Les Représentations de Cupidon et de la mythologie de l amour dans *Les masques* de Ben Jonson
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Les Représentations de Cupidon et de la mythologie de l'amour dans *Les masques* de Ben Jonson , livre ebook

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Description

Ben Jonson établit dans le Masque, un genre théâtral et même une genèse de l'opéra dont le masque demeure l'ancêtre aux normes bien spécifiques. D'après J. Jacquot : le terme « mask » ou « masque » au temps des Tudors et des Stuarts n'a pas pour premier sens celui du français « masque », c'est-à-dire « faux visage ». Il signifie d'abord et le plus souvent « mascarade », puis, dans la dernière partie du XVIe siècle, il sert à décrire l'ensemble du divertissement aristocratique correspondant à peu près au ballet de cour en France. Mot espagnol tiré de l'arabe, le vocable « masque » avait pénétré en Angleterre par l'entremise du français au début du XVIe siècle. Anglicisé, il avait pris la forme « mask », mais, vers la fin du siècle, avait retrouvé l'orthographe française qu'adopte Ben Jonson Nous pensons d'abord aux Masques comme un divertissement accompagnant des cérémonies maritales de personnes prestigieuses de la cour ou du Roi (Charles Ier et Jacques Ier) et de la Reine (la Reine Henriette-Marie). Au-delà du masque, Ben Jonson articule dans sa célèbre préface d'"Hymenaei", sa plus substantielle défense du masque, articulant son devoir de « sound to present occasions » et portant « on more remou'd mysteries » (VII, p. 209) . Voici une citation, dont la définition rappelle bien au départ le genre du masque comme mystère entre autre éducatif pour le Monarque personnifié en dieu ou demi-dieu. J.-C. Meagher précise dans sa préface une manière de voir le masque et que « The worst possible way to approach the Jonsonian masque is precisely the way it usually happens. ». Notre lecture du masque va démontrer comment Jonson a fait face aux préférences de ses audiences qui furent trop souvent enclines à préférer « the bodily part » des masques (le spectacle) plutôt que l'immortelle et édifiante « poetic soul ». Nous montrerons comment et par quelles manières Jonson s'inspira des anciens et de certains mythographes pour rehausser le masque à travers leur « poetic soul » mais plus loin encore comment Inigo Jones donna une autre dimension aux masques par l'architecture et le design des éléments dramatiques inspirés par Jonson.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 juillet 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342154573
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Représentations de Cupidon et de la mythologie de l'amour dans *Les masques* de Ben Jonson
Cédric Huwé
Connaissances & Savoirs

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Les Représentations de Cupidon et de la mythologie de l'amour dans *Les masques* de Ben Jonson
 
 
Je dis ma reconnaissance pour leur aide :
 
- au Professeur Iselin du département d’Anglais pour m’avoir invité à son cours sur le Masque sous Jacques Ier.
- au stage de la Renaissance suivi avec Professeur Peyré et Professeur Maguin et aux doctorants.
- au Professeur David Linley de l’université de Leeds
- à la Bibliothèque de Leeds université et à la Bibliothèque Nationale de France qui m’ont aidé dans les recherches ce qui ne fut pas une mince tâche parfois pour actualiser la bibliographie.
Introduction
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Nous pensons d’abord aux Masques comme un divertissement accompagnant des cérémonies maritales de personnes prestigieuses de la cour ou du Roi (Charles Ier et Jacques Ier) et de la Reine (la Reine Henriette-Marie). Au-delà du masque, Ben Jonson articule dans sa célèbre préface d’ Hymenaei 2
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Le succès d’Inigo Jones fut prépondérant et justifia le goût de la cour pour le spectacle, plutôt que de l’insistance de Ben Jonson sur la poésie en faveur du spectacle.
Il ne faut pas oublier, que Ben Jonson et Inigo Jones se sont défini comme étant les créateurs des Masques. Ils demeurent la fine fleur de la tradition du Masque Anglais. Leur compréhension propre doit commencer en découvrant de quelles racines et de quels airs celle-ci grandit.
Comme J.C. Meaguer, la chronologie des masques ne fut pas dans les préoccupations primordiales bien qu’ils soient chacun datés. La plupart des autres écrivains du masque ne furent pas complètement énumérés.
Je me suis plutôt attaché à comprendre les origines du masque et à définir les représentations de Cupidon dont la présence fut marquante dans le masque. A travers une certaine iconographie de Cupidon dans les masques, j’ai tenté de placer les masques Jonsoniens dans leur contexte compliqué dans le but d’élucider leur signification à travers les actions dramatiques de Cupidon et d’expliquer leur design par les emblèmes.
Cupidon demeure pour ce mémoire le point central des masques. J’utilise plusieurs masques comme sources pour expliquer la teneur dramatique de Cupidon dans le masque.
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En revanche, d’après J.C. Meagher, ce n’est plus totalement une vue dominante aujourd’hui. Ces dernières décennies, il fut accepté par de nombreux érudits que le souhait de Jonson de donner aux masques la promesse d’un genre poétique sérieux fut pris en compte.
Le masque principal où Cupidon apparaît est habituellement The Haddington Masque sous le titre «  The Hue and Cry After Cupid  ».
Il faut voir ce mémoire comme une progression vers une définition de la nature des dieux et de Cupidon jusqu’à son utilisation dramatique et poétique dans le masque pour le mariage de Vulcain et de Vénus qui se situe dans Haddington Masque . Le mariage de Vulcain et de Vénus se caractérise par le sommet ou l’apogée du masque. C’est également une résolution dramatique de l’antimasque où Cupidon joue un rôle perturbateur mais devient après maints désordres, celui qui va couronner et conduire le mariage de Vénus et de Vulcain. Avec cette étude de la scène dramatique entre masque et antimasque, nous en avons défini l’usage et la situation de Cupidon par des citations tirées du masque et de l’antimasque.
Mais je ne limiterais pas le mémoire aux seules analyses de Cupidon, il y a une réelle enquête faite pour retranscrire la provenance de l’inspiration de Ben Jonson par exemple dans le chapitre « Les Dictionnaires de la Renaissance » ou encore pour retrouver les collaborateurs de Ben Jonson et d’Inigo Jones à Nicolas Lanier. Le premier titre invoque cette recherche inspirée de Jonson et comment celui-ci pris en compte dans ses masques l’ Iconologia de Cesare Ripa et les emblèmes ou encore comment la philosophie néo-platonicienne put à maintes égards imprégner l’œuvre de Jonson, il en est fait référence à plusieurs reprises dans le mémoire.
Pour rehausser le masque, Ben Jonson utilisa non seulement les anciens mais également les mythographes de la Renaissance, cette partie de l’inspiration de Jonson est très détaillée pour donner par la suite dans les titres suivants une explication dramatique de Cupidon et du masque. Cupidon sert d’exemple pour définir les réels éléments dramatiques du masque mais surtout comment Jonson utilise les emblèmes ou les mythographes Italiens pour envoyer des signes mythologiques et symboliques à ses audiences.
Il sera mentionné comment Jonson utilisait le masque pour éduquer le Monarque et comment l’audience aristocratique qui le suivait reconnaissait les signes philosophiques ou prenait connaissance des symboles des emblèmes à chaque reprise dans le mémoire. Ces références sont à mon avis nécessaires pour comprendre les buts éducatifs et philosophiques auxquels se prédestinaient les masques. Les masques ne vont pas sans leurs signes symboliques et se sont par ces signes que Cupidon prend sa réelle signification.
Le premier titre définit donc la nature de Cupidon et des dieux et la recherche de Ben Jonson d’une authenticité classique. Le deuxième titre montre comment Jonson édifiait dans le masque en premier et dans l’antimasque ensuite les idéaux de l’Amour et de la Beauté toujours en corrélation avec une certaine philosophie néo-platonicienne et parce que Inigo Jones et Ben Jonson recherchaient la perfection artistique rêvant de proportion et d’harmonie. Ce titre établit la provenance de Cupidon, son utilité comme déité du mariage et son usage éventuellement d’Antéros « ennemi de l’Amour ». Le troisième titre désigne la victoire du masque sur l’antimasque, réalisée par la victoire de Cupidon « chaste ». Cette victoire du masque et de Cupidon montre un retour vers l’harmonie après les désordres engendrés par Antéros dans l’antimasque. Ce titre vise à établir le retour vers l’harmonie une fois l’antimasque dégagé : cette victoire se caractérise par le bon déroulement du mariage de Vénus et de Vulcain dominé par Cupidon lui-même.
Par ce plan didactique, j’ai cherché à expliquer le déroulement dramatique du masque ou de l’antimasque par les personnifications de Dieux et demi-dieux en acteurs professionnels en emblèmes et par les œuvres des mythographes Italiens. Le symbole emblématique prend donc toute son importance dans le masque et l’antimasque et se joue des humeurs positives et négatives de Cupidon et des Dieux. Le plan montre bien les jeux indéfinis de l’entrée et du départ des acteurs professionnels déguisés en dieux qui incarnent les symboles venant des emblèmes sur la scène (par exemple la ceinture de Junon lancée sur scène).
Titre premier. La nature des dieux ou la recherche d’une authenticité classique
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De tels personnages ou héros tels que Cupidon ou Vénus seraient utilisés de diverses manières et maintiendraient diverses fonctions ornementales et théâtrales, représentationnelles ou simplement faisant acte de présence dans les Masques. Ces sources certaines viendraient d’une culture personnelle de Ben Jonson profondément basée sur les Anciens et pénétrée de la culture antique.
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Il est possible de s’imaginer l’effet des cupidons sur les spectateurs, la joie qu’ils provoquaient sur l’âme et le corps par exemple par leurs intrusions dans un mariage dans certains masques. L’exploitation intelligente des dieux permettait avant tout d’augmenter la splendeur des masques et les significations qu’ils incarnaient.
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La principale signification de la nature des dieux par laquelle Jonson réussissait ses masques prônait l’élaboration de personnifications des Monarques Charles Ier et James Ier à travers l’usage des dieux et des demi-dieux.
 
Si l’on en croit J.C. Meagher, l’élaboration graduelle de la forme basique du masque ou l’entrée et la danse des courtisans masqués restait toujours le plus haut moment. Il faut imaginer ces entrées où les dieux parmi lesquels Cupidon dansait, apportaient du symbole, de la poésie mais surtout un spectacle opulent couronné par des courtisans, personnes illustres de la cour.
Les masqués de Jonson ne représentaient pas les pouvoirs les plus élevés organisés dans les masques ; ils étaient plus que des mortels ordinaires, mais ils sont clairement subordonnés à un dieu ou un demi-dieu. Les masqués s’avéraient être plutôt invités par des dieux (des acteurs professionnels) sur scène pour se joindre au masque. Cupidon appartient notamment à ce pouvoir supérieur. Mais l’usage de cette formule n’apparaît dans aucun masque anglais avant Jonson bien qu’elle soit retrouvée dans le Balet Comique . Cette formule subordonnée utilise les masqués exaltés dans une forme de participation dans la gloire des pouvoirs subordonnés.
La nature des dieux est donc invoquée par cette subordination, cette formule incarnée par les dieux. J.C. Meagher introduit deux exemples des fervents représentants des dieux qui président : les dames du Masque of Blackness sont les adoratrices de Diana-AEthiopia, et les Princes de Pleasure Reconciled to Virtue sont les pupilles de la déesse Vertu. Dans d’autres cas, J.C. Meagher retrouve les masqués comme représentants directes des dieux qu’ils servent, expressions de leur pouvoir. Ou encore pour les manifestations de Cupidon qui préside sur ce masque dans Love Restored par les dix vertus courtoises. Puis, les dames qui masquent dans Hym

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