Etude d’impact d’un éventuel traitement au B.t.i. sur le territoire
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Facultés des Sciences et Techniques de St JérômeUDESAMInstitut Méditerranéen d’Ecologie et de PaléoécologieLaboratoire d’Ecologie des Eaux Continentales Méditerranéennes C31-32, 13397 Marseille Cedex 20UMR 6116Tél : 04-91-28-80-36/ Fax : 04-91-28-80-30Etude d’impact d’un éventuel traitement au B.t.i. sur le territoiredu Parc naturel régional de Camargue.Rapport scientifiqueImpact sur la flore et la faune non-cible des marais temporairesDr. Evelyne FranquetDr. Stéphanie Fayolle(Maîtres de Conférences, Université Aix-Marseille)Responsable scientifique : A.Cazaubon (Professeur)Dynamique Ecologique et Sociale en Milieu Deltaïque DESMID 1, rue parmentier - 13200 ARLESESA C N R S 5023 Tel : 90 93 86 66 - Fax : 90 96 07 99CNRS - ESA 5023 Introduction généraleLe Parc Naturel Régional de Camargue (PNRC) est caractérisé par la présence sur sonterritoire de milieux très particuliers que sont les milieux aquatiques temporaires. L'existencede ces milieux est liée à l'action de deux facteurs prépondérants:- le climat méditerranéen, qui fait correspondre la période de forte température avec lapériode de sécheresse,- les activités humaines, qui modifient les cycles de mise en eau que ce soit pourl'irrigation de terres agricoles (rizières) ou pour le développement de marais de chasse.Ce fonctionnement artificiel permet néanmoins le maintien de ces milieux ...

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Langue Français

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Facultés des Sciences et Techniques de St Jérôme
UDESAM
Institut Méditerranéen d’Ecologie et de Paléoécologie
Laboratoire d’Ecologie des Eaux Continentales Méditerranéennes
C31-32, 13397 Marseille Cedex 20
UMR 6116
Tél : 04-91-28-80-36/ Fax : 04-91-28-80-30
Etude d’impact d’un éventuel traitement au B.t.i. sur le territoire
du Parc naturel régional de Camargue.
Rapport scientifique
Impact sur la flore et la faune non-cible des marais temporaires
Dr. Evelyne Franquet
Dr. Stéphanie Fayolle
(Maîtres de Conférences, Université Aix-Marseille)
Responsable scientifique : A.Cazaubon (Professeur)
Dynamique Ecologique et Sociale
en Milieu Deltaïque
DESMID 1, rue parmentier - 13200 ARLESESA C N R S 5023
Tel : 90 93 86 66 - Fax : 90 96 07 99
CNRS - ESA 5023 Introduction générale
Le Parc Naturel Régional de Camargue (PNRC) est caractérisé par la présence sur son
territoire de milieux très particuliers que sont les milieux aquatiques temporaires. L'existence
de ces milieux est liée à l'action de deux facteurs prépondérants:
- le climat méditerranéen, qui fait correspondre la période de forte température avec la
période de sécheresse,
- les activités humaines, qui modifient les cycles de mise en eau que ce soit pour
l'irrigation de terres agricoles (rizières) ou pour le développement de marais de chasse.
Ce fonctionnement artificiel permet néanmoins le maintien de ces milieux aquatiques
temporaires, caractérisés par une faune et un fonctionnement bien spécifiques, et, notamment,
le développement de populations de moustiques abondantes à Aedes caspius et detritus. Les
gestionnaires du PNRC se trouvent donc face à un problème singulier : comment maintenir
l'existence et la spécificité de ces milieux aquatiques temporaires tout en limitant une
nuisance perçue à différents niveaux ?
La lutte anti-moustique envisagée dans ce cadre est donc une lutte anti-Aedes « de
confort ». Il ne s'agirait pas de tenter une élimination totale des Aedes, mais seulement d'en
réguler les effectifs par l’utilisation d’un larvicide biologique : le Bacillus thuringiensis var.
israelensis (B.t.i.).
Ce rapport est constitué de trois volets :
- Le premier volet concerne l'approche socio-économique, il met l’accent sur
la perception des moustiques et de la démoustication par les Arlésiens et les Camarguais.
- Le second volet s’intéresse aux effets non intentionnels du B.t.i. sur les
écosystèmes que sont les marais temporaires, plus précisément, il prend en compte l’action
d’un éventuel traitement au B.t.i. sur les algues et le peuplement de macroinvertébrés.
- Le troisième repose sur la cartographie de la végétation des milieux
aquatiques de la Camargue, et fait l’inventaire de l’ensemble des milieux qui seraient
éventuellement concernés par une lutte anti – larvaire.Volet 2 : Impacts non intentionnels du B.t.i. sur la flore et la faune
non-cible des marais temporaires de camargue.
721. Introduction
Bacillus thuringiensis var. israelensis (B.t.i.) est un larvicide particulièrement actif sur
les Diptères Culicidés. Le genre Aedes, colonisant les marais temporaires (ou à niveau d'eau
variable) du sud de la France, présente une très forte sensibilité à ce produit. L'action du B.t.i.
est relativement spécifique car il n'agit que dans une étroite gamme de pH intestinal.
Cependant une partie de la faune non cible peut-être touchée par le traitement au B.t.i.,
en particulier, des travaux montrent l'existence d'un impact sur les peuplements de Diptères
Chironomidés (Miura et al. 1980; Ali et al. 1981; Schnetter et al. 1981; Szalay-Marzso and
Gharib 1983; Ali et al. 1985; Sinègre et al. 1990; Kondo et al. 1992; Charbonneau et al.
1994). Les travaux de Pont (1989), réalisés en Haute-Camargue, montrent un impact de la
-1dose normale prescrite (2 l.ha ) sur les densités larvaires 5 jours après le traitement et un
impact des doses 4l.ha-1 et 8l.ha-1 sur la structure du peuplement d'adultes de chironomidés
(voir synthèse bibliographique, partie II.1.).
A moyen terme, l'effet du traitement par le B.t.i. sur les communautés non-cibles et sur
les chaînes trophiques reste inconnu. Plusieurs interrogations persistent et il s'agit de mettre
l'accent sur les points suivants:
- l'impact du B.t.i. est il le même dans différents milieux temporaires de
Camargue?
Ceci revient à prendre en compte les différences de salinité et de temporarité existant
d’un milieu à l’autre, et sera appréhendé par la diversité des habitats échantillonnés,
caractérisés principalement par leur végétation.
- l'impact du B.t.i. varie-t-il en fonction du statut trophique des différentes espèces en
présence ?
- la date du traitement influe-t-elle sur les réponses des différentes populations?
Ce volet comporte trois parties :
- la première consiste en une synthèse bibliographique des études d’impact du B.t.i. sur
la faune non-cible.
- les seconde et troisième parties présentent les résultats des campagnes de traitement au
B.t.i. Deux sites d'étude ont été choisis sur la commune d'Arles : un site dans le Parc (Marais
de Rousty) et un site hors parc (Marais de Meyranne). Le site localisé dans le parc est traité de
façon expérimentale. Le site hors PNRC est traité suivant un mode « semi-opérationnel ».
732. Synthèse bibliographique
Bacillus thuringiensis var. israelensis est une bactérie vivant naturellement dans les
marais. Cette souche a été découverte en parallèle par Goldberg et Margalit (1977) et de
Barjac (1978). Depuis cette découverte, de nombreux travaux ont été menés sur cette bactérie.
D’après les bibliographies de l’OMS (1979) et de Maffei (1997) (Annexe1), près de 300
références existent :
- 191 concernent des tests d’impact sur les Culicidae et les Simulidae (Diptères
cibles),
- 102 (dont des rapports non publiés) concernent les effets sur la faune non-
cible (25 % en rivière, 25 % en marais et 50% en laboratoire).
Le B.t.i. existe sous différentes formulations : liquide, en poudre ou en brique (Tableau
II.1).
Tableau II.1: Présentation des différentes formes et dosage pour le B.t.i. (d’après les indications des
fabricants).
Formulations Dosage minimum Dosage maximum
Liquide
Aquabac XT, Teknar HP-D, -1
0,8 l.ha
Vectobac 12AS. (16 à 32 oz/acr)
(4 à 16 oz/acr)
Poudre
Aquabac poudre - -
Vectobac TP, 3,2 à 6,4 oz/acr 12,8 oz/acr
Bactinos WP) 2 à 6 oz/acr 12 oz/acr
Brique 2 2
1/100pieds 4/100pieds
2.1. Principe de l’action du B.t.i.
Pour être actif, le B.t.i. doit être ingéré par un organisme. Plus précisément, cet
organisme va ingérer un cristal composé de 4 protoxines, résultat de la sporulation de la
bactérie. Sous certaines conditions (Figure II.1), de pH et de composition enzymatique, les
protoxines inactives se transforment en toxines actives en passant dans le tube digestif de
l’organisme en question. Ces toxines se fixent sur un récepteur spécifique situé sur les cellules
en brosse de l’épithélium intestinal, entraîne la lyse des cellules et la mort de l’individu
(Schnetter et al. 1981, Sheeran & Fisher 1992, Honée & Visser 1983, Charles & Nielsen-
Roux 1996, Mahmood 1998).
74Ingestion par une larve
Figure II.1. Mécanisme synthétique d’action du B.t.i.
75Ce larvicide est donc un produit biologique, relativement spécifique puisqu’il va
concerner des organismes :
1) qui sont susceptibles de l’ingérer (filtre écologique et physiologique),
2) qui ont un tube digestif avec un pH et un contenu enzymatique défini (filtre
biochimique)
3) qui ont le bon récepteur membranaire (filtre cytologique).
2.2. Action du B.t.i. sur la faune non-cible
La spécificité du B.t.i. a été testée en laboratoire. In situ, les résultats sont plus
controversés. Le tableau II.2 montre que l’impact du B.t.i. se fait sentir principalement sur les
larves de chironomidés des milieux stagnants. Il n’existe pas d’impact direct sur les Planaires,
les Oligochètes, les Mollusques Gastéropodes, les Crustacés (Copépodes, Cladocères…), les
Insectes Odonates, Hémiptères, Coléoptères, Ephéméroptères. Les impacts dépendent des
concentrations, mais aussi des conditions écologiques et des espèces.
Il apparaît dans cette synthèse que le dosage touchant les Chironomidés est, dans

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