Observatoire national interministériel de sécurité routière
Le téléphone portable au volant
28 mars 2007
La présente étude a été réalisée par Jean Chapelon et Pierre Sibi de l’Observatoire national interministériel de sécurité routière avec les conseils de Corinne Brusque et Marie-Pierre Bruyas (INRETS). Elle a bénéficié des remarques du comité des experts de la sécurité routière, qui l’a examinée le 21 février 2007.
Synthèse : Une récente étude australienne de 2005 est venue préciser le sur-risque d’accident lié à l’utilisation du téléphone portable au volant qu’il soit tenu en main ou avec un kit mains-libres. C’est la raison pour laquelle l’Observatoire a décidé de faire le point sur cette question en essayant d’évaluer l’importance de l’enjeu du téléphone portable au volant pour la sécurité routière en France. Le sondage que nous avons fait réaliser sur la pratique d’usage du téléphone portable montre que le téléphone portable au volant représente un enjeu non négligeable pour la sécurité routière, que nous évaluons à hauteur de 7% à 8%. Afin de réduire cet enjeu, il conviendrait d’agir sur la réglementation en interdisant formellement toute utilisation du téléphone portable au volant, tandis qu’une amélioration des connaissances sur cette pratique, en réalisant des mesures au bord des routes et en poursuivant les recherches, apparaît également nécessaire. * * * La décision prise par le gouvernement en 2003 ...
Observatoire national interministériel de sécurité routière Le téléphone portable au volant 28 mars 2007 La présente étude a été réalisée par Jean Chapelon et Pierre Sibi de lObservatoire national interministériel de sécurité routière avec les conseils de Corinne Brusque et Marie-Pierre Bruyas (INRETS). Elle a bénéficié des remarques du comité des experts de la sécurité routière, qui la examinée le 21 février 2007. Synthèse : Une récente étude australienne de 2005 est venue préciser le sur-risque daccident lié à lutilisation du téléphone portable au volant quil soit tenu en main oua vec un kit mains-libres. Cest la raison pourl aquelle lObservatoire a décidé de faire le point sur cett equestion en essayant dévaluerl importanced e lenjeud u téléphone portable au volant pour la sécurité routière en France. Le sondage que nous avons fait réaliser sur la pratique dusage du téléphone portabel montre que le téléphone portable au volant représente un enjeu non négligeable pour la sécurité routière, que nous évaluons à hauteur de 7% à 8%. Afin de réduire cet enjeu, il conviendrait dagir sur l aréglementation en interdisant formellement toute utilisation du téléphone portable au volant, tandis quun eamélioration des connaissances sur cette pratique, en réalisant des mesures au bord des routes et en poursuivant les recherches, apparaît également nécessaire. ***La décision prise par le gouvernement en 2003 dinterdier lutilisationd u téléphone mobile tenu en main au volant abondait dans le sens de lopinion, qui estimait généralement quil sagissait dune pratique dangereuse. Elle ne sappuayit en fait que sur un petit nombre de preuves scientifiques : on savait que lutilisation du téléphone portable diminuait les capacités des conducteurs, mais on ne savait pas si cette diminution pouvait être compensée par une attention accrue de la part du conducteur. En 2003, seules deux études1, employant la même méthodologie, montraient un sur-risque daccident lorsque le conducteur téléphone au volant, mais cette méthodologie pouvait souffrir de contestation. En 2005, une étude épidémiologique australienne2 publiée a précisé le sur-risque daccident lié à lutilisation du 1Redelmeier,D.,Tibshirani,R.,1997,AssociationsbetweenCellular-Telephonecallsandmotorvehiclecollisions. The New England Journal of Medicine, 336 (7). 2McEvoy,S.P.,Stevenson,M.R.,andal.,2005,Roleofmobilephonesinmotorvehiclecrashesresultinginhospital attendace : a case-crossover study. British Medical Journal, 331. Arche de la Défense Paroi Sud 92055 la Défense Cedex ; Téléphone : 01 40 81 80 42 ; Télécopieur : 01 40 81 80 99 : Onisr.dscr@equipement.gouv.frsite web : www.securiteroutiere.equipement.gouv.fr/observatoire et www.securiteroutiere.equipement.gouv.fr/cnsr
téléphone portable tenu en main (un risque de 4,9) et à lutilisation du kit mains-libers (3,8), qui savère être une pratique presque aussi dangereuse que le téléphone tenu en main, bien que celle-ci soit autorisée. Cette recherche, et lexploitation des autres travau3xquiontpuêtrefaitssurlesujet,nousdonneloccasiondefairelepoint sur la situation en France et laisse à penser quil sagit dun enjeu important. Les différents types de recherche sur le téléphone portable au volant Parmi les études pouvant être menées sur la conduite en téléphonant, on peut distinguer essentiellement trois types de recherche : Les recherches expérimentales : elles consistent à observer des individus en situation de conduite simple puis dans la situation de conduite en téléphonant. Au cours des expérimentations réalisées sur simulateur, sur piste, voire dans la circulation, différents paramètres relatifs au comportement du conducteur sont relevés et ensuite analysés pour comparer les deux situations de conduite. Les études sur les pratiques : elles sont réalisées en interrogeant des conducteurs ou en réalisant des observations au bord des routes. Les recherches épidémiologiques : elles permettent de vérifier si lutilisation du téléphone portable au volant se traduit effectivement par une augmentation du risque davoir un accident. Il sagit de comparer deux populations de conducteurs pour mesurer le sur-risque lié à lutilisation du téléphone portable au volant. Différentes méthodes peuvent être employées pour mesurer ce sur-risque. Les recherches expérimentales Cest dans ce domaine que le plus grand nombre de recehrches a été réalisé au niveau international. Plus particulièrement au niveau français, Marie-Pierre Bruyas (2006) a étudié limpact de différentes activités vocales (écoute de la radio, discussion avec un passager, discussions téléphoniques factuelle et interactive, calcul mental par téléphone) sur lattention du conducteu4r,aumoyendexpérimentationssursimulateurousurpiste. Cette recherche a montré que la situation de conduite en téléphonant entraîne des temps de réaction significativement plus longs quen situation de conduit eseule. De même, lattention allouée à la conduite se trouve altérée tandis que la charge mentale, mesurée par le rythme cardiaque, augmente. De nombreuses études réalisées à létranger ont montré les mêmes résultats. I lsavère également que laltération des performances de conduite augmente avec linteractivité, limplication duo cnducteur, et la complexité de la discussion, sans pour autant que les conducteurs en aient toujours conscience. Ces résultats sont conformes à la littérature scientifique internationale, tandis que dautres travaux réalisés à létranger ont montré des résultats complémentaires : une moins bonne appréciation et perception de la situation une certaine fixité du regard, peu de modification de la vitesse, pas de déviation notoire de trajectoire. En outre, il napparaît pas que les conducteurs adoptentu ne conduite plus sûre pour compenser le fait quils conduisent en téléphonant. 3Unrécentrapportfaitunerevuedelalittératurescientifiquesurletéléphoneportableauvolant:Brusque,C.,2007, The influence of in-vehicle information systems on driver behaviour and road safety. Cost 352 report 4Bruyas,M.-P.etal.,2006,Evaluationdelimpactdecommunicationsvocalessurlaconduiteautomobile.Recherche Transports Sécurité, 91, 99-119.
Les données sur les pratiques a) En France, Corinne Brusque a étudié lutilisation du téléphone mobile au volan5t,àpartirduneenquêteparquestionnaire sur un échantillon de 1973 individus. Ce travail a notamment permis de distinguer quatre catégories parmi les conducteurs utilisateurs de téléphone mobile (920 individus) : les non-utilisateurs (32%), qui nutilisent jamais le téléphone en conduisant, les utilisateurs prudents (37%), qui nappellent jamais et décrochent selon le contexte de conduite, les utilisateurs régulateurs (27%), qui appellent rarement, ils ont des comportements moins homogènes pour décrocher, les utilisateurs insouciants (4%), qui déclarent les attitudes les plus extrêmes du point de vue du non-respect de la réglementation et de la prise de risque. Dans cette catégorie, les gros rouleurs (plus de 25000km par an) et les utilisateurs du téléphone pour raisons professionnelles sont sur-représentés. Lorsquon passe des comportements prudents aux compotrements insouciants, la part des hommes, des personnes de moins de 44 ans et des actifs augmentent. Il est également intéressant de noter quil nexiste pas de lien direct entre la fréquence dutilisation du téléphone mobile dans la vie courante et les comportements dutilisation du téléphone au volant, mai sles comportements les plus insouciants vont de pair avec une conscience moindre du risque pris en téléphonant au volant. Il convient de préciser quil sagit dune étude qualitatiqvuei ne permet pas destime rla part de conducteurs dans la circulation qui téléphonent à un moment donné. b) A létranger, des enquêtes, proches de celle qui vietn dêtre présentée, ont également été réalisées. Mais il est aussi intéressant de constater que des approches quantitatives ont été menées au bord des routes afin de connaître la part de conducteurs qui conduit en téléphonant. Cest le cas des Etats-Uni6setduRoyaume-7Uni,quiadoptenttoutefoisdeuxméthodologiestrèsdifférenteslunedelautre: Aux Etats-Unis, les sondages sont réalisés lorsque les véhicules sont arrêtés à un « Stop » ou à un feu rouge, sur 1 200 sites représentatifs. Seuls les téléphones tenus en main sont relevés, la part de kit mains-libres étant ensuite estimée à partir de travaux de chercheurs. Les informations recueillies sont les suivantes : le sexe, lâge (16 à 24 ans, 25 à 69 ans, plus de 70 ans) et la race (blanc, noir, autre). Les conducteurs ne sont pas interrogés, cest à lenquêteur dapprécier. Lenvironnement (type de route, milieu urbain ou rural, conditions climatiques, régions), le type de véhicule et la présence de passagers à lavant ou à larrière sont également relevés. E 2n005, les sondages ont été réalisés du 6 au 25 juin, entre 8h et 18h, 974 000 véhicules ont été observés ; la part de conducteurs utilisant un téléphone tenu en main est de 6%, tandis que 0,7% des conducteurs utilisent un casque et un microphone. Au Royaume-Uni, les sondages sont réalisés à partir de 38 sites localisés dans le sud-est de lAngleterre. Les enquêteurs (au moins deux par site) sont équipés dun détecteur de téléphone portable, le conducteur est considéré comme utilisateur du téléphone lorsquil y a eu à la fois détection par lappareil et par lenquêteur. Les sites présenntte des caractéristiques différentes : autoroutes, deux voies, une voie, et milieu urbain ou rural. Une distinction était faite entre les véhicules légers et les autres véhicules. En 2004, lenquête a été réalisée en avril, entre 7h30 et 18h, du lundi au vendredi et le samedi pour huit sites. Au total, 111 032 véhicules légers et 27 534 autres véhicules ont été observés. Il en ressort que la part de conducteurs de véhicules légers téléphonant au volant est de 3,1%, avec 1,2% des conducteurs qui utilisent le téléphone tenu en main et 1,9% avec un kit mains-libres. 5Brusque,C.,2006,LutilisationdutéléphonemobileenFrance.RechercheTransportsSécurité,91,75-97.6DriverCellphoneUsein2005OverallResults, www-nrd.nhtsa.dot.gov/pdf/nrd-30/NCSA/RNotes/2005/809967.pdf 7Hill,J.P.,2005,Asurveyofmobilephoneusedbydrivers,April2005.TRLReportTRL635.
Les recherches épidémiologiques Les recherches épidémiologiques consistent à comparer des populations pour établir le risque lié à lutilisation du téléphone portable au volant. Les plus intéressantes sont celles qui étudient sil y avait utilisation du téléphone au moment de laccident, mais elles sont trèsr ares en raison de la difficulté de connaître linstant exact de laccident et de savoir si le téléphone était utilisé. a) La recherche de Redelmeier et Tibshirani (1997), réalisée au Canada, sappuyant sur 699 accidents, a établi un risque de lordre de 3,9 pour la conduite avec let éléphone, le téléphone main-libres présentant également un sur-risque. Les communications passées par les conducteurs accidentés ont été obtenues auprès des opérateurs de mobile afin détablir un lien éventuela vec laccident. Cette étude présentait toutefois quelques limites : -seulsdesaccidentsmatérielssansblesséoutuéontétéprisencompte,-laconnaissancedumomentdelaccidentnétaitpatrsèsprécise,decefait,ilsepeutqueleconducteurayant utilisé le téléphone juste après laccident siot considéré comme layant utilisé au moment de laccident. En employant la même méthode, Laberge-Nadeau8 a estimé un risque relatif de 5,13 en 2001. b) La recherche deMcEvoy (2005), réalisée en Australie, a obtenu des résultats proches de ces deux études : un risque de 4,9 pour le téléphone tenu en main et de 3,8 pour le téléphone main-libre. Léchantillon était de 456 conducteurs âgés de plus de 17 ans admis aux urgences à la suite dun accident entre avril 2002 et juillet 2004. Les chercheurs ont analysé les appels sortants et entrants et les envois de message effectués juste avant laccident mais aussi 24h, 72h et 7 jours avant .Ils ont également interviewé les conducteurs. La connaissance sur lutilisation éventuelle du téléphone au moment de laccident est plus précise que pour létude de Redelmeier et Tibshirani (1997), même sil est possible que les participants aient menti aux enquêteurs ou bien quils aient refusé de participer à létude car ils utilisaient justement le téléphone au moment de laccident, ce qui tendrait alors à diminuer ler isque trouvé. Par ailleurs, le kit mains-libres a été évalué à partir dun nombre de cas peu élevé et sans tenir compte des différents modèles pouvant exister. Lenjeu du téléphone portable en France A partir de toutes ces données, il convient désormais destimer lenjeu du téléphone portable pour la sécurité routière en France. En premier lieu, il convient de préciser que le fichier national des accidents de la circulation routière ne permet pas de connaître cet enjeu. En effet, en 2005, pour 142 000 conducteurs impliqués dans un accident corporel 45 000 infractions étaient relevées, parmi lesquelles seulement 21 infractions relatives à lutilisation du téléphone portable. Ce chiffre est bien en-dessous de la réalité, car il est généralement impossible pour les forces de lordre, lorsquelles arrivent sur les lieux dun accident, de savro isi le conducteur était en train de téléphoner au moment de laccident.8Laberge-Nadeau,C.,Maag,U.,Bellavance,F.,Desjardins,D.,Messier,S.,Saïdi,A.(2001).Lestéléphonesmobiles/cellulaires et le risque daccidents ,Université de Montréal (Canada), CRT-2001-03
En second lieu, il est possible de regarder le nombre dinfractions relevées par les forces de lordre pour lutilisation du téléphone portable au volant : Infractionstéléphoneportable200320042005GendarmerieetSécuritépublique43939203862315490pAoultircees,sCerRvSice)s(préfecturede107488Total 422 978 source : Le permis à points, Bilan dexécution - DLPAJ Il est vraisemblable que laugmentation de ce nombre proveinne de la nouveauté de la mesure. Par ailleurs, la répartition montre que 33% des infractions sont constatées par la gendarmerie, ce qui laisserait penser que lutilisation du téléphone portable est plutôt sanctionnée e nville, là où cest le plus facile à contrôler. Le nombre dinfractions est élevé, cela montre quisl agit dune pratique assez répandue, mais il nest pas possible destimer lenjeu du téléphone portable à partir de ces données. Réalisation dun sondage sur le téléphone portable au volant en décembre 2006 Afin de disposer de plus de connaissances sur lutilsiation du téléphone portable au volant, et notamment de connaissances quantitatives, un sondage auprès dun échantiloln national représentatif de 1 000 individus a été réalisé en décembre 2006 par lIFOP pour le compte del Observatoire national interministériel de sécurité routière9. Il en ressort que 44% des conducteurs possesseurs dun téléphone portable reconnaissent quil leur arrive de téléphoner en conduisant. Ce résultat est supérieur à celui obtenu dans le cadre du sondage Les Français et la sécurité routière10, réalisé deux fois par an pour le compte de la direction de la sécurité et de la circulation routières, avec une part dutilisateurs du téléphone au volant inférieure à 40%. Etant donné quil sagit dune pratique partiellemenitn terdite, on peut supposer quil y a un esous-déclaration et que ce taux est inférieur à la réalité. Il apparaît également que lutilisation du téléphone portbale au volant est très fortement liée avec lâge : 51% des conducteurs de moins de 50 ans reconnaissent téléphoner en conduisant (et 64% pour les 18-24 ans) contre 21% pour les plus de 50 ans. Il en est de même pour la lecture ou lécriture de SMS, qui reste une pratique rare mais quasiment exclusive aux 15-34 ans. Par ailleurs, 41% des conducteurs amenés à téléphoner en conduisant utilisent le plus souvent le téléphone tenu en main, bien quil sagisse dune pratique interditCee. résultat sur la répartition téléphone tenu en main/kit mains-libres est très proche du Royaume-Uni (39% des conducteurs avec le téléphone tenu en main). Il apparaît toutefois un lien marqué entre le type déquipement et la fréquence dusage, à savoir que les conducteurs utilisant fréquemment le téléphone au volant utiliseront généralement un dispositif pour pouvoir téléphoner en gardant les mains libres (kit mains-libres ou dispositif mains-libres installé dans le véhicule). Concernant linterdiction de touteu tilisation du téléphone portable au volant, même non-tenu en main, les deux tiers des utilisateurs du téléphone portable au volant estiment que serait une bonne mesure. Ce sont principalement les utilisateurs fréquents du téléphone portable au volant qui seraient opposés à une telle mesure.9Voirannexe1.10Voirannexe2.
Enfin ce sondage a aussi permis dobtenir des informations quantitatives sur ltuilisation du téléphone portable au volant : pour les personnes amenées à téléphoner en conduisant, la fréquence dappel a été estimée à un appel tous les 67 km au cours dune journée en semaine, et un appel tous les 111 km au cours du week-end. A partir de ces informations, on peut avoir une idée approximative de la part de conducteurs en train de téléphoner à un instant donné dans la circulation, et il en ressort que celle-ci nest pas infime, mais plutôt de lordre de 2,4% (cf. annexe 3), ce qui est dailleurs assez similaire au Royaume-Uni. En prenant cette donnée ainsi que la part des communications passées avec un kit mains-libres (60%) résultant de notre sondage et en utilisant le risque obtenu dans la recherche de McEvoy (2005), on peut évaluer la réduction du nombre daccidents si aucun conducteur ne téléphonait en conduisant à 7% à 8% (cf. annexe 3). Lhypothèse sur la part de conducteurs en train de téléphoner dans la circulation mériterait bien sûr dêtre vérifiée, mais elle permet davoir une première nidication sur lenjeu téléphone. Avec ces hypothèses, les parts dues au téléphone tenu en main et au kit mains-libres sont quasiment égales. Conclusions et recommandations Cette étude montre que malgré la réglementation de 2003, le téléphone portable au volant reste un enjeu non négligeable pour la sécurité routière Il est donc important de sen préoccuper dautant quil ne pourra qualler en saggravant puisquil concer nseurtout les jeunes conducteurs. Deux orientations sont à préconiser : Une modification de la réglementation pour interdire lutilisation du kit mains-libres :le choix, pour des raisons pratiques et également parce quonn était pas certain des dangers du kit mains-libres en 2003, dinterdire seulement lusage du téléphone nteu en main a eu un effet regrettable en faisant croire aux conducteurs de bonne foi que lutilisation du kit mains-libres ne pose pas de problème de sécurité. Or il nen est rien, et il savère dailleurs quune majorité des utilisateurs du téléphone portable au volant en a conscience, reconnaissant que linterdiction de lutilisation du kit mains-libres serait une bonne mesure. Il est indéniable que cette mesure serait difficile à contrôler pour les forces de lordre sur la route, mais elle permettrait auxc onducteurs davoir connaissance des risques inhérents à lutilisation du kit mains-libres et il est très probable quune majorité dentre eux cesserait alors cette pratique. Par ailleurs, en cas daccident grave et pour déterminer les responsabilités, il serait possible dinterroger les opérateurs de tlééphonie mobile pour savoir si le conducteur était en train de téléphoner. • Lacquisition de nouvelles connaissances :il apparaît indispensable de continuer les recherches pour pouvoir mieux comprendre et estimer le danger que représente cette pratique. Mais surtout il faut pouvoir suivre un phénomène qui peut se développer dans les prochaines années. Tout comme il existe un observatoire des vitesses, la création dun obsevratoire du téléphone portable au volant serait très intéressante. La réalisation de sondages au bord des routes, sinspirant de ce qui est déjà fait au Royaume-Uni, permettrait de mesurer la pratique, de suivre son évolution et de mieux connaître sa répartition, notamment selon le type de route ou le moment de la journée. En outre, la poursuite des travaux de recherche démarrés au cours des dernières années serait également judicieuse et il serait notamment intéressant de mener une recherche en demandant aux forces de lordre ou aux autorités judiciaires dinterroger systématiquement les opérateurs de téléphonie mobile après un accident corporel durant une période déterminée et sur une zone géographique déterminée (quelques départements) pour savoir sil y avait utilisationd u téléphone mobile au moment de laccident.
Annexe 1 : Principaux résultats du sondage sur lutiliastion du téléphone portable au volant réalisé pour lobservatoire national interministériel de la sécurité routière par lIFOP (décembre 2006)
Annexe 2 : Les résultats de la question sur le téléphone portable au volant dans le sondage les Français et la Sécurité routière réalisé par lIFOP pour le compte de la direction de la sécurité et de la circulation routière. Question posée : Vous arrive-t-il de téléphoner en conduisant? 2A0v0ri0lneov2e00m0br2A0v0ri1lno2v0e0m1bre2A0v0ri2lO2ct0o0b2re2A0v0ri3lO2ct0o0b3re2A0v0ri4lO2ct0o0b4re2A0v0ri5lO2ct0o0b5re2A0v0r6il%%%%%%%%%%%%%Total Souvent, 8 9 13 12 15 13 11 9 11 14 12 16 16 de temps en temps xAssez 2232452122344souvent temxpseDnetemps6710101189891291212Total Rarement, 84 82 79 80 77 82 83 84 84 79 88 83 83 jamais xRarement 13121515181616181817182121xJamais 71 70 64 65 59 66 67 66 66 62 70 62 62 nNoensceenptrop-as8988856757-11Les Français et la sécurité routière, Sondage IFOP réalisé pour la direction de la sécurité et circulation routières, avril 2006 Depuis 2003, la tendance est plutôt stable, voire à une légère dégradation. La part de conducteurs à qui il arrive de téléphoner en conduisant est certes faible mais non négligeable et il est possible quil y ait un effet de sous-déclaration, étant donné quil sagit dune prqautei partiellement interdite, et que par conséquent cette part soit inférieure à la réalité. Par ailleurs, ces résultats sont limités car le sondage ne nous informe pas surlenombredeconducteursàunmomentdonnéquiconduisententéléphonant.