Les alcools de lait en Mongolie
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les alcools de lait en Mongolie

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Les alcools de lait en Mongolie

Informations

Publié par
Nombre de lectures 112
Langue Français

Extrait

Les alcools de lait en Mongolie. Rites, croyance et lien social   Isabelle Bianquis  Ethnologue, Université des Sciences Humaines, Institut d Ethnologie, Strasbourg     Suivre la piste des alcools en Mongolie invite à emprunter les chemins dune histoire cumulative dans le sens où chaque période historique ajoute une strate à lancienne sans faire pour autant disparaître ce qui précédait. La société mongole repose sur une tradition délevage et deux alcools à base de laitages, l aïrag , lait de jument fermenté (plus connu sous le nom koumiss, dorigine turque) et l arkhi,  yaourt distillé, sont au cur de la sociabilité mongole et des pratiques rituelles. Pourtant, on peut découper en périodes lhistoire politique de la Mongolie et larrivée sur le marché de nouveaux produits entraînant eux-mêmes de nouveaux découpages sociologiques. -Jusquà larrivée du communisme à partir des années 1920, les principales boissons consommées sont l aïrag et l arkhi ;  -Avec lintroduction du modèle communiste et larrivée des cadres soviétiques, apparaît la vodka ; -A partir des années 1990 et lentrée dans une économie de marché, on assiste à limplantation dalcools occidentaux et chinois.  Ces nouvelles donnes vont générer des modifications comportementales, l aïrag  et l arkhi  restant plutôt liés au monde rural et consommés selon les règles traditionnelles. -La vodka, si elle est présente dans le monde rural, reste marginale car chère. En revanche, en milieu urbain, elle accompagne festivités et scellements de contrats et les modalités de sa consommation combinent à la fois des règles traditionnelles et des comportements en opposition à ces règles  -Les alcools occidentaux (whisky, vins), chers et exclusivement urbains, vont prendre une place centrale dans la sociabilité des classes aisées. -Lalcool chinois, urbain, est réservé malheureusement aux classes les plus défavorisées, ceux qui, laissés pour compte depuis lentrée dans la jungle du capitalisme, nont plus accès ni aux produits issus de la campagne, ni aux alcools que peuvent soffrir ceux qui ont de largent. Cet alcool importé de Chine est souvent frelaté, un alcool de misère pour un prix dérisoire, cause dun alcoolisme dramatique et violent. Lhistoire cumulative nous invite à réfléchir à la notion de progrès. Victor Hugo écrivait : "Le pas collectif du genre humain sappelle le progrès. Le progrès marche." La marche de la Mongolie semble, à la lumière de létude des alcools, contredire toute idée de progrès.  Le calendrier mongol obéit à une bipartition des saisons, et à ces saisons obéit une distribution des couleurs, des règles sociales, des fêtes et de leurs enjeux. Létude de la répartition des tâches selon les sexes nous a conduit à observer une dichotomie en ce qui concerne les préparations lactées. Si la traite et la confection des produits laitiers, laitages, fromages, beurre, crème etc. fait partie de la sphère dactivité féminine, par contre les hommes se distinguent par la préparation des boissons alcoolisées.  Nous centrerons notre étude sur l aïrag  puisque pour les Mongols lhiver se définit par labsence d aïrag et lété par labondance d aïrag. Cette boisson emblématique de la culture Lemangeur-ocha.com. Isabelle Bianquis. Les alcools de lait en Mongolie. 2004   1  
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents