Gemmes, pierres, métaux, substances utiles
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Description

« C'est quasi le mesme de converser avec ceux des autres siècles, que de voyager » écrivait Descartes en 1637, dans le Discours de la méthode. “Ceux des autres siècles" : ... pèlerins, commerçants, explorateurs, voyageurs, naturalistes, savants, philosophes, historiens, théologiens, religieux, encyclopédistes, compilateurs, médecins, joailliers, apothicaires, chimistes, physiciens...personnages de l'Antiquité, du Moyen Âge, de la Renaissance, de l'époque moderne... Grecs, Romains, Perses, Berbères... juifs, chrétiens, musulmans... Que représentaient pour eux ces pierres que l'on qualifiait encore récemment de précieuses, comment les trouvaient-ils, quelles propriétés leur attribuaient-ils, quel commerce en faisaient-ils ? Comment travaillaient-ils les métaux et les matériaux que nous appelons "utiles" ? À défaut de « converser » avec eux, c'est par leurs récits, leurs réflexions, parfois leurs aventures, et même leurs querelles, que nous découvrirons comment ont été considérés, au cours du temps, les gemmes, les métaux, et les pierres ornementales. Au Moyen Âge occidental, l'imaginaire chrétien s'est nourri de récits (chansons de geste, Roman d'Alexandre, voyage de Brendan, lettre du prêtre Jean, Le Devisement du Monde, de Marco Polo...) relatant l'existence, en Orient, de fabuleuses et paradisiaques splendeurs. Ces textes sont revisités dans leur contexte historique et (ou) géopolitique pour découvrir le Monde que connaissaient ou que concevaient nos ancêtres. Sont évoqués, au passage, quelques grands mythes et légendes qui sont attachés à ces gemmes et autres matériaux. Suivre leurs pas en ne négligeant pas, à l'occasion, les atouts de l'étymologie, éclaire les grands échanges commerciaux dans l'histoire, et l'évolution de nos connaissances dans bien des domaines : géographie, sciences de la nature, arts du feu, chimie, médecine... En annexe, sont rappelées les caractéristiques minéralogiques, géologiques et minières, ainsi que leurs propriétés et utilisations, des 47 substances examinées dans cet ouvrage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 novembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342164107
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0187€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Gemmes, pierres, métaux, substances utiles
Philippe Bouysse & François Girault
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Jais
Catégorie  : pierre ornementale
Classe  : matière carbonée, variété légèrement métamorphisée de lignite
Couleur  : noir, opaque ; a donné son nom à un noir brillant et à reflets bleu métallique : "le noir de jais"
Trace  : brune
Éclat  : cireux à vitreux
Cassure  : conchoïdale
Dureté  : 2,5 à 4
Densité  : 1,3
Gisements  : Angleterre, Espagne, France, États-Unis
Utilisations  : bijouterie ; léger, très compact et facile à tailler, il donne au polissage un éclat velouté, mais il brûle facilement. Il était utilisé jusqu’au début du XX e siècle pour la confection de bijoux de deuil.
Corindon
Catégorie  : pierre précieuse et minéral industriel
Système cristallin  : rhomboédrique
Formule  : Al 2 O 3 (oxyde d’aluminium)
Habitus  : souvent en cristaux pseudo-hexagonaux : tonnelets, prismes, pyramides tronquées… se présente aussi en masses grenues.
Couleur  : minéral commun (« pierreux ») transparent à presque opaque, incolore, gris à noir ; gemme : toute une gamme de couleurs.
Trace  : blanche
Éclat  : vitreux à adamantin
Clivages  : inexistants
Cassure  : conchoïdale ou esquilleuse
Dureté  : 9, par définition dans l’échelle de Mohs (minéral le plus dur après le diamant)
Densité  : 4
Conditions de dépôt  : minéral primaire très répandu dans les roches magmatiques alumineuses, sous-saturées en silice, dans les roches métamorphiques (gneiss, ou calcaires recristallisés) et dans les alluvions, car résistant à l’altération ; souvent associé à des marbres dolomitisés Certaines roches contiennent parfois de 18 % à 35 % de corindon, et même jusqu’à 60 % (Inde, Californie, Scandinavie, Afrique du Sud…)
Utilisation  : sous la forme d’émeri qui est, à l’état naturel, un corindon gris à noir, en masses compactes granulaires mêlées à de la magnétite (Fe 3 O 4 ), des spinelles (voir ce chapitre), des micas… A été employé depuis l’Antiquité comme abrasif, en raison de sa dureté exceptionnelle. On en trouve mention notamment dans Pline sous l’appellation pierre de Naxos , île située au centre des Cyclades et constituée de roches métamorphiques (marbres et gneiss). L’émeri de Naxos est exploité depuis la protohistoire dans le NE de l’île – et à servi à polir les célèbres statuettes en marbre de la civilisation cycladique – jusqu’à nos jours. Le marbre de Naxos est considéré comme de moins bonne qualité que celui, renommé, de sa voisine Paros.
Rubis
Catégorie  : voir Corindon
Habitus  : souvent en cristaux pseudo-hexagonaux : tonnelets, prismes, pyramides tronquées… se présente aussi en masses grenues
Couleur  : rouge (le chrome s’est partiellement substitué à l’aluminium dans le réseau cristallin et confère au corindon sa couleur).
«  Sa couleur, véritablement somptueuse, va du rose au pourpre foncé. La teinte “sang de pigeon“ est la plus rare et aussi la plus belle. Les plus beaux rubis sont ceux qui possèdent une grande limpidité et une teinte riche et lumineuse où reflets pourpres jouent dans un rouge intense qui semble vouloir se libérer tel “un sang surnaturel“ du pur cristal taillé.  » (Schubnel, 1976).
L’intensité de la couleur augmente avec le chauffage la pierre. Translucide à transparent
Éclat  : soyeux à vitreux
Taille  : en cabochon pour les gemmes qui présentent un astérisme (effet d’étoile ou de croix)
Conditions de dépôt  : minéral caractéristique du métamorphisme (roches éruptives et métamorphiques hyperalumineuses) ; souvent associé à des marbres dolomitisés.
Gisements  : pour les conditions géologiques, voir corindon ; elles sont souvent les mêmes que celles des spinelles auxquels rubis (vrais) et saphirs peuvent être associés. Les principaux gisements, généralement alluvionnaires et éluvionnaires se trouvent au Myanmar (Birmanie), à Ceylan (Sri Lanka), en Thaïlande (mines alluvionnaires de Tak Weng et de Bo Rai), au Cambodge (à Païlin, dans la chaîne des Cardamomes), au Viêt Nnam, au Kenya, en Tanzanie, et au Mozambique. Le plus célèbre gisement de rubis du monde est celui de la vallée de Mogok, en Birmanie (Myanmar de nos jours), à 70 km au NNE de Mandalay, la « vallée des rubis », productrice des plus beaux rubis de notre planète avec ses « sang de pigeon », la variété la plus recherchée. On estime que ce gisement a fourni jusqu’à ce jour les 5/6 en valeur de la production mondiale cumulée. Ces pierres y sont exploitées en alluvions, et dans une moindre mesure en roche (cipolins i.e. calcaires métamorphisés) depuis près de 1 500 ans. Un rubis de 400 carats y aurait été trouvé et aurait permis la taille de 3 pierres de grosseur inégale (Schubnel, 1976). Les rubis de la mine de Ratnapura, à Ceylan, sont aussi renommés mais les pierres y sont souvent plus claires (pour plus de détails, voir SAPHIR).
Synthèse  : la synthèse du rubis par fusion à la flamme a été réussie en 1892 par Edmond Fremy et Auguste Verneuil ; ce dernier a mis au point en 1896 un autre procédé de synthèse du rubis, mais il n’a rendu publique sa découverte qu’en 1902. Ce procédé (dit Verneuil) fait intervenir une fusion anhydre et permet d’obtenir des cristaux de meilleure qualité.
Utilisation  : en dehors des gemmes, le rubis sert pour la mécanique de précision comme l’horlogerie.
Saphir
Catégorie  : pierre précieuse, sensu stricto
Formule  : Al 2 O 3
Habitus  : souvent pseudo-hexagonal (prismes, pyramides tronquées), ou en masses grenues
Couleur  : le bleu est la couleur la plus connue du saphir et est due à la présence de titane et de fer dans le minéral. À l’encontre de l’opinion commune, on conserve le nom de saphir au corindon-gemme qui peut prendre presque toutes les teintes : jaune, rose, violet… et incolore, mais on réserve le nom de rubis au seul corindon-gemme de couleur rouge . Le saphir d’un délicat rose-orangé, est rare : c’est le "Padparadsha" (variante cingalaise : Padmaraga i.e. "couleur/ raga de lotus/ padma " ce qui est une grande qualité en pays bouddhiste). Le saphir incolore est le leuco saphir . De faibles concentrations de fer et de vanadium donnent des teintes orange, tandis qu’à l’état de traces, le fer produit des teintes jaunes et vertes.
Taille  : souvent taillé en coussin ou en ovale. La taille en cabochon est utilisée pour mettre en valeur les saphirs qui présentent un astérisme (saphirs qui contiennent de fines aiguilles de rutile qui, sous l’effet d’une lumière incidente, font apparaître une étoile dans la gemme).
Gisements  : les principaux gisements se trouvent au Cachemire où ont été extraits les plus beaux saphirs du monde (mine à 4 500 m d’altitude), en Birmanie (Myanmar, mine de Mogok, surtout renommée pour ses rubis), à Ceylan où notamment les mines alluvionnaires de la région de Ratnapura (la ville/ pura des gemmes/ ratna , à une centaine de km au SE de Colombo) sont célèbres et présentent une grande variété dans la couleur des corindons, bleus, roses, jaunes… Australie (Queensland), Thaïlande (mines de la région de Chanthaburi près de la côte du golfe du Siam, non loin de la frontière cambodgienne), Madagascar. Pour P. Voillot «  les gisements du Sri Lanka ont fourni à-peu-près la moitié de la production mondiale cumulée de saphirs bleus, ainsi qu’une production non négligeable de rubis et de saphirs de toutes couleurs.  » (Voillot, 1997).
Synthèse  : fabriqué et produit de façon industrielle depuis le début du XIX e siècle.
Propriétés  : dichroïsme (on observe deux couleurs suivant deux axes perpendiculaires du cristal : l’une bleu foncé-violet, l’autre vert-bleu pâle).
Spinelle
Catégorie  : pierre fine
Classe  : oxydes – groupe des spinelles, formule (X 2+ )(Y 3+ ) 2 (O 2- ) 4
Système cristallin  : cubique. Les spinelles ont une structure particulière, résultant de l’empilement compact de minéraux cubiques à faces centrées d’oxygène.
Formule  : (Spinelles de joaillerie) : MgAl 2 O 4 (oxyde double de magnésium et d’aluminium) ; transparentes de couleurs variées, constituant parfois des gemmes : rose ou rouge ("rubis spinelle") ; ou violet, bleu, bleu-vert, indigo, mauve, jaune, orangé, incolore… poussière incolore.
Variétés  : Ceylanite, Picotite, Hercynite, Gahnite, Galaxite où le Fe, Cr, Zn, Mn peut se substituer partiellement à Al et/ou au Mg
Habitus  : octaèdres ou dodécaèdres ; cristaux parfois de très grandes dimensions (décimétriques), souvent maclés
Couleur  : toutes (le spinelle rouge peut être confondus avec le rubis) ; les pierres rouges sont colorées par du chrome, les violettes ­ autrefois appelées Améthystes Orientales comme Buffon l’a signalé ­ par le manganèse, les bleues par du fer.
Trace  : blanche à grise
Éclat  : éclat variable : vitreux, parfois vif, quelquefois terne
Clivages  : inexistants
Cassure  : conchoïdale, irrégulière
Dureté  : 7,5 à 8
Densité  : 3,6 à 4
Gisements  : minéraux accessoires de haute température de roches ignées, surtout basiques, dans schistes métamorphiques très alumineux, calcaires de métamorphisme de contact, pegmatites, parfois filons de haute température, alluvions… Gisements alluvionnaires : Myanmar, à Mogok (Birmanie), Thaïlande, Sri Lanka (Ratnapura), Madagascar, Brésil, Etats-Unis… Autrefois le gisement le plus célèbre était celui du Badakhshan en Afghanistan.
Propriétés  : translucide, transparent à opaque ; luminescent et fluorescent
Utilisation  : c’est le spinelle alumino-magnésien qui est le plus fré

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