Développement urbain à Douala : vers une manifestation urbaine de l'africanité , livre ebook

Edilivre - Antoine Noubouwo

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370 pages

Français

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À Douala comme dans les autres villes en Afrique au sud du Sahara, les villes sont au cœur de multiples transformations politiques, économiques et sociales qui contribuent à une urbanisation rapide, contraignant aux quartiers précaires un nombre croissant de citadins.

Depuis les années 1970, le fort étalement spatial de la ville a produit un déséquilibre des structures urbaines. En misant sur l’africanité comme processus de transformation des interactions urbaines, Antoine Noubouwo découvre que les acteurs des quartiers précaires de Douala sont animés par des pratiques culturelles typiquement africaines qui allient tradition, culture et créativité.

Sujets

Essais littéraires

Sahara

Desierto del Sahara

Informations

Publié par	Edilivre
Date de parution	17 décembre 2019
Nombre de lectures	5
EAN13	9782414366668
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
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www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-36667-5

© Edilivre, 2020
Résumé
Joyau économique du Cameroun, la ville de Douala est tissée d’une mosaïque ethnique diversifiée dont les origines se perdent aux confins de ses mystérieuses potentialités. Comme ses sœurs d’une Afrique en mouvance, son fulgurant développement mène à une urbanisation « erratique » qui pousse une grande partie de sa population à vivre dans des quartiers précaires. Quelque part entre urbanisme et africanité, elle manifeste cette course frénétique où se mêlent absence de gouvernance et stratégies de développement improvisées : une « liberté » qui a un prix pour les résidents des quartiers précaires et pour le développement des centres urbains africains.
Bienvenue à Douala, ou le récit d’un déséquilibre des structures urbaines, témoin de la naissance de nouvelles formes d’organisation sociales, de stratégies d’urbanisme et d’actions politiques émergentes. À Douala comme toutes les autres villes en Afrique au sud du Sahara, les villes sont au cœur de multiples transformations politiques, économiques et sociales qui contribuent à une urbanisation rapide, contraignant aux quartiers précaires un nombre croissant de citadins. Depuis les années 1970, le fort étalement spatial de la ville a produit un déséquilibre des structures urbaines. Les disparités se sont creusées entre les quartiers, façonnant une architecture et une forme urbaine de plus en plus complexes. Ici, la construction du territoire a toujours été rythmée par des logiques et des jeux d’acteurs qui développent chaque jour des stratégies. En misant sur l’africanité comme processus de transformation des interactions urbaines, Antoine Noubouwo découvre que les acteurs des quartiers précaires de Douala sont animés par des pratiques culturelles typiquement africaines qui allient tradition, culture et créativité. Dans cet ouvrage 1 , il dresse le portrait de la planification urbaine dans un contexte où les documents d’urbanisme, lorsqu’ils existent, ne servent qu’à promouvoir le « désordre urbain » et à encourager les « pratiques informelles ». Il explore également les modes de vie qui s’élaborent dans les quartiers précaires de Douala, une ville dont la planification souffre d’une absence de gouvernance urbaine intégrée qui se manifeste par la combinaison d’un contexte institutionnel flou et de multiples acteurs aux rôles imprécis. Son analyse de la structuration sociale des quartiers précaires montre que ses habitants sont un produit de l’imaginaire social. Vivre dans un quartier précaire de Douala, c’est agir et créer des stratégies de survie au quotidien pour s’approprier la cité ; c’est être l’acteur de sa propre vie.
Mots-clés : africanité, Afrique, quartier précaire, développement urbain, planification urbaine, urbanisme, stratégies d’acteurs, Douala, État, gouvernance urbaine, Cameroun, ville africaine.

1 . Ce travail repose sur une méthodologie qualitative basée sur l’observation directe, les entrevues auprès de différents acteurs, l’analyse documentaire et le repérage photographique et cartographique.
Préface
Cet ouvrage est le fruit de plusieurs années de réflexion et d’expériences de terrain. Il s’agit d’une passion teintée d’espoir qui pousse l’auteur à entreprendre une réflexion sur des enjeux d’urbanisme qui frappe sa terre natale. Au-delà de son expérience personnelle en tant que natif du Cameroun, l’auteur livre le résultat d’une recherche doctorale réalisée entre 2008 et 2014 dans le cadre du doctorat en études urbaines de l’institut national de la recherche scientifique (INRS) de l’Université du Québec.
L’ouvrage s’inscrit dans le champ disciplinaire des études urbaines et appartient au domaine d’étude de « l’urbanisation et transition urbaine dans les villes du Sud » ; une transition urbaine marquée par la rapidité du processus d’urbanisation en cours dans les pays en développement, qui est sans commune mesure avec celle de l’Europe au 19 e siècle. Il porte sur les quartiers précaires de Douala et s’intéresse non seulement aux processus de planification et de développement urbain, mais aussi aux différentes stratégies et tactiques de survie quotidienne utilisées par les habitants des quartiers précaires. Il s’agit d’une réflexion actuellement au cœur des débats sur les transformations des sociétés urbaines par des acteurs divers. Les thématiques discutées dans le livre sont pertinentes tant pour les universitaires, les étudiants, les autorités politiques et publiques des villes en développement, ainsi que les groupes d’intérêts qui participent à l’ensemble des politiques urbaines. L’ouvrage apporte une mention spéciale aux étudiants et spécialistes des études urbaines, de la sociologie urbaine, de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, du développement territorial et international.
Plutôt que de critiquer les conditions de vie (infrastructures, habitat, transport, services, etc.) dans les villes du Sud, comme Véron (2006) et Davis (2007), ou de critiquer le système et le mode de gouvernance des services (De Soto, 2003), Antoine Noubouwo propose de repenser le schéma traditionnel de la recherche dans les villes du Sud, en considérant certaines réalités propres au développement de la ville africaine comme des outils à mobiliser, plutôt que comme des réalités immuables des quartiers précaires. Il s’agit de l a relation entre l’africanité et la planification urbaine, de l’ouverture du débat sur l’urbanité à la lumière du concept d’africanité.
L’auteur montre également, à travers des études de cas empiriques, que le processus de développement des quartiers précaires des villes africaines ne dépend pas exclusivement de paramètres économiques, écologiques, sociaux ou politiques. La culture, l’histoire et la tradition se révèlent être les piliers d’une nouvelle mondialisation africaine orientée sur le développement urbain durable. Cette africanité demeure cependant très hiérarchisée, et si elle se confine uniquement à des valeurs traditionnelles, elle peut rendre plus difficile l’adaptation à des changements profonds. Par contre, si les traditions accordent une grande place à l’intégration, et à un harmonieux vivre ensemble, comme c’est le cas dans les quartiers précaires étudiés à Douala, elles peuvent faciliter le passage à une autre forme de société qui s’épanouira dans une mondialisation à échelle humaine et plus respectueuse de la diversité culturelle.
Les échecs de certaines politiques économiques et de certains modèles de développement, souvent imposés par le Nord, obligent les villes africaines à reconsidérer leurs approches du développement, tel qu’énoncé par les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Bien que la culture, la tradition, ou l’histoire soient absentes de ces objectifs, elles constituent indéniablement le fondement des paramètres à considérer dans toute réflexion portant sur le développement intégré du continent africain. La diversité culturelle, la revalorisation des pratiques artistiques, la création et l’innovation dans les quartiers précaires sont des richesses immatérielles essentielles à la construction de l’humain, de la cité et de l’histoire de la ville contemporaine. Elles sont des outils de connaissance territoriale liées aux relations humaines dans les quartiers précaires.
C’est à travers l’exemple de Douala que l’ouvrage explore la limite des moyens qu’utilise l’État pour répondre aux défis de la gestion du développement urbain. Le secteur informel ou l’économie informelle, loin d’être un indicateur de « vulnérabilité », serait devenu un outil de développement urbain au sein des quartiers précaires. Concernant l’habitat précaire, l’ouvrage montre plutôt qu’il s’agit d’une forme de développement urbain. L’auteur privilégie le concept de « développement urbain intégré » comme forme socio spatiale de production de la ville, comme mode de relation avec les autorités (tant publics que coutumiers), et comme une conceptualisation de la temporalité linéaire habituellement associée au concept de développement. Ici, le développement urbain intégré est à la fois une prescription normative, que les autorités urbaines de Douala auraient intérêt à adopter, et une « lentille » pour nommer et mettre en valeur des réalités et des pratiques sociales déjà très dynamiques dans les quartiers.
Normativement, l’ouvrage a su interroger le processus d’élaboration des documents de planification urbaine, dont celui du nouveau plan d’urbanisme adopté par les autorités en 2012. C’est un outil d’orientation et de prise de décision pour les élus et les fonctionnaires de Douala. Socialement et théoriquement, l’ouvrage servira à analyser et à anticiper adéquatement sur les conséquences des décisions politiques orientées vers des approches plus intégrées, par l’introduction de groupes de travail intersectoriels et d’autres formes de coopération ou collaboration, de nouveaux systèmes d’encouragement et de promotion favorisant une réflexion professionnelle intégrative et un changement dans les cultures administratives traditionnelles .
Antoine Noubouwo, Ph. D. en études urbaines
Introduction
L’étude des problèmes des villes en développement dans un contexte de crise économique, financière, sanitaire et environnementale tend à démontrer que le secteur informel, loin d’être un indicateur de « vulnérabilité », serait devenu un outil de développement urbain au sein des quartiers précaires. Contrairement à la description de Davis (2006) et Véron (2006), l’informalité comme stratégie et comme forme de développement s’appuie sur l’histoire, la culture, la vie quotidienne et la tradition pour construire l’iden