Les indications géographiques en Côte d’Ivoire, produits potentiels et cadre juridique pertinent Auteurs : Monique Bagal, Conseillère juridique, oriGIn, et Massimo Vittori, Secrétaire général, oriGIn
Paper commissioned by the ACP-EU TradeCom Facility in the context of the ACP regional workshops on Geographical Indications, April-May 2010. The opinions expressed in the text are those of the authors, and do not necessarily reflect the views of TradeCom.
PARTIE II : LE CADRE JURIDIQUE CONCERNANT LES IG EN COTE D’IVOIRE52____________________________________________ 2.1 Les Traités internationaux 252.2 Les Conventions bilatérales 27__________________________________________ __________________________________________________ 2.3 Les lois nationales 28___________________ PARTIE III : CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 343.1 Recommandations générales sur l’impact de la démarche IG ______________ 343.2 Recommandations concernant les produits prometteurs 35__________________ ________________________ 2.3 Recommandations concernant les lois nationales 36
INTRODUCTION
1. Contenu de l’étude et méthodologieLe présent document étudie une série de produits prometteurs pour la démarche « Indication Géographique» (IG) en Côte d’Ivoire (CI), ainsi que le cadre juridique pertinent. La première partie de l’étude présente des produits dont la qualité semble être liée à l’origine géographique. Pour chaque produit, une description générale est fournie, accompagnée–le cas échéant–d’une présentation de la zone et des techniques production, du/des groupement(s) de producteurs actif(s) dans le cadre de la filière, des marchés existants et potentiels et d’une analyse préliminaire des forces et des faiblesses du produit par rapport à une éventuelle démarche IG. Quant à la méthodologie, le choix des produits analysés dans cette étude a été fait sur la base d’une liste d’IG potentielles envoyée à oriGIn par le Ministre de l’Industrie et de la Promotion du secteur privé de CI et élaborée par la Commission Interministérielle pour la Promotion et la Protection des IG de CI. Cette liste comprend les produits suivants :l'Attiéké de Grand-Lahou, l'igname kponan de Bondoukou, les pagnes tissés de Tiébissou, les poteries de Katiola, le riz des Montagnes et les toiles de Fakaha1.Parallèlement à cette liste, d’autres IG potentielles ont été identifiéeset analysées dans cette étude, notamment :le cacao, le coton des Savanes, l’hévéa de Grand Boudoury, la mangue Kent de Côte d’Ivoire et la noix de cajou. Ils’agit notammentde produits qui sur la base d’une analyse préliminaire:bénéficient d’une qualité, réputation ou d’autres ; présentent une zone de productioncaractéristiques liées au milieu géographique unifiée ; ont un marché et une réputation au niveau interne/ international ; sont susceptibles d’appropriation par des tiers.La deuxième partie de l’étude analyse le cadre juridique ivoirien, tel qu’il résulte des lois nationales en matière d’IG et de la réglementation agricole nationale. Cette partie touche également aux accords régionaux et internationaux en vigueur en Côte d’Ivoire susceptibles d’influencer la protection l’élaboration des IG.La troisième partie enfin proposera une série de recommandations concernant les produits analysés ainsi que le cadre juridique pertinent. 2. Lignes générales de la situation économique du pays En guise d’introduction, il paraît important de fournir également des éléments à propos de la situation économique du pays. La démarche IG et ses chances de succès sont conditionnées par son inscription au sein d’une stratégie nationale de promotion de l’agriculture et de l’artisanat de qualité, ainsi que du développement durable.La Cote d'Ivoire est le premier producteur et exportateur mondial de fèves de cacao et un important producteur et exportateur de café et de palme à huile. L’économie est donc très sensible aux fluctuations internationales sur les prix de ces produits. L’économie ivoirienne repose sensiblement sur l’agriculture et ses activités connexes et concerne près de 68% de 1Il est à signaler que cette liste a été retenue également par le« Projet sur le promotion et le développement des indications géographiques »,qui a été récemment lancéen CI par l’Organisation Africaine de la Propriété intellectuelle (OAPI) et l’Agence Française de Développement (AFD). A noter que, pour les toiles de Fakaha, la dénomination finalement retenue dans ce projet a été « toile de Korhogo ».
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la population2. La Côte d’Ivoire a donc capitalisé sur lesproductions agricoles: longtemps deuxième producteur et premier exportateur africain d’huile de palme, premier producteur africain de caoutchouc naturel, deuxième fournisseur africain de bananes, deuxième fournisseur mondial de mangues sur le marché de l’Union Européenne, ses cultures d’exportation contribuent aujourd’hui pour près de 20 % au PIB. Quant auxsnoodprtiuc vivrières, elles ont été améliorées et permettraient de couvrir les besoins des populations, à l’exception du riz. Les progrès réalisés dans la diversification des cultures d’exportation et le développement des productions vivrières ont contribué au maintien et au renforcement de l’importance de l’agriculture dans l’économie nationale3. Malgré une crise sociopolitique survenue il y a une dizaine d’années, l’économie ivoirienne semble depuis 2007 retrouver un nouveau souffle. Cette nouvelle donne impose donc une réorganisation du monde agricole et, à cet égard, selon le Centre National de Recherche Agronomique,la Côte d’Ivoire rencontre aujourd’hui trois défis majeurs4: -le défi de la productivité : La crise alimentaire de 2008 a mis en évidence la nécessité de penser des initiatives nationales pour assurer la sécurité alimentaire. Au-delà de la crise alimentaire, la Côte d’Ivoire devra relever le défi de la productivité agricole pour répondre aux besoins de sa population caractérisée par: une forte croissance démographique (3,3 % par an); un fort taux d’urbanisation qui croît annuellement de 4,2 % ; -la valorisation des produits agricoles :le défi de Malgré ses performances remarquables, l’agriculture ivoirienne se caractérise par l’insuffisance voire l’absence de valorisation des productions agricolesrésulte l’exportation de matières premières peu rentables, ainsi. Il en que d’importantes pertes post-récolte, notamment des produits vivriers. Afin d’accroître le revenu des producteurs, la promotion des productions agricoles à forte valeur ajoutée demeure stratégique ; le défi de la diversification :étude, il est important de mentionner dans le cadre de cette -l’artisanat. L’artisanat est aujourd’hui une source de création d’emplois, de revenus et de richesse en CI. Il constitue par conséquent un vecteur important du développement socio-économique du pays. Les IG représentent sans doute un instrument utile de réponse à ces défis. En effet, face à ces mêmes problématiques, plusieurs producteurs, notamment dans les pays en développement, ont choisi une démarche fondée sur la différenciation de leurs produits sur la base de la qualité liée à l’origine. Cette démarche, qui s’est accompagnée souvent de la mise en place d’une IG, permet de garantir un prix plus attrayant (moins lié aux problèmes structurels du marché international) et offre une alternative réelle aux marchés dits traditionnels.on a assisté à des changementsParallèlement, dans les marchés occidentaux dans les habitudes des consommateurs, lesquels demandent de plus en plus d’informations sur la traçabilité et recherchent des produits de niche. Enfin, cette « approche collective » semble bien s’adapter aux besoins des producteurs dans les pays en développement, en représentant une réponse efficace aux faiblesses organisationnelles et matérielles qui caractérisent souvent ces filières.
2Données du CIA the world factbook,Côte d’Ivoire, 2009, https://www.cia.gov/library/publications/the-world-eos/iv.html 3faIcbtibd2toeonog/k3Voir “The World Factbook”, CIA. https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factboo e v.html 4r:hVoi//wwtt:parc..wncvitiaci/?thp.ptegorp=epyur&emmarhcpai=tn=bilts&erog/ki/so