Crise des abeilles, crise d’humanité : Pour une société de bienveillance , livre ebook

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Crise des abeilles, crise d’humanité est un traité qui incite à la réflexion. Il explique ce que l’effondrement des colonies d’abeilles nous enseigne au sujet de notre société, de nos choix et de la manière dont nous pouvons construire un monde plus durable. Nous nous habituons aux catastrophes environnementales, mais la crise des abeilles revêt une importance particulière car elle nous affecte tous. Un tiers de la production alimentaire mondiale dépend de la pollinisation par les abeilles. Horst Kornberger affirme que la crise des abeilles est un problème supérieur à la déforestation, la pollution et le réchauffement de la planète, car elle met en évidence les causes de tous ces désastres. L’auteur et artiste australien Horst Kornberger nous invite à réfléchir de manière nouvelle aux causes possibles de l’effondrement des colonies d’abeilles, dont la maltraitance infligée aux abeilles depuis plus d’un siècle ; elle révèle aujourd’hui ses conséquences et interpelle l’humanité sur son attitude prédatrice. « Je ne suis pas un expert sur les abeilles et pourtant j’ai écrit sur leur effondrement. C’est peut-être ce manque d’expertise qui m’a permis de voir l’évidence dans le labyrinthe de faits. » Inspiré par l’artiste et anthroposophe Joseph Beuys, et par les conférences sur les abeilles de Rudolf Steiner en 1923, il soutient qu’il est urgent de commencer à penser l’écologie autrement si nous voulons améliorer notre relation avec le monde naturel. Développons une nouvelle science qui fera appel à l’empathie et à l’imagination. La menace mondiale de la crise de l’abeille deviendra alors un point de départ du changement global.
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Publié par

Date de parution

09 avril 2019

Nombre de lectures

3

EAN13

9782364291393

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

Couverture
Titre

Horst Kornberger
Traduction de Catherine Marquot
Crise des abeilles, crise d’humanité
Pour une société de bienveillance





5, allée du Torrent – 05000 Gap – France
www.yvesmichel.org
Collection écologie
Remerciements
L’essentiel du contenu de ce livre a été inspiré par Le Maître des abeilles , festival de théâtre de trois jours rédigé par Jennifer ­Kornberger en collaboration avec le compositeur australien Paul Laurence. La pièce présentait sous forme de métaphores bien des thèmes développés dans le présent ouvrage. Sa mise en scène a immédiatement suscité l’écriture de ce livre.
En 2001, mon ami et collaborateur , l’artiste Tom Mùller , m’avait invité à participer à une exposition organisée à Fremantel et intitulée TIME – EMIT . C’est là que, pour la première fois, j’ai eu l’idée de placer l’abeille au centre de mes productions artistiques. Dix ans plus tard, il m’a donc semblé opportun de confier à Tom la conception de ce livre.
J’éprouve une profonde gratitude envers mon amie, collègue et soutien permanent Ann Reeves, pour ses encouragements constants, nos conversations capitales et ses conseils inestimables en matière d’édition.
J’adresse également mon immense ­reconnaissance à Janet Blagg, amie, voisine et grande éditrice qui, une fois encore, m’a offert sans compter de son temps, de son expertise et de ses inspirations afin que ce travail puisse voir le jour.
Christopher Moore a donné d’excellents conseils quant à la structure de ce livre.
Je dois énormément à Johannes Wirz, biologiste et maître des abeilles, pour nos conversations cruciales et ses précieux commentaires ; à Michael Spence qui a traduit en langage courant des concepts économiques complexes ; et à Brian Keats, Gunther Hauk, Craig Holdrege, Matthew Barton, David Heaf, David Adams et Michael Weiler, dont les idées remarquables m’ont été indispensables.
Je remercie particulièrement John Stubley et Katie Dobb pour nos nombreuses et précieuses conversations sur le thème du changement social.
Je ne peux oublier Alicia Braxton qui a généreusement appuyé toute l’écriture de cet ouvrage.
Un court extrait de mes écrits sur la reine des abeilles a été repris dans l’anthologie Reine du soleil compilée par Taggart Siegel et Jon Betz.
1
De Beuys aux abeilles
En chinois, l’idéogramme représentant le mot « crise » est formé de deux caractères, l’un signifiant « danger », l’autre « opportunité ».
J. F. Kennedy
Nous nous habituons aux désastres écologiques. Mais la crise des abeilles touche une corde particulièrement sensible car elle nous affecte tous. Un tiers de la production alimentaire mondiale dépend des abeilles. La ­disparition potentielle des colonies pollinisatrices est un signal d’alarme, même pour ceux que l’environnement laisse sceptiques ; la perte de biodiversité est une perspective terrifiante pour toute personne concernée par l’écologie. L’accroissement de la population mondiale et le déclin du nombre d’abeilles semblent ­clairement incompatibles.
Les premiers signes de déclin des colonies sont apparus au Texas et en Louisiane en 1960. À partir de 1972, les populations d’abeilles sauvages se sont mises à chuter aux États-Unis et elles ont maintenant quasiment disparu de l’ensemble du pays. Les acariens de la trachée et les varroas ont commencé à semer le chaos au sein des colonies dans les années 1980. La France a fait état de pertes majeures et inexpliquées en 1992. En 2005, 50 % des abeilles domestiques avaient péri aux États-Unis. Le Royaume-Uni a été touché à partir de 2006. C’est cette année-là qu’est apparu le terme de Syndrome d’effondrement des colonies, pour désigner ce qui allait rapidement devenir une catastrophe agricole. Deux ans plus tard, de nombreux apiculteurs américains signalaient des pertes atteignant 90 % de leur cheptel. La Belgique, les Pays-Bas, la France, la Grèce, l’Italie, le Portugal et l’Espagne vivaient une situation comparable et bien d’autres pays européens ont rapidement suivi. Parallèlement, la Chine, le Japon ont connu des effondrements de colonies extrêmement marqués. L’Égypte est également affectée.
Les apiculteurs sont incapables d’endiguer le désastre. Les scientifiques en recherchent inlassablement les causes. Nombre d’entre eux accusent l’acarien varroa. Mais ce dernier coexistait avec les abeilles asiatiques bien avant que les colonies ne se mettent à disparaître. D’autres scientifiques accusent la monoculture, les plantes génétiquement modifiées, les herbicides, les pesticides et les ondes ­électromagnétiques. Tous ces facteurs jouent assurément un rôle néfaste. Mais les abeilles meurent dans des secteurs dépourvus ­d’herbicides. Les colonies s’effondrent dans des zones peu chargées de pollution électromagnétique.
Dans cet ouvrage, j’explore les causes de la crise des abeilles et propose une nouvelle manière de les aborder. Nullement désireux de discréditer les courants de pensée actuels, je souhaite établir une communication entre diverses manières de voir le monde. Je suis convaincu que le fossé qui les sépare est exactement celui dans lequel les espèces disparaissent, l’une après l’autre.
Je ne suis pas apiculteur professionnel. J’ai fréquenté un peu l’apiculture en tant qu’amateur en Australie occidentale. Ma première relation aux abeilles a été artistique. Inspiré par l’artiste Joseph Beuys, j’ai employé le miel comme matière première artistique car je recherchais de nouvelles icônes susceptibles d’incarner l’ère environnementale. Beuys utilisait le miel, la cire, la graisse, le feutre et le cuivre comme symboles de transformation sociale. Mon propre travail a produit des ­créations telles que L’horloge à miel (2001) et Le Bouddha dans le miel (2001) 1 , série de ­méditations visuelles sur l’écologie bienveillante. Tout comme Le Maître des abeilles 2 , pièce de théâtre contemporaine écrite par Jennifer Kronberger, ces productions ont participé à l’élan initial ayant généré ce livre.
Au cours de ce travail, j’ai découvert une série de conférences sur les abeilles datant de 1923 et qui ont beaucoup influencé l’œuvre de Beuys, sa vision sociale en particulier. Ces pages avaient suscité la sculpture sociale de Beuys ; elles ont ouvert en moi la porte d’une nouvelle écologie bienveillante. Cette lecture a attisé ma passion pour les abeilles et cette passion a rejoint mon désir de comprendre les paradigmes : comment ils naissent, s’établissent, colonisent un nombre toujours croissant d’esprits, jusqu’à régner avec un pouvoir incroyable pendant des décennies, des siècles et parfois des millénaires. La transcription des conférences éclairait à la fois la question des abeilles et celle des paradigmes. On y parlait d’interconnexion, de complétude, et des manières d’apprendre de l’avenir avant qu’il ne devienne un passé plein d’erreurs.
Les conférences ayant inspiré Beuys précédaient d’environ quatre-vingts ans l’effondrement des colonies d’abeilles. L’orateur n’était ni apiculteur ni expert au sens où nous ­l’entendons aujourd’hui ; pourtant, dès sa première conférence, il prédisait la future disparition de l’abeille domestique et en soulignait très clairement les causes.
Abordons maintenant le chapitre de l’élevage artificiel. N’allez pas croire que je ne comprenne pas… que dans un premier temps, l’élevage artificiel ait naturellement des avantages ; bien des choses s’en trouvent facilitées, cela va de soi. Mais cette puissante solidarité… qui règne dans une seule et même génération d’abeilles, famille d’abeilles, s’en trouve quand même à la longue entamée. Aujourd’hui, il va de soi qu’à certains égards, on ne peut en général que chanter les louanges de l’élevage artificiel, si l’on prend toutes les mesures de prudence que M. Müller a citées. Mais qu’en sera-t-il dans cinquante ou quatre-vingts ans ? Attendons. C’est qu’en effet certaines forces, qui jusqu’à présent agissaient organiquement dans la colonie, sont purement et simplement ­mécanisées, deviennent des forces mécaniques. On ne peut pas instaurer entre la reine achetée dans le commerce et les ouvrières cett

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