Livre premier. Tullus, grand-prêtre de Cérès, élève Numa, qui passe pour son fils . Fêtes de Cérès. Tullus apprend à Numa qu'il est le fils de Pompilius, prince du ...
NUMA POMPILIUS
Second roi de Rome
Jean-Pierre CLARIS DE FLORIAN
(1755-1794)
Livre premier
Tullus, grand-prêtre de Cérès, élève Numa, qui passe pour son fils. Fêtes de Cérès. Tullus apprend
à Numa qu’il est le fils de Pompilius, prince du sang des rois sabins. Il lui raconte l’histoire de sa
mère Pompilia, l’enlèvement des Sabines, la mort de ses parents, la guerre des Romains et des
Sabins, l’alliance des deux peuples, l’éducation de Numa dans le temple de Cérès, et l’ordre de
cette déesse de l’envoyer à Rome. Numa descend au tombeau de sa mère. Il se prépare à partir.
Conseils du pontife. Adieux de Tullus et de Numa.
Livre deuxième
Numa, parti pour Rome, s’arrête et s’endort dans un bois ; il a un songe mystérieux ; il continue sa
route. Description de la campagne de Rome et de cette ville guerrière. Accueil que fait Tatius à
Numa. Caractère de ce bon roi, de sa fille Tatia, de Romulus et d’Hersilie, fille de Romulus. Numa
rencontre Hersilie ; il s’enflamme pour elle. Premiers effets de sa passion. Retour et triomphe de
Romulus.
Livre troisième
Numa, brûlant d’amour pour Hersilie, veut la suivre dans les combats. Tatius lui donne des armes,
et va le présenter à l’armée. Transports des vieux soldats sabins en voyant le fils de Pompilius.
Tatius veut le suivre à la guerre ; mais le peuple, conduit par Tatia, fait changer cette résolution.
Départ et marche de l’armée. Romulus joint son allié le roi de Campanie. Description du camp de
ce prince. Romulus se sépare de lui. Arrivée et discours des ambassadeurs des Marses.
Livre quatrième
Les Marses assemblés veulent nommer un général. La discorde se met parmi eux. On décide que
celui des prétendants qui rompra nu peuplier sera élu. Le jeune Léo demeure vainqueur, et cède le
commandement à un vieillard. L’armée se met en marche : elle rencontre les Romains. Dispositions
de Romulus. Humanité de Numa : il offre un sacrifice à Cérès, et délivre ses prisonniers. Cérès fait
tomber à ses pieds le bouclier ANCILE. Léo attaque pendant la nuit le camp des Romains, il
l’embrase, l’inonde de sang, et renverse Romulus.
Livre cinquième
Hersilie et Numa repoussent les Marses. Retraite de Léo. Romulus fortifie son camp. Nouveaux
exploits de Léo. Jonction des Marses et des Samnites. Romulus assemble son conseil. Numa va se
rendre maître des défilés des monts Trébaniens. Il trouve dans ces montagnes un peuple dont il est
aimé. Défaite des Marses dans les défilés. Combat singulier de Numa et de Léo. Magnanimité de
Numa. Il apprend que Tullus est mourant : il quitte tout pour voler près de lui.
Livre sixième
Joie de Tullus en revoyant Numa. Soins tendres et pieux que lui rend le héros. Sages conseils du
pontife. Mort de Tullus. Douleur et regrets de Numa. Il veut retourner auprès d’Hersilie. Il passe
dans un pays dévasté par cette princesse, et revient à Rome saisi d’horreur. Discours de Romulus à
son peuple. Réponse de Tatius. L’hymen d’Hersilie et de Numa s’apprête. Tatius est assassiné.
Numa le secourt et lui jure d’épouser sa fille.
Livre septième
Numa rapporte â Rome le corps de Tatius. Désespoir de Tatia. Numa veut accomplir le serment
qu’il a fait à son roi. Romulus le lui défend. Hersilie vient trouver Numa : ses larmes, ses menacés
ne l’ébranlent point. Funérailles du bon roi. Mort de Tatia. Révolte des Sabins. Précaution barbare
de Romulus. Numa se dévoue pour son peuple. Il est banni de Rome. Il rencontre Léo.
Livre huitième
Léo raconte à Numa l’histoire de ses premières années, sa tendresse pour sa mère Myrtale, ses
amours avec Camille, le sacrifice qu’il fit de sa passion, et de ce que lui apprit Myrtale au lit de la mort. Numa veut suivre Léo dans son ancienne cabane. Ils s’égarent dans les Apennins. Numa
rencontre un vieillard et sa fille. Il les voit adorer le feu.
Livre neuvième
Numa et Léo sont reçus chez le vieillard : ils admirent sa fille Anaïs, et quittent à regret cette
cabane. Léo revoit son ancienne chaumière. Il retrouve Camille. Transports de ces deux amants.
Camille raconte ses aventures. Elle devient l’épouse de Léo. Ils partent avec Numa pour retourner
chez le vieillard. Numa sauve Anaïs et son père des mains des brigands. Il est blessé. Histoire de
Zoroastre. Léo reconnaît son père.
Livre dixième
Troubles à Rome. Bonheur dont jouit Numa. Léo demande pour son ami la main d’Anaïs à son père.
Refus de Zoroastre. Discours de Numa. Il obtient Anaïs. Il est prêt à l’épouser. Arrivée des
ambassadeurs romains. Ils lui racontent les malheurs de Rome, la peste qui l’a désolée, la fin de
Romulus ; et l’élection de Numa. Numa refuse la couronne. Discours d’Anaïs pour la lui faire
accepter. Numa est inflexible.
Livre onzième
L’ombre de Tatia apparaît à Numa. Fuite d’Anaïs et de son père. Désespoir de Numa. Il obéit aux
dieux, et se décide à régner. Léo court à la recherche de sa sœur. Arrivée de Numa dans Rome.
Transports de son peuple. Premières actions de Numa. Il va au bois d’Égérie. Entretien avec cette
nymphe sur le choix des ministres, sur la guerre, la politique, l’ordre social, les lois et la religion.
Gouvernement de Numa.
Livre douzième
Hersilie, accompagnée de plusieurs rois, vient assiéger Numa dans Rome. Arrivée de Camille et de
Léo, qui amènent un prisonnier. Expédition nocturne de Léo. Les Marses viennent au secours des
Romains. Les deux armées sont en présence. Discours de Numa. Il désarme ses ennemis. Mort
d’Hersilie. Paix générale. Numa ferme le temple de Janus. Il retrouve Anaïs, et devient son époux.
LIVRE PREMIER
Non loin de la ville de Cures, dans le pays des Sabins, au milieu d’une antique
forêt, s’élève un temple consacré à Cérès. Des ormes, des peupliers aussi
anciens que la terre, ombragent le faite de l’édifice ; le fleuve Curèse, après en
avoir baigné les murs, va serpenter dans les jardins de plusieurs maisons isolées
bâties autour de ce temple. Dans ces retraites sacrées, chaque prêtre de la
déesse, avec sa femme et ses enfants, passe ses jours à la prière, au travail, ou
dans le sein de la tendresse. Protégés par la divinité qu’ils honorent, nourris par
la terre qu’ils cultivent, aimés de l’épouse qu’ils rendent heureuse, bénis de leurs
enfants, en paix avec eux-mêmes, ils jouissaient doucement de la vie, sans
craindre ni souhaiter la mort.
Le vénérable Tullus commandait à ces prêtres. A l’âge de quatre-vingts ans, il
exerçait la souveraine sacrificature avec tout le zèle d’un jeune homme