XXI. Expériences de copie. Essai d application à l examen des enfants arriérés. - article ; n°1 ; vol.7, pg 490-518
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XXI. Expériences de copie. Essai d'application à l'examen des enfants arriérés. - article ; n°1 ; vol.7, pg 490-518

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Description

L'année psychologique - Année 1900 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 490-518
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1900
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Th. Simon
XXI. Expériences de copie. Essai d'application à l'examen des
enfants arriérés.
In: L'année psychologique. 1900 vol. 7. pp. 490-518.
Citer ce document / Cite this document :
Simon Th. XXI. Expériences de copie. Essai d'application à l'examen des enfants arriérés. In: L'année psychologique. 1900 vol.
7. pp. 490-518.
doi : 10.3406/psy.1900.3227
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1900_num_7_1_3227XXI
EXPERIENCES DE COPIE : ESSAI D'APPLICATION
A L'EXAMEN DES ENFANTS ARRIÉRÉS
Lorsqu'une personne copie un dessin, un texte ou une série
de chiffres, dit M. Binet, la personne qui copie ne fixe le
plus souvent son attention que sur une partie restreinte de son
modèle, en faisant un effort de mémoire pour le bien retenir,
puis, portant enfin ses yeux sur le papier où elle doit exécuter
a copie, elles y reproduit ce qu'elle vient de regarder et dont
elle se souvient...
Copier implique donc de la part du sujet qui copie l'emploi
alternatif de son attention et de sa mémoire. Mais de cette der
nière surtout le sujet se sert ici naturellement selon ses seules
habitudes et sans chercher à la forcer par amour-propre — car
il copie sans réfléchir comment il le fait, et sans analyser la
part de collaboration de sa mémoire dans cet acte, n'ayant souci
que de copier.
De telles expériences de copie ont précisément été publiées,
par M. Binet, dans le VIe volume de V Année psychologique.
M. Binet cherchait par elles à distinguer, au moyen d'épreuves
ainsi précises, de très petites différences d'aptitude mentale
chez des élèves appartenant à une même classe et ayant reçu
sensiblement le même degré d'instruction : il a constaté que
les élèves copient à la fois d'autant plus de chiffres et de mots
qu'ils sont plus intelligents, ou du moins qu'il existe une rela
tion entre le degré de l'intelligence et l'étendue des actes suc
cessifs de copie.
C'est cette même expérience que j'ai répétée sur les sujets
spéciaux de la colonie d'enfants arriérés de Vaucluse. Plusieurs
questions, en effet > se posaient à leur occasion, et tout d'abord
l'expérience elle-même fournirait-elle des résultats équivalents
pour des enfants d'intelligence beaucoup plus inégale que des
enfants d'école primaire ? Si l'on veut bien se reporter aux notes EXPÉRIENCES DE COPIE 491 SIMON.
individuelles qui les concernent dans Particle de céphalométrie
paru dans cette même Année, notes relatives à leurs habitudes,
à leurs occupations, à leur caractère, on verra en effet qu'il en
est parmi eux dont l'intelligence est très inférieure à la nor
male, puisque tels, par exemple, à douze ans, savent à peine
s'habiller seuls ; mais il y en a d'autres aussidontl'intelligence, au
contraire, n'est peut-être pas, à certains points de vue — comme
faculté de comprendre et de s'adapter — moindre que celle des
enfants normaux. Il y avait donc intérêt à rechercher si le
test de copie montrerait ces énormes différences intellectuelles,
bien que primitivement ce test eût été conçu avec l'intention
de mesurer des différences d'un autre degré.
Et s'il en était ainsi, cette première question toute théorique
ne conduirait-elle pas, à son tour, à une application pratique :
le test ne pouvait-il, si sa valeur était telle que nous venons
de l'indiquer, servir à un médecin aliéniste pour établir et plus
encore pour préciser son diagnostic de débilité intellectuelle?
11 paraissait répondre assez bien aux différentes conditions
qu'une épreuve doit remplir pour devenir clinique. Il faut pour
cela qu'elle soit facile à exécuter et rapide, et l'on verra par la
description de la technique et les temps nécessaires que le test
de copie répond entièrement à ces deux premiers desiderata.
Il convient encore que l'épreuve soit aisée à interpréter et que
les résultats obtenus ne restent pas inutilisables, et l'on verra
quels renseignements ils apportent sur les sujets. Si ce test
pouvait donc permettre d'apprécier un degré d'intelligence,
comme l'auscultation fait reconnaître l'étendue et la nature
d'une lésion pulmonaire, s'il pouvait nous donner un classe
ment de nos sujets, classement s'exp rimant en chiffres, et d'au
tant plus utile que le groupe d'enfants considérés apparaissait
plus hétérogène, ne prenait-il pas de là, immédiatement, une
importance considérable ?
Technique. — Les épreuves ont consisté à faire copier
d'abord une série de chiffres, puis deux phrases. Comme
M. Binet avait essayé déjà ce genre de test sur des enfants
des écoles, je me suis servi d'une série de chiffres égale,
comme nombre, à celle qu'il avait employée, et des deux
mêmes phrases, afin que mes résultats fussent autant que
possible directement comparables aux siens. Et je me suis
servi également d'un dispositif très analogue à celui ima
giné par lui pour analyser l'usage qu'un sujet fait ainsi de sa 492 MÉMOIRES ORIGINAUX
mémoire en copiant : la quantité de souvenirs qu'il retient
en effet naturellement en une seule fois, c'est l'ensemble des
détails du modèle à lui remis qu'il reproduit après l'avoir r
egardé et sans avoir besoin d'y jeter à nouveau les yeux. Or
chaque modèle était collé à l'intérieur d'une couverture, et celle-
ci pliée ; ils étaient donc cachés complètement : il fallait en-
tr 'ouvrir cette dernière pour les apercevoir, en sorte que rien
n'était plus simple que de noter ce que l'enfant écrivait, chiffres,
lettres ou mots, après chaque soulèvement du carton, et partant
de compter la série d'actes de copie qui lui étaient nécessaires
pour reproduire un modèle donné. Ce qui produit une première
expression numérique de la façon dont il fait l'épreuve, et ce
qui permet également d'établir la composition de chacun des
actes de copie successifs.
Je n'ai toujours pris avec moi qu'un seul enfant: il s'asseyait
à la table et je prenais place à sa droite, sur le côté de la lable
perpendiculaire au sien. Je lui faisais prendre une plume et mettais
devant lui le papier nécessaire, puis, ces premiers préparatifs
terminés, l'enfant bien placé, à son aise, je lui donnais l'explica
tion suivante, toujours la même : « Voici ce que je vais te don
ner à faire : veux-tu me copier ici, sur cette feuille, les chiffres
(ou la phrase) que tu vas trouver en soulevant ce carton ? Seu
lement il y a une chose que je te demande, c'est de ne pas les
laisser découverts. Quand tu auras vu ce que tu vas copier, tu
laisseras retomber la feuille; puis, quand tu auras besoin de
voir de nouveau, tu la soulèveras, et ainsi de suite. »
Je ne suis pas très satisfait, d'ailleurs, de cette explication;
elle peut, il me semble, vicier l'expérience, éveiller chez un
enfant intelligent l'idée de ce qu'on cherche à voir par elle, le
faire agir dès lors en homme prévenu, et non plus naturellement.
Je ne crois pas, au reste, que le fait se soit produit chez mes
sujets; aucun ne m'a paru s être aperçu du piège tendu; ils
ont exécuté leur copie sans pensée de derrière la tête. Mais une
fillette de 13 ans, fort intelligente, avec laquelle j'ai répété
l'expérience, avait tout de suite éventé la chose : « Tu veux
voir ce que je copie à chaque fois... » ; cela n'a peut-être pas
influencé le résultat, cela n'a peut-être en rien modifié sa
manière de procéder; il est probable, surtout, que l'expé
rience durant un peu, le naturel reviendrait au galop, avec la
fatigue d'un effort soutenu... Mais tout de même il y a là un
point défectueux, une grosse cause d'erreur... Mieux vaudrait
sans doute laisser le modèle à découvert, comme j'ai été ail- SIMON. — EXPÉRIENCES DE COPIE 493
leurs obligé de le faire, seulement il devient bien difficile, dans
ce cas, de compter les regards jetés à la dérobée : il faudrait
que chacun nécessitât un a

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