« Qu en est-il de la grossesse suivante ? »
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« Qu'en est-il de la grossesse suivante ? »

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1
« Qu’en est-il de la grossesse suivante ? »
Intervention du Dr Elisabeth Briand-Huchet
Compte rendu – réunion du 4 novembre 2004
Elisabeth Briand-Huchet est pédiatre, responsable du Centre de Référence de l’Hôpital
Antoine Béclère à Clamart et Médecin conseil de l’Association nationale Naître et Vivre.
Il s’agit d’un sujet très délicat, qui implique des aspects médicaux mais aussi, et surtout, des
sentiments et émotions difficiles de la part des parents. Après un événement aussi bouleversant
que la mort d’un bébé, le désir de grossesse correspond à un objectif de vie, à une petite
flamme qui renaît.
Je vais suivre un plan chronologique, sachant qu’en réalité, les sentiments et émotions sont
mêlés et n’interviennent pas de façon aussi linéaire.
1.
Avant la grossesse
Les parents ressentent l’envie d’attendre un autre bébé, mais aussi une grande peur.
Peur,
d'abord, que cela recommence
. On se dit «plus jamais ça ! ».
Face à cette angoisse, et en fonction des causes du décès de l’enfant précédent, on peut tenter
de se rassurer avec des chiffres. Concernant la mort subite du nourrisson (MSN), on sait que le
risque est de 0,45 pour mille. Le risque d’avoir un deuxième bébé victime de la MSN est de
moins d'1 pour 1 million…Mais cela n’est pas une garantie absolue : personne ne peut affirmer
qu’il n’y a aucun risque.
D’autres peurs moins évidentes sont formulées progressivement, peurs qui sont plus
compliquées :
Peur d’oublier le bébé décédé
: son visage, son comportement …
peur de le trahir
en mettant en route une grossesse qui n'aurait pas été au programme s'il vivait.
Peur de trop s’attacher au nouveau bébé
et, dans l’éventualité où il lui arrive quelque
chose, peur de devoir à nouveau souffrir.
Peur de choisir le moment : quel délai ?
question à laquelle le personnel médical ne
peut donner de réponse. En effet, une grossesse très rapprochée peut parfois aider dans
le cheminement du deuil et, dans d’autres cas, avoir comme conséquence de mettre trop
le deuil entre parenthèses.
D’autres parents préfèrent attendre pour «aller mieux »… c'est sage mais certains
restent aussi mal 10 ans après.
La question du délai est avant tout une question personnelle, une décision de couple,
chacun n'étant pas forcément prêt au même moment.
De toute façon à chaque nouvelle grossesse, un repositionnement par rapport à ce deuil
sera nécessaire.
D’autres angoisses peuvent intervenir, comme celle liée à l'idée d'un
bébé de
remplacement
. Il est facile, peut-être rassurant, pour l’entourage familial, psy ou
médical, de mettre en garde les parents sur ce thème. En fait, on constate que très peu
de personnes sont dans le remplacement simple. En revanche, il faut s’interroger sur ce
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