Géocritique de l épopée africaine
338 pages
Français

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Géocritique de l'épopée africaine , livre ebook

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Description

Les imaginaires culturels africains, en chaîne d'idées reçues, disparates, souvent imprimés du « génie du lieu » (M. Butor), des prétextes ou des habillages, s'invitent à la tribune émolliente de la géocritique de B. Westphal. Ils apparaissent complémentaires et contradictoires, mettant en scène les corollaires de l'évolution et des palimpsestes, dans une trajectoire diachronique de certains faits historiques. Aussi, les inconstances de l'épique s'expriment-elles en une opération de convection progressiste due aux « mouvements » des sociétés africaines, impactant sur le présent, la mémoire et le contemporain, toujours instables. Puisque l'espace humain s'accorde à la dynamique du temps, et que le spectre d'un discours qui brandit la mort et le figement plane sur les textes oraux, avec un rejet sans cesse de leurs caractères récents et de leurs formes de production, il ressort de l'initiative de l'auteur Akoa Amougui, l'impératif scientifique d'interroger, particulièrement, l'épistémologie de l'habiter et les mécanismes environnementaux qui accompagnent la (re)naissance et la redéfinition de l'épopée en Afrique. Dans un style de radiance encyclopédique, doublé de l'habilité des enchaînements argumentaires et documentaires décisifs, le discours d'escorte éditorial scelle parfaitement le pacte de lecture, avec le plaisir de découvrir sans réserve, la plurivalence des substrats culturels en offrande sur cette livraison inédite.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782342157659
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Géocritique de l'épopée africaine
Pierre Roméo Akoa Amougui
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Géocritique de l'épopée africaine
 
 
 
À Ntsama Amougui V.N.
 
 
 
 
Je dois une reconnaissance sincère à :
Amougui Ahanda et Mbezele Ngowona, mes parents. Leur soutien sans bornes m’a toujours accompagné ;
C. Dili Palaï, R. Mbassi Ateba et J.-C. Abada Medjo, pour leur implication dans le réajustement de ce travail ;
A. Mbeng, pour ses informations pratiques.
Leur dévouement m’a été précieux, ainsi que celui de ceux qui d’un mot ou d’un geste y ont contribué.
 
Avant-propos
Dans le nomadisme incessant des réflexions, l’on se heurte constamment aux mécanismes du sens des temps, à l’infinitude des (mi)lieux et aux incertitudes des histoires…, avec toujours, et encore, le surgissement des questions du comment des origines et du pourquoi de l’évolution, suivi d’un dédain posé sur l’immobilisme. Mais la critique à sensibilité conservatiste s’est souvent offusquée face aux termes mutation, modernité, changement, évolution de ce qui est fondamentalement régie par le sacré. Ce qui pourra certainement s’accentuer lorsque seront présentées les motivations d’une géocritique – approche de mise à l’épreuve du temps sur l’espace et ses hommes – appliquée à un corpus littéraire de sources orales. L’autre, évolutionniste, à la mouvance critique de l’heure, verra leur inefficacité et inadéquation effectives, surtout face aux grandes priorités épistémologiques d’aujourd’hui, malheureusement, sous-tendues par Ceux qui sont politiquement et technologiquement Autres , et dont l’histoire culturelle est en « avant » par rapport à celle de l’Afrique. Ici, loin de l’idée de mondialisation ou de racines universelles entremêlées, nous sommes encore dépendants de l’objet scientifique critique compatible à un espace-temps ; celui d’une Afrique – infatigablement docile – qui se veut plus que jamais Sujet de son propre discours… C’est l’état actuel d’une discipline, fourrée dans un cul-de-sac pressuré, toujours dans le besoin de s’affirmer, à cause du « retard » que ses genres accusent.
Alors, certainement disparates, des prétextes ou habillages au bénéfice de la géocritique, complémentaires et contradictoires, les corollaires de l’évolution tentent néanmoins de saisir, dans une diachronie de certains faits historiques, des inconstances de l’épique qui expriment une opération de convection progressiste due aux « mouvements » des sociétés africaines qui impactent encore sur le présent, toujours instable. Puisque l’espace humain s’accorde à la dynamique du temps, et que le spectre d’un discours qui brandit la mort et le figement plane sur les textes oraux, avec un rejet sans cesse de leurs caractères récents et de leurs formes de production, il nous a donc été important d’interroger particulièrement l’épistémologie de l’habiter et les mécanismes environnementaux qui accompagnent la (re)naissance et la redéfinition de l’épopée en Afrique. Elle est paradoxalement un genre de la mimesis et de l’ouverture, assez malléable dans le temps et par n’importe quelle instance de toutes les aires culturelles. L’évidence n’est donc pas seulement que l’instabilité des milieux renseigne sur l’évolution des mondes, c’est aussi une perception de la manière de vivre ces milieux et les rapports qu’entretiennent les humains au cours de ces changements dans l’histoire.
Cependant, le regard porté sur l’épopée est à brûle pourpoint ambigu, parce que plurivoque aujourd’hui. Généralement, la définir consiste à la fixer aux plurivalences du terroir. Elle est fondamentalement une « encyclopédie tribale » qui justifie l’influence qu’elle exerce sur le monde actuel. Des définitions parmi tant d’autres ressortissent à ses traits distinctifs. Mais reste-t-il à savoir ici comment parviennent-elles à cerner les contours de l’épique africain, à partir de sa mouvance géo-sociographique, ses sensibilités anthropologiques, les symboles et sens des lieux qui réfèrent au fil du temps, à l’espace préfondé ? La définition de la chose épique ne nous renseigne pas déjà assez sur quels éléments historiques qui, – comme l’ont dit L. Kesteloot et B. Dieng (2009) – saisissent et figent toute information, la situation dans un avant (base parfait), achevé, valorisé, garanti par la légende, tradition sacrée et péremptoire, définitivement clos. En d’autres termes, plusieurs définitions de l’épique africain ne mettent pas en accord une conception dans un espace-temps variant et progressif. Ceci est en outre dû au cubisme définitoire, préceptes d’Aristote qu’on vise à maintenir, à imposer afin d’étouffer l’émergence de certaines formes épiques, parfois très étranges… Nous y revenons, lorsque nous cherchons à mettre −dans quelques sections de l’analyse− en lumière la fonction critique de genre, selon les perspectives (de la critique littéraire africaine) évolutionnistes.
Ce travail qui fut universitaire (2011-2015) adopte une approche géocritique de l’épopée, ayant en fond les principes de littéralité, d’artialité et de territorialité, avec au centre l’Homme qui les actionne. Le support méthodique, assez significatif, vue sa forte portance culturelle, propose de fournir des bases multifocales et plurimodales qui justifient cette situation générique influencée par l’instabilité de l’espace référentiel. Les interactions dans le milieu humain et les transformations géographiques sont étayées dans plusieurs épopées qui annoncent l’Afrique actuelle. Elles situent et servent de fondement du mode de vie et l’établissement des archétypes sociétaux. Les indices abondants subsument les différentes bifurcations des cultures qui s’effectuent à l’occasion, ainsi que l’« effondrement » et l’étouffement du système traditionnel, soutenus par les actants endogènes et exogènes dans certains récits (annexions, forçats, colonisation, productivisme, urbanisation…). Cette réalité est une évidence, variable au fil des âges. Ces actants, vicieux pour les victimes affectés, ont opté pour le grisonnement de l’apparence puritaine de l’espace culturel africain. La géocritique se présente de ce fait comme le miroir littéraire et social, de l’espace-temps africain, complexe, qui s’ouvre à plusieurs tendances épistémologiques, lesquelles expriment mieux les contours et les facteurs ayant entamé le cadre de vie des sociétés africaines et par conséquent, ce que nous appelons ses genres littéraires naturels.
Les mutations du genre épique, sa pratique sociale et culturelle, au cœur de l’espace, se posent donc comme au cœur de l’espace, se pose donc comme une perspective de questionnement, de présentation d’un état des lieux des représentations de la littérature orale. Cette initiative qui se focalise sur les productions épiques ayant un rapport avec l’inhabituel s’est parfois préoccupée des rémanences, fort opportunément un contraste et une contradiction et même une série de révélations des impostures effrontés d’un genre à caractère aléatoire, étroitement localisée ou circonscrite parfois. L’épopée est génériquement une altération des caractéristiques structurales qui se produisent spontanément dans une actualité. Elle est aussi une topographie des discours et des représentations des héroïsmes altérés ou non. Le caractère culturel de ses analyses est son ferment où l’on peut mentionner la coprésence et entrecroisements des peuples et civilisation. L’intérêt de la lecture de cet ouvrage ne résidera donc pas uniquement sur une importante série figiste d’observations, récurrente dans les études actuelles, et parfois sans plus une grande conséquence sur leurs portées épistémologique et thématique bénéfique au présent africain. En nous écartant aussi du sophisme souvent attribué à la littérature orale, nous constaterons que les travaux élaborés en géocritique pour la plupart, n’y ont pas consacrés une très grande attention, ils se sont encore moins prononcés sur le capital culturel qui lui est fondamental, pour une quelconque refonte identitaire.
En situant notre préoccupation d’ensemble, les milieux épiques sont des construits naturel et culturel, et l’épopée est une donnée empirique de l’ethno qui se réalise dans un territoire, un lieu, mieux dans un Divers de références. Notre approche critique lui impose aussi une suite de gros mots qui ouvriront néanmoins de nombreuses voies de réflexions. Il est donc nécessaire de penser aujourd’hui à la désinsularisation de ce grand genre, longtemps fourché devant l’emblème indicateur du modèle européocentré et l’envisager sous de nouveaux horizons, à une ouverture des spatiotemporalités multiples, à des performances artistico-littéraires nouvelles, à une polymorphysation et polytopisation. Nous espérons au final n’avoir pas plus ou moins souscrit, en filigrane, à la vogue de retribalisation des sociétés contemporaines, tentative observée dans une humeur littéraire de « l’Âme noire » des années 50, puisant dans le paradigme identitaire, encourageant une géosymbolique afrocentrée. Le genre oral en question se contente d’évoluer dans un univers polyréférentiel et se laisse cerner dans l’expérience errante et migrante. Ces ethnotextes ont une valeur artistique à reconnaître dans le temps et en tant que parcelle de patrimoine littéraire contribuant à l’évolution de l’art et la pensée universelle. C’est ce qui nous permet simplement de lire l’épopée africaine telle qu’elle se présente et telle qu’elle s’est souvent présentée, afin de voir comment elle traduit l

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