Appropriation de la lecture et de l écriture du français au Cameroun
460 pages
Français

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Description

Le sujet de réflexion fascine dans son ossature. Il se distingue à la fois, scientifiquement par son ancrage sociolinguistique et le parallélisme multiculturel de ses trajectoires systémiques. Appropriation de la lecture et de l'écriture balise cette exploration. Aussi, la problématique de la lecture et de l'écriture du français au Cameroun abordée dans ce travail se donne-t-elle pour ambition majeure, de comprendre, à partir de la description et de l'analyse des situations de classe et de l'environnement social des élèves et des enseignants, comment s'effectue l'acculturation de ces compétences dans les deux sous-systèmes éducatifs du Cameroun. Les modalités culturelles, les cadres logiques de pédagogie et les politiques publiques de l'éducation servent d'interface analytique au cours de cette exploration fortement empirique. L'intérêt se double de valeur dans une construction et reconstruction des marqueurs de la langue, au cœur du débat de l'alternance codique ou de la neurolinguistique, surtout avec les interférences linguistiques au menu des survivances multiculturelles (français, anglais et langues locales). La promotion de la diversité culturelle, inscrite au registre de l'héritage patrimonial de la République du Cameroun trouve ici un espace d'expression révélateur d'enchantement critique. Les conclusions de l'auteur reconduisent les fonctions communes de la langue, en tant que vecteur idéal de partage des valeurs de l'unité nationale. Par conséquent, il faut analyser ces marqueurs culturels en prenant en compte l'approche systémique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2017
Nombre de lectures 3
EAN13 9782342157642
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Appropriation de la lecture et de l'écriture du français au Cameroun
Régine Salomé Andzanga
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Appropriation de la lecture et de l'écriture du français au Cameroun
 
À ma mère Brigitte Nga veuve Bomba Foé à qui le Seigneur a accordé la grâce que ses yeux voyent une merveille pareille !
 
In mémoria :
- à mon feu père bien aimé , Bomba Foé Théodore pour tout ce qu’il m’a inculqué depuis mon enfance, avec patience, fermeté et amour ;
- à mon époux défunt , docteur en sciences du langage Njiki Bikoi Etienne dont je suis le produit intellectuel. Il a su orienter mon intérêt dans ce même domaine.
- A mon pays, le Cameroun, en espérant apporter ma modeste contribution à la difficile question des apprentissages des langues.
 
Remerciements
Je remercie tout particulièrement monsieur le Professeur émérite Ngalasso Mwatha Musanji, de l’Université Bordeaux Montaigne, qui a bien voulu accepter de diriger ce travail. Il m’a fait bénéficier de sa confiance, son précieux temps, ses conseils éclairés et ses exigences de linguiste reconnu pour faire aboutir travail. Ce n’était pas évident pour moi de trouver une aide qui me redonnerait confiance, après la disparition tragique de feu mon époux. De tout cœur, merci Professeur !
Je suis aussi reconnaissante au Professeur émérite Portine Henri de l’Université Bordeaux Montaigne, pour m’avoir donné des conseils d’orientation et remis gracieusement de la documentation ciblée au cours de ce travail. La pertinence de ses suggestions m’a été très utile.
Messieurs le Professeur Beniamino Michel de l’Université de Limoges, et le Professeur Pénel Jean-Dominique, en poste à l’Université Banjul en Gambie, m’ont fait l’honneur de bien vouloir participer à ce travail. Leurs recommandations m’ont été d’un apport précieux.
 
Merci à toutes les personnes qui ont apporté leur contribution à l’élaboration de ce travail. Je pense notamment :
- au Professeur émérite Bikoi Félix Nicodème, au Professeur Ngoh Victor Julius,
- au Docteur Mbatsogo Zacharie et son épouse née Mekongo Ndzana Marie ;
- au Docteur Simo Souop Adeline Larissa et son époux Hugues Souop Djoyou ;
- aux Docteurs Kede Onana Magloire, Makasso Emmanuel Moselly, Yamna Chadli Abdelkader, Hurpy Richard, Kouyate Mamadou, Baratié Jean Raymond, Nkondjock André ;
- à messieurs Paul Enguene Bikoro, Adzeme Yannick, Wandja Henri, Faye Abdoulaye, Mamadou Diallo Poredaka, Ndacleu Laurent, Eloundou Mfegue Timothée ;
- à monsieur Mbog Yamb Paulin et son épouse née Ngo Song Jeanine
- à mesdames Hahn Madeleine, Ntso Assouga Marie Lucie, Baneck Victoire, Ekama Eunice, Kenfack, Hissié Meke Molaine ;
- au gouvernement français – à travers le SCAC à Yaoundé, particulièrement à monsieur le conseiller culturel Lebre Joel, madame Mallet Annick et monsieur Khalid Difallah, respectivement responsables des bourses ;
- aux services de l’ambassade du Cameroun à Paris, notamment à messieurs Ahanda Antoine, conseiller culturel, et Onana Sylvestre, attaché de communication.
- au gouvernement camerounais, notamment à monsieur le Ministre des enseignements secondaires Louis Bapès Bapès,
- à messieurs Ikong Joseph, Nyemek Norbert, Nama Essomba Alain Louis Marie, Tiku Ebune Paul, Fongue Julius, Ewulga Julien, Ndeh Richard, Kamdem Philippe ;
- aux familles Ikang, Etoundi, Mvilongo et Tenkeu ; aux élèves qui m’ont assistée tout au long des transcriptions de cours.
- à l’association Echanges Nord-Sud.
- Merci aussi à tous les miens – et notamment
- à ma famille paternelle – Bomba Ntolo Hubert, Anya Bomba Hubert, feu Anya Atangana Joseph, Foe Engelbert, Andzanga Marie-Louise :
- à ma famille maternelle : Onana Abéga Jean-Baptiste, Abe Max ;
- à mes frères Belibi Jean, Bomba Samba Innocents, Owona Bomba Frédéric II ;
- à mes sœurs Ngono Louise Marie, Andzama Bomba Joséphine Christine, Mengue Bomba Crescence Rachel ;
 
Un salut déférent au Père Olanguina Frédéric Armand et à toute la communauté de Saint Vincent de Paul du Cameroun (à Buea et Yaoundé) et de France (à Talence et Bruges) ;
- à la communauté chrétienne de Talence, plus particulièrement au groupe Fraternité du quartier ;
- au Chemin Néo-catéchuménal.
 
Un merci particulier à mes enfants Barthélémy Pierre Njiki Bikoi, Brigitte Njiki Bikoi, Régis Njiki Bikoi, et feue Théodorine Pauline Bomba Njiki qui se sont particulièrement impliqués dans ce travail.
Avant-propos
Cette réflexion est une étude synchronique des pratiques de lecture et d’écriture dans deux classes de sixième et deux classes de Form-One (F1) dans les lycées ci-dessus spécifiés dans le titre. Ces établissements bilingues de zones urbaines ont été caractérisés par rapport à l’ensemble des établissements d’enseignement secondaire du système éducatif camerounais.
A partir de cette caractérisation, nous avons étudié quatre variables sociolinguistiques. La construction de ces variables a été faite à la période allant de la deuxième quinzaine du mois de janvier 2012 à la fin de la première semaine de mai de la même année.
Nous avons utilisé la méthode sociolinguistique et didactique pour rechercher les causes liées à la non maîtrise des compétences de lecture et d’écriture par les élèves de nos contextes d’étude. La description analytique de ces différents contextes montre des difficultés multiples. Celles-ci sont liées à l’absence de maîtrise des compétences linguistiques, base nécessaire à l’appropriation d’une langue, indépendamment du mode langagier, et à l’environnement social des élèves et des enseignants.
La complexité de la situation sociolinguistique due à la multitude des langues sur le sol camerounais crée un handicap réel à la production de certains sons. Il arrive que des mots français perdent certains de leurs sons. Ce qui déforme leur morphologie.
Les conséquences sont visibles sur le sens des mots dénaturés sur le plan morphologique. Il en est de même pour les cas de confusion de sons ou d’insertion de sons ou de mots intrus. On a également noté, pendant la lecture orale, que nos élèves font une production intonative et une réalisation de liaisons non conformes aux règles prosodiques. La prosodie est une composante de l’apprentissage du langage oral. Les éléments supra-segmentaux ainsi mal produits provoquent une mauvaise segmentation qui affecte le sens des énoncés.
Un certain nombre de facteurs sociaux ont aussi été identifiés comme obstacles à l’appropriation de la lecture et de l’écriture du français au Cameroun. La lecture et l’écriture ne constituent pas une préoccupation majeure pour les Camerounais. Les élèves sont sensibles à ce modèle négatif et ils ne peuvent pas facilement développer le goût de la pratique de la lecture et de l’écriture. C’est aussi pour cette raison que les parents ne font pas de l’acquisition du manuel scolaire une priorité. Ils ne sont pas conscients de l’importance de l’apport de ce support pour aider à la construction de ces compétences au cours des apprentissages chez leurs enfants.
Un autre prétexte communément avancé pour ne pas acheter les livres au programme scolaire de leurs enfants est la pauvreté qui sévit dans la société camerounaise. Mais, nous avons trouvé un mal plus profond que cette pauvreté ambiante. Pourquoi ces parents d’élèves devraient-ils faire un effort financier pour aider au fonctionnement d’une institution dévalorisée à leurs yeux ?
Cette dévalorisation de l’école est générale dans la société camerounaise et elle entraîne un désintéressement du développement intellectuel. La réussite individuelle et sociale au Cameroun ne passe plus nécessairement, par la maîtrise ni des connaissances langagières, ni du savoir tout court.
Des élèves sans livre pendant le cours de lecture – ou nombreux autour d’un même livre de lecture – ne peuvent pas facilement identifier et mémoriser les mots d’un texte étudié en classe. Ce fait contribue à l’appauvrissement du vocabulaire, tant à l’oral qu’à la reproduction écrite des énoncés.
De plus, l’inventaire des séances d’activités a permis de constater que la majorité des élèves est rarement placée en situation de lecture ou d’écriture. Recopier le cours porté au tableau par le professeur, se déroule pendant un temps non délimité au départ et, finalement, relativement court dans les faits. C’est pourtant le moment privilégié des situations d’écriture dans ces classes.
Un autre moment d’écriture est celui des évaluations séquentielles. Elles se déroulent uniquement sous forme écrite. La pratique en classe des activités qui peuvent amener les élèves à l’écriture est soit absente, soit uniquement orale. De plus, cela ne concerne qu’un nombre insignifiant d’élèves.
Tout ceci a un impact très sensible sur le plan didactique. Ainsi, à cause de l’absence de maîtrise de la composante phonologique, la majorité des élèves des quatre contextes sont incapables de pratiquer la lecture globale d’un grand nombre des mots du texte étudié.
L’analyse des copies montre clairement que les élèves ont des difficultés de production et de reproduction des formes linguistiques. La combinaison des graphèmes au niveau de l’écriture se fait de façon incohérente. Le souci premier n’est pas de produire du sens mais d’occuper la feuille blanche !
Une autre difficulté se remarque au plan de la structuration de la pensée. Que ce soit en production ou en reproduction écrites, les mots d’une phrase apparaissent dans un ordre linéaire correct. Mais, cet ordre linéaire n’est pas une

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