JE NOUS PARLE !
165 pages
Français

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Description

Ce " JE" qui "nous" parle, est-il fallacieux, collectif ou simplement intime ? En tout cas, sa révolte est séduisante en cela qu’elle appelle à une déconstruction structurante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2022
Nombre de lectures 130
EAN13 9782492035142
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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 JE NOUS PARLE !
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 Tous droits réservés pour tous pays  Copyright Les Editions Séguima ISBN:978-2-492035-14-2www.leseditions-seguima.comTel/ WhatsApp : (00221)785456903  E-mail :seguimaeditions@gmail.com
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 Hamidou Diop  Je nous parle  Essai Les Editions Séguima
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 Remerciements
Je remercie ma famille, mes amis : Amadou Fall Mboup, Diama Badiane et Alassane Kitane pour leur incommensurable apport.
Je remercie ce cœur delumière, Fatima Zahra El Cheikh ! Je réserve une mention spéciale à Madame Diop pour son soutien indéfectible et sa compréhension sans limite. Dédicaces A Imam Al Mahdi, le missionnaire de la fin des temps, à Khalifa Omar, à tous les compagnons, à tous les disciples A ma famille A mes amis Mention spéciale à mon père, que son âme repose en paix, et à ma mère, mon amie, que Dieu lui accorde davantage de la quiétude ! A maman Famata, la jumelle à ma mère La prière, le zikr et la méditation sont les béquilles de mon existence.
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 PREFACE
Si comme le dit une certaine tradition prophétique, l’encre des savants est aussi précieuse que le sang des martyrs, c’est parce qu’on n’écrit pas seulement avec del’encre. Ecrire, c’est, en effet, mobiliser son sang pour mettre son cerveau en état de féconder des idées, c’est aussi dire ce qu’on a sur le cœur. Ecrire, c’est en quelque sorte accepter de traire son propre sang pour fertiliser les esprits. Les martyrs sont au front, les savants sont à la fois dans leur bureau et au front. Ils esquissent des idées et des plans, ils alertent sur les dangers qui guettent l’homme et qui pourraient le fragiliser face à l’ennemi extérieur. Les analystes et moralistes stigmatisent les maux de leur société et rappellent aux citoyens leurs obligations rationnelles ; les romanciers et poètes forgent le caractère des jeunes et des soldats, ils leur inventent des héros pour leur servir de modèles. On ne construit ni ne défend une cité par les seules armes : des armes sans des idées ingénieuses retournent toujours contre celui qui les a en main. Les meilleures armes pour défendre une nation se trouvent dans la tête des citoyens et elles ont besoin d’être entretenues, réinventées, perfectionnées.
Les sachants n’ont donc pas le droit de se taire; et nul n’a le droit d’ignorer ou de mépriser leur rôle plus que jamais vital pour la bonne santé de la société. Les intellectuels sont pour le corps social ce que les anticorps sont à l’organisme. Les biologistes nous apprennent que le système immunitaire fabrique des anticorps : en restant dans l’analogie, on pourrait dire que ce sont les rapports sociaux qui secrètent les lanceurs d’alerte, les intellectuels sans lesquels la société serait vitalement ou "viralement" très exposée. Une société sans des sentinelles capables de penser, d’alerter, de subvertir, n’est guère viable. Le propre de la société humaine, c’est qu’elle est bâtie autour de l’échange et de la communication: les échanges de biens
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matériels et d’idées nécessitent une communication nourrie. Plus une société communique, davantage elle est capable de venir à bout de ses problèmes. La vocation authentique des intellectuels est justement de susciter et d’entretenir ce débat pour que, comme la flamme olympique qui ne doit jamais s’éteindre, la délibération devienne une culture.
Le meilleur profit qu’une société peut tirer de ses fils, c’est de susciter en eux et hors d’eux le bouillonnement intellectuel susceptible de les pousser à accepter qu’aucune raison ne peut être valable sans passer par le tribunal de la délibération publique. Le principe même de la société ouverte, c’est qu’il n’y ait pas de tabou, que tout puisse faire l’objet d’une discussion en vue d’aboutir à des consensus.Les consensus sont les actes de naissance de certaines réformes difficiles; même les révolutions ont besoin d’un minimum de consensus. Hamidou Diop joue ici sa partition par la diversité et la sensibilité des thèmes qu’il aborde dans cet essai. Une société sans homme est possible (les abeilles et les termites vivent en société et en toute harmonie) ; en revanche, une société humaine sans idées et valeurs est proprement un non-sens. Or il revient aux intellectuels de produire et d’entretenir ces idées pourqu’elles pénètrent les masses et tous les secteurs de la vie sociale. Les faits de société ont besoin d’être éclairés par la lumière de la raison pour ne pas laisser de place à l’irrationnel, aux passions dévastatrices de toute civilisation. Il n’existe pas de phénomènes de société qui ne puissent faire l’objet d’une analyse rationnelle, froide et assaisonnée d’une dose de factuel. Les idées peuvent être véhiculées par l’oralité mais pour les conserver et les fructifier, l’écriture devient indispensable. Nous avons donc besoin d’intellectuels qui produisent des textes à léguer aux générations futures. Pour ce faire, nous devons comprendre qu’il n’existe de fait de société si vil qu’il répugne à la pensée, pas plus qu’il n’y en a de si sacré qu’il puisse être exempté de rendre compte à l’analyse rationnelle, à la critique.
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Le mouvement du texte de Hamidou Diop semble correspondre au processus de socialisation de l’individu. « Mes envies » : le face-à-face formateur entre l’individu et sa société. Il faut certes adapter ses volitions aux normes de la société, mais toutes les grandes réformes de société proviennent d’abord et avant tout de consciences individuelles. Les grands hommes (héros et saints) sont les fondateurs des grandes civilisations : ils portent en eux, ce que Bergson appelle, un élan vital, une source de créativité dont les produits sont en fin de compte universels. Il faut donc oser. Il faut oser subvertir, il faut oser proposer, il faut oser rêver en ayant à l’esprit que la «différence entre le rêve et la réalité, c’est l’envie». Toute action humaine a commencé par le rêve et a fini par devenir un rêve si l’on en croit Théodor Herzl (1860-1904). Mais entre les deux rêves, il y a l’enfantement, la fécondation. Le rêve américain a été rêvé par les pères fondateurs, le sionisme par Théodor Herzl, la renaissance africaine actuelle par Cheikh Anta Diop. Pour enfanter il faut souffrir : la souffrance dans la confrontation des idées ; souffrir dans l’élaboration de la pensée. Ecrire n’est pas facile, car c’est risquer sa renommée et parfois même sa vie. Hamidou Diop n’a pas reculé face à ce péril parce qu’il a envie de voir sa société sortir de son état de morbidité avancée. Il faut du courage et des idées généreuses pour la sauver.
La plume de Hamidou prend parfois les allures de tout l’appareil chirurgical pour faire les sutures salvatrices des plaies béantes de sa société. Armé de sa plume qui fait office de ciseaux et de pince à dissection, l’auteur passe en revue les maux de sa société et esquisse des pistes de solution. En bon observateur, il a vu ce dont sa société est orpheline : une société incapable de prendre en charge les orphelins de ses propres martyrs est en fin de compte elle-même orpheline de vision, d’humanisme intégral. A l’image des orphelins laissés à eux-mêmes et qui sont exposés à toutes les perversions, la société délaisse certains
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secteurs qui devraient être porteurs et garants des valeurs sans lesquelles aucune société n’est viable. La dégradation des mœurs n’est que le résultat d’une société qui a démissionné de sa vocation de créatrice permanente de valeurs. Les valeurs ne sont jamais statiques, elles doivent être réinventées en fonction du projet d’humanité qu’a la société. Lorsqu’une société est dans l’incapacité d’adapter son désir de changement à ses valeurs, elle tombe dans une sorte d’impasse et dé végétation où on ne fait plus de dichotomie entre valeurs et anti-valeurs. Les repères sont ainsi brouillés, et la débrouillardise ainsi que l’anarchie s’emparent de l’esprit descitoyens.
Une telle société s’enfonce fatalement dans l’abîme du culte de l’avoir. Peu importe dès lors les moyens d’y parvenir, seule la réussite compte. Cette société est rythmée par des crises individuelles, familiales et sociales. La jalousie et la chanceté rongent le cœur des hommes; la flatterie devient universelle; le vol, le recel, l’inconstance et le mensonge s’incrustent dans la culture, ils sont banalisés, voire béatifiés. L’auteur parle à juste titre de la maladie de la méchanceté : effectivement c’en est une, car elle inhibe et finit toujours par handicaper ou tuer celui qui la porte dans son cœur. Pourquoi nos ménages sont-ils si explosifs et les mariages si éphémères ? La réponse est à chercher dans l’impasse d’une société qui se ment elle-même et dont les normes se violent parfois ouvertement.
La politique ne peut pas ne pas être passée au peigne fin par quiconque élabore une critique de sa société. La politique fait marcher tout, mais quand elle marche mal, elle fait gripper la société tout entière; d’où la nécessité d’avoir des hommes politiques exemplaires. Exemplarité ! Voilà ce qui fait défaut à nos hommes politiques. Certes il est difficile de circonscrire les causes de cette perversion actuelle de la politique, mais toute recherchedéfinit d’abord son champ d’exercice, son appareil conceptuel et ses résultats
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