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Publié par
Date de parution
26 août 2021
Nombre de lectures
18
EAN13
9782357288836
Langue
Français
Assyriologue passionné, l’Abbé Sauveplane est à l’origine d’une des premières traductions françaises de l’Épopée de Gilgamesh. Son travail, d’une qualité académiquement inattaquable, nous permet de mieux appréhender ce mythe. En effet, il a offert aux lecteurs une version romancée qui est d’une beauté renversante, en complément de sa traduction littérale fine et précise, témoignage de son expertise sur ce sujet. Le texte présente également une analyse ainsi qu’une étude sur le caractère et l’âge du poème. L’Épopée de Gilgamesh confirme, comme vous le découvrirez, l’existence de plusieurs traditions du déluge en dehors de la tradition légendaire biblique. Considéré comme le plus ancien poème épique, ce conte mythologique nous relate les aventures d’un héros antique, roi légendaire confronté à la mort qui courageusement va chercher aux confins du monde le secret de l’immortalité.
D’abord transmis oralement pendant des décennies, avant d’être gravé pour la postérité dans des tablettes cunéiformes, ce récit d’une sagesse infinie n’en finit pas de fasciner ses lecteurs, car il comporte en lui toutes les grandes interrogations relatives à la condition humaine : la vie, la mort, la destinée, la gloire, la sagesse, le bonheur, l’amitié, la sexualité, le dépassement des limites humaines, etc.
Premier grand roman de l’humanité, souvent considéré comme la première grande œuvre littéraire, les aventures de Gilgamesh sont passionnantes tant elles nous rappellent notre vulnérabilité.
Extrait :
« Ceci est l’histoire de Gilgamesh, qui a vu l’abîme, qui a tout connu, qui a pénétré les mystères, qui apporta la nouvelle de ce qui s’est passé avant le déluge et, à la suite de ses lointaines pérégrinations, se laissa aller de fatigue...»
Gilgamesh, en effet, n’est pas uniquement, comme on pourrait le croire d’après un examen superficiel, le grand coureur d’aventures, l’auteur d’héroïques équipées, il est encore, par son côté mystérieux et profond, le chercheur fatidique, l’explorateur intrépide parti à la découverte de ces choses divines, le bien, le bonheur, la science et qui revient exténué, de ce long voyage à travers les pays inconnus. Gilgamesh est le prototype d’Hercule. Il est à la fois le dieu sauveur, le lutteur infatigable, le grand devin, découragé hélas ! par ses propres visions. Gilgamesh, c’est Apollon, c’est Achille doublé d’Ulysse, c’est déjà Faust.
Publié par
Date de parution
26 août 2021
Nombre de lectures
18
EAN13
9782357288836
Langue
Français
L’Épopée de Gilgamesh
Une Épopée Babylonienne
Abbé Sauveplane
Préface et Révision Christelle Pujol
Alicia Editions
« Il est celui qui a tout vu, tout connu,
celui à qui les mystères de l’univers ont été révélés. »
Table des matières
Préface
Introduction
I. ANALYSE DU POÈME
PRÉLUDE
AMITIÉ DE GILGAMESH ET D’ENKIDU
TRADUCTION DES TABLETTES
EXPÉDITION CONTRE HUMBABA
AMOUR ET VENGEANCE D’ISHTAR ; LUTTE CONTRE LE TAUREAU CÉLESTE
TRADUCTION DES TABLETTES
MORT D’ENKIDU
TRADUCTION DES TABLETTES
MERVEILLEUSE ODYSSÉE : RENCONTRE AVEC LES LIONS ; LES PORTES DU SOLEIL ET LES HOMMES-SCORPIONS ; LA RÉGION DE LA NUIT ET LES JARDINS ENCHANTÉS ; LA DÉESSE SABIT ET LE PILOTE AMEL-ÉA ; L’OCÉAN ET LES EAUX DE LA MORT ; UTA-NAPISHTIM, L’ÉLOIGNÉ
TRADUCTION DES TABLETTES
LE DÉLUGE ; APOTHÉOSE DE UTA-NAPISHTIM ; GUÉRISON DE GILGAMESH ; L’ARBRE DE VIE ; LE PARADIS PERDU ; LE RETOUR.
TRADUCTION DES TABLETTES
COMPLAINTE FUNÈBRE SUR ENKIDU ; SON ÉVOCATION ; LES ENFERS
TRADUCTION DES TABLETTES
APPENDICE
HYMNE À GILGAMESH
II. ÉTUDE SUR LE CARACTÈRE ET L'ÂGE DU POÈME
CARACTÈRES GÉNÉRAUX
CARACTÈRES PARTICULIERS
I. - LES DIEUX
II. - -LES HÉROS
III. - LA COMPOSITION ET LE STYLE.
IV. - L'ECRITURE, LA LANGUE ET LA VERSIFICATION.
IV. L’ÉCRITURE, LA LANGUE ET LA VERSIFICATION.
Préface
L ’épopée de Gilgamesh est le produit littéraire le plus remarquable de la Babylonie. Elle couvre douze tablettes, chaque tablette étant constituée de six colonnes (trois à l’avant et trois au revers) d’environ 50 lignes pour chaque colonne, soit un total d'environ 3600 lignes. De ce total, cependant, à peine plus de la moitié a été retrouvée parmi les restes de la grande collection de tablettes cunéiformes réunie par le roi Assurbanipal 1 (668-626 av. J.-C.) dans son palais de Ninive (Irak). Assurbanipal fut un des derniers grands souverains de l’Assyrie antique. Érudit et visionnaire, ce grand monarque a créé l’une des premières bibliothèques en recueillant l’ensemble de la littérature cunéiforme disponible à son époque. Les tablettes de la bibliothèque de Ninive comprennent notamment la source la plus complète de l’épopée mésopotamienne de Gilgamesh.
Ces tablettes furent redécouvertes par Austen Henry Layard en 1849 au cours de ses fouilles du tumulus de Kouyunjik (proche de Mossoul). Les fragments de l’épopée, péniblement rassemblés à partir de plus de 30 000 fragments de tablettes, furent apportées au British Muséum de Londres. La publication de ses premiers extraits en 1872 par George Smith, correspondant en outre au passage relatant le Déluge, firent sensation notamment en raison des parallèles stupéfiants qu’ils offraient avec la Bible. Alfred Jeremias ( Izdubar-Nimrod: Eine altbabylonische Heldensage ) publia en 1891, en allemand, la première traduction des tablettes connues à l’époque. Il faudra attendre 1898 pour une première traduction partielle en langue anglaise, traduction que nous devons à Morris Jastrow ( The Religion of Babylonia and Assyria) . Édouard Dhorme publia en 1907, la première traduction en langue française, mais dans un langage très académique et destiné à un public d’assyriologues avertis ( Choix de textes religieux assyro-babyloniens ). Après ces premiers et fondamentaux travaux universitaires, des traductions plus accessibles furent enfin offertes à un plus large auditoire.
Depuis ces premières découvertes archéologiques, des nouvelles tablettes sont régulièrement retrouvées comme en 2007 avec de nouveaux fragments exhumés. Il est fort à parier que nos chercheurs trouveront encore dans les fonds inexploités des musées mondiaux ou lors de fouilles à venir de nouvelles informations et documents sur cette civilisation. Ainsi, la reconstitution de l’ Épopée de Gilgamesh a de quoi occuper encore bien des générations.
Spécialiste d’études bibliques et de l’Orient ancien, ecclésiastique, historien et assyriologue passionné, l’Abbé Jules-Justin Sauveplane est à l’origine d’une des premières traductions françaises de l’épopée de Gilgamesh. Sa thèse ( Sur l’épopée babylonienne de Gilgamès ), sous la direction de Joseph Halévy, devant un jury composé de Gaston Maspero et de Jules Oppert, a été soutenue en juillet 1894.
Le travail de l’Abbé Sauveplane, d’une qualité académiquement inattaquable, nous permet de mieux appréhender ce mythe. En effet, il a offert aux lecteurs une version romancée qui est d’une beauté renversante, en complément de sa traduction littérale fine et précise, témoignage de son expertise sur ce sujet. Le texte présente également une analyse ainsi qu’une étude sur le caractère et l’âge du poème.
Considéré comme le plus ancien poème épique, ce conte mythologique nous relate les aventures d’un héros antique, roi légendaire confronté à la mort qui courageusement va chercher aux confins du monde le secret de l’immortalité. Ainsi, Gilgamesh découvre que rien ne sert de fuir la mort et que cette fuite le prive du plaisir de savourer tout le fruit de la vie.
D’abord transmis oralement pendant des décennies, avant d’être gravé pour la postérité dans des tablettes cunéiformes, ce récit d’une sagesse infinie n’en finit pas de fasciner ses lecteurs, car il comporte en lui toutes les grandes interrogations relatives à la condition humaine : la vie, la mort, la destinée, la gloire, la sagesse, le bonheur, l’amitié, la sexualité, le dépassement des limites humaines, etc.
Premier grand roman de l’humanité, souvent considéré comme la première grande œuvre littéraire, les aventures de Gilgamesh sont passionnantes tant elles nous rappellent notre vulnérabilité.
Christelle Pujol
1 Sardanapale en français.
Introduction
À mesure que l’on parvient à se débrouiller dans le chaos des documents primitifs, la basse Chaldée apparaît chaque jour plus clairement, dans le lointain des origines, comme la terre classique de la légende. Sur ce sol plantureux, les mythes semblent avoir poussé spontanément, de même qu’autrefois, dit-on, y venaient sans culture les beaux palmiers et les moissons opulentes. Mais, comme une organisation habile fit de cette plaine, aux temps antiques, la contrée la plus fertile du monde, aussi une savante direction en fit-elle le pays le plus fécond en légendes. Le riche fonds naturel, sur lequel travaillaient les mages, produisit de bonne heure, grâce à leurs soins, une floraison inespérée de mythes. Une telle éclosion est aisée à expliquer. En des âmes neuves, toute notion religieuse, fait, idée ou conjecture, éveille aussitôt une image et se traduit dans un mythe. Or, ici les notions ne pouvaient manquer, car les prêtres chaldéens, vivant dans un commerce perpétuel avec les puissances supérieures et souterraines, n’ignoraient rien du ciel, de la terre et des enfers. Ainsi on eut les légendes des dieux, les légendes des héros, les légendes des démons, développant sous forme brillante les notions religieuses primitives, étalant avec art tout le contenu de l’âme antique, ses expériences, ses conceptions, ses rêves. Les mages exposèrent en de longs récits, le mystère des origines et les secrets du pays des morts, ils discoururent sans fin sur les aventures des héros. Ils contèrent là-dessus des choses étranges : comment, tout étant né de l’Abîme, Marduk finit par triompher de Tiamat ; comment Ishtar franchit les sept portes de l’Aral ; comment s’illustra Gilgamesh, à la suite de nombreux exploits et d’une périlleuse odyssée… Combien d’autres choses encore tout aussi merveilleuses !
Le succès de cette littérature mythique fut considérable. C’est que les prêtres chaldéens, outre qu’ils passaient pour inspirés, mirent en œuvre, dans leurs écrits, toutes les ressources d’une magie prestigieuse. Le charme opéra et exerça à distance de mystérieuses influences. De telles légendes dépassèrent le seuil des sanctuaires d’Eridu, de Sippar et d’Uruk, elles se répandirent en Judée, en Phénicie, en Grèce et de là, jusqu’aux confins du monde barbare. L’impression profonde qu’elles firent sur les antiques générations, laissa des traces durables ; elle n’a pas encore complètement disparu parmi nous.
Nous nous proposons ici de vous conduire dans cette basse Chaldée, mère des traditions, autour de la ville d’Uruk, bien avant l’époque d’Abraham, de vous raconter, d’après les textes, la légende de Gilgamesh, de reproduire, telle que nous l’avons recueillie de la bouche même du rhapsode Sinliqiunninni 1 , une de ces histoires qui ont ensorcelé l’humanité et qui nous enchantent encore.
La légende de Gilgamesh mérite, sans doute, d’être écoutée tout du long, dans un grand recueillement d’esprit. Avec le récit de la création, elle a constitué pour les Chaldéens, le Livre des Origines . Il n’y a pas dans toute la littérature babylonienne, de document religieux plus important. Cette légende ne vous paraît-elle pas digne d’intérêt, dans laquelle se trouvent enclavés les épisodes du déluge et de l’arbre de vie ? Littérairement, le poème de Gilgamesh se présente à nous, sous les dehors de cette beauté un peu rude, que l’on rencontre dans des œuvres très antiques, par exemple, dans certaines pages de la Bible et des Védas, mais qui, déjà, annonce et prépare les œuvres d’idéale perfection, telles que l’Iliade et l’Odyssée. Des esprits, curieux d’art primitif, se plaisent à ces fictions enfantines et y trouvent un charme infini.
À notre grand regret, nous ne pourrons vous dire cette légende en son entier, car, des tablettes qui la composaient, il ne nous est parvenu qu’une faible partie, dans un état déplorable, mais seulement vous en présenter quelques épisodes détachés. Nous ne fournirons ici que des extraits, ainsi que d’un volume qui aurait beaucoup souffert et où il manquerait plusieurs feuilles 2 .
1 On lit sur divers fragments d’un catalogue de bibliothèque publiés dans Haupt, Nimrodepos , p. 90 et suiv. : Ku-gar an-is-ṭu-bar : sa pi Sinliqiunninni « Histoire (?) de Gilgamesh :