait. Cette pensée diplomatique en acte, indissociablement universelle et personnelle, se cristallise en un message clair dont le style et la vision, proches de Malraux, demeurent aujourd’hui essentiels aussi bien pour l’Amérique Latine que pour l’Europe. La portée de la pensée diplomatique et la politique extérieure du Général de Gaulle en Amérique Latine de 1940 à 1969 représentent, à la lumière de cet ouvrage, un sujet de méditation nouvelle pour la diplomatie et la pensée politique contemporaines, à l’heure des rémanents foyers de conflits de dimension mondiale en Ukraine, en Syrie et au Moyen Orient en général.
D’un point de vue historiographique, l’étude du modèle diplomatique français en contrepoint avec celle de la situation de l’Amérique Latine considérée depuis la défense la France Libre jusqu’au voyage du Général de Gaulle en 1964, suppose la mise entre parenthèse du concept dogmatique d’histoire hérité de l’historicisme ainsi que la suspension du paradigme structural et causal de l’analyse historique. Concrètement, l’analyse plus serrée du corpus diplomatique des relations entre la France, le Mexique, le Chili et l’Argentine est développée selon le fil conducteur des concepts philosophiques, anthropologiques, juridiques et esthétiques qui articulent la théorie du dialogue diplomatique.
Une grammaire du dialogue – considéré comme domaine et critère de la pensée – permet de proposer une approche théorétique du dialogue diplomatique qui le distingue comme une force transformatrice d’harmonisation cosmopolitique et culturelle. La perspective factuelle ou, plus précisément, phénoménologique de l’investigation de la pensée diplomatique gaullienne, est prim

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