La Maison de campagne d'HoraceGaston Boissier1895Sommaire12 I.3 II.4 III.5 IV.6 V.7 NotesIl est impossible de lire Horace sans désirer connaître cette maison de campagneoù il a été si heureux. Peut-on savoir exactement où elle était ? Est-il possible deretrouver, non pas les pierres mêmes de sa villa, que le temps a sans doutedispersées, mais le site charmant qu’il a tant de fois décrit, ces hautes montagnes« qui abritaient ses chèvres des feux de l’été », cette fontaine près de laquelle ilallait s’étendre aux heures chaudes du jour, ces bois, ces ruisseaux, ces vallées,cette nature enfin qu’il a eue sous les yeux pendant la plus longue et la meilleurepartie de sa vie ? C’est une question qu’on se pose depuis la Renaissance, et l’onen a d’assez bonne heure entrevu la solution. Vers la fin du seizième siècle,quelques érudits, qui s’étaient mis en quête de la maison d’Horace, soupçonnèrentl’endroit où il fallait la chercher ; mais, comme leurs indications étaient vagues etqu’elles ne s’appuyaient pas toujours sur des preuves bien solides, ils ne parvinrentpas à convaincre tout le monde. Du reste, il ne manquait pas de gens qui nevoulaient pas être convaincus. Dans tous les coins de la Sabine, des savants devillage réclamaient avec acharnement pour leur pays l’honneur d’avoir donnél’hospitalité à Horace et n’entendaient pas qu’il en fût dépossédé. C’est ainsi qu’onmettait sa maison de campagne à Tibur, à Cures, à Reate, un peu partout, exceptéoù ...
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