Livre de Rudolf Steiner Traduit de l’allemand par Jules Sauerwein. Celui qui écrit un ouvrage comme celui-ci doit savoir s'imaginer sans émoi tous les jugements que ses travaux peuvent provoquer de la part de ses contemporains. Il est parfaitement possible qu'en étudiant dans ce livre l'exposé de telle ou telle question, un lecteur nourri de la culture scientifique en arrive à se dire : « Il est inouï qu'à notre époque, on puisse avancer de telles choses. L'auteur se moque des idées scientifiques d'une telle manière, qu'il en ignore évidemment les premiers éléments. Il traite des concepts comme celui de la « chaleur » à un point de vue qui prouve que toute la physique contemporaine a passé sur lui sans laisser de trace. Il suffirait de connaître les rudiments de cette science pour lui démontrer que tout ce qu'il raconte ne mérite même pas le nom de dilettantisme, et ne peut être qualifié que d'ignorance crasse... » Et l'on pourrait développer encore ce jugement très vraisemblable. La conclusion en serait à peu près la suivante : « Après avoir lu quelques pages de ce livre, on le mettra de côté avec un sourire ou un sentiment de révolte suivant le tempérament de chacun, et l'on se dira qu'il est étrange de constater les excès auxquels peut aboutir à notre époque une pensée faussée dans son principe. Il faudra ranger ces considérations au nombre des curiosités que l'on est exposé à rencontrer. » Que dira l'auteur de cet ouvrage, en présence de tels jugements ? Est-ce qu'en se plaçant à son propre point de vue, il ne devra pas regarder son critique comme un lecteur dépourvu de jugement, ou manquant de la bonne volonté nécessaire pour s'en former un suffisamment fondé ?
RUDOLF STEINER
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LA
SCIENCE OCCULTE
Traduit de l’allemand avec l’autorisation
de l’auteur
PAR
JULES SAUERWEIN
D’APRÈS LA QUATRIÈME ÉDITION REVUE ET CORRIGÉE
__________
DOUZIÈME ÉDITION
__________
LIBRAIRIE ACADÉMIQUE PERRIN
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La publication au format PDF, de ce livre, passé dans le domaine public (selon la législation
française en vigueur), permet de porter à la connaissance des intéressés, ce qui fut comme édition,
ce qui fut comme traduction, au commencement de l’anthroposophie en France.
Livre témoin de la manifestation de l’œuvre écrite de Rudolf Steiner traduite en français et
publiée par Librairie Académique Perrin au cours de l’année 1938.
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Enfin l’éditeur attire l’attention du lecteur sur le fait qu’il y a eu depuis 1938 d’autres
publications en langue française du livre La Science Occulte de Rudolf Steiner , et que la publication
de 1938 est à considérer comme une étape, et non comme la version de référence.
Août 2010.
1 Vous pouvez signaler des différences par rapport à l’original ou des fautes de frappes, en écrivant à pisur5@orange.frLA SCIENCE OCCULTEDU MÊME AUTEUR
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CHEZ PERRIN
LE MYSTÈRE CHRÉTIEN ET LES MYSTÈRES ANTIQUES.
eTraduit de l’allemand et précédé d’une introduction par Édouard Schuré,10 édition.
Un volume in -16.
AUX PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE
49, Boulevard Saint -Michel.
NOËL.
Conférence faite le 13 décembre 1907.
LES GUIDES SPIRITUELS DE L’HOMME ET DE L’HUMANITÉ.
Résultats de recherches occultes sur l’évolution humaine.
Traduit de l’allemand par Jules Sauerwein.
L’ÉDUCATION DE L’ENFANT AU POINT DE VUE DE LA SCIENCE SPIRITUELLE.
eTraduit de l’allemand par E. L. 2 édition.
L’INITIATION OU LA CONNAISSANCE DES MONDES SUPÉRIEURS.
eTraduit de l’allemand par Jules Sauerwein. 3 édition.
THÉOSOPHIE.
Traduit de l’allemand par Elsa Prozor.
LE SEUIL DU MONDE SPIRITUEL.
Aphorismes.
Traduit de l’allemand par Oscar Grosheintz.
LA CULTURE PRATIQUE DE LA PENSÉE.
Traduit de l’allemand par Jules Sauerwein.
LA PHILOSOPHIE DE LA LIBERTÉ.
Traduit de l’allemand par Germaine Claretie.RUDOLF STEINER
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LA
SCIENCE OCCULTE
Traduit de l’allemand avec l’autorisation
de l’auteur
PAR
JULES SAUERWEIN
D’APRÈS LA QUATRIÈME ÉDITION REVUE ET CORRIGÉE
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PARIS
LIBRAIRIE ACADÉMIQUE PERRIN
ÉDITEUR
35 QUAI DES GRANDS -AUGUSTINS, 35
1938IL A ÉTÉ IMPRIMÉ :
Dix exemplaires numérotés
sur papier de Hollande Van Gelder
Tous droits de reproduction et de traduction réservés
pour tous pays.
ieCopyright by Perrin et C, Paris 1914.TABLE DES MATIÈRES
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Pages.
Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1
Préface de la quatrième édition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5
erChapitre 1 . — Les caractères de la science occulte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9
Chapitre II. — L’être humain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Chapitre III.— Le sommeil et la mort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Chapitre IV. — L’évolution cosmique et l’homme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46
Chapitre V. — La connaissance des mondes supérieurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
Chapitre VI. — L’évolution humaine et cosmique : le présent et l’avenir . . . . . . . . . 140
Chapitre VII. — De quelques particularités occultes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .148
Table des Matières Édition 1938 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .155PRÉFACE
Celui qui écrit un ouvrage comme celui -ci doit savoir s’imaginer sans émoi tous les
jugements que ses travaux peuvent provoquer de la part de ses contemporains. Il est parfaitement
possible qu’en étudiant dans ce livre l’exposé de telle ou telle question, un lecteur nourri de la
culture scientifique en arrive à se dire : «Il est inouï qu’à notre époque, on puisse avancer de telles
choses. L’auteur se moque des idées scientifiques d’une telle manière, qu’il en ignore évidemment
les premiers éléments. Il traite des concepts comme celui de la c«haleur » à un point de vue qui
prouve que toute la physique contemporaine a passé sur lui sans laisser de trace. Il suffirait de
connaître les rudiments de cette science pour lui démontrer que tout ce qu’il raconte ne mérite
même pas le nom de dilettantisme, et ne peut être qualifié que d’ignorance crasse... » Et l’on
pourrait développer encore ce jugement très vraisemblable. La conclusion en serait à peu près la
suivante : «Après avoir lu quelques pages de ce livre, on le mettra de côté avec un sourire ou un
sentiment de révolte suivant le tempérament de chacun, et l’on se dira qu’il est étrange de constater
les excès auxquels peut aboutir à notre époque une pensée faussée dans son principe. Il faudra
ranger ces considérations au nombre des curiosités que l’on est exposé à rencontrer. »
Que dira l’auteur de cet ouvrage, en présence de tels jugements ? Est-ce qu’en se plaçant à
son propre point de vue, il ne devra pas regarder son critique comme un lecteur dépourvu de
jugement, ou manquant de la bonne volonté nécessaire pour s’en former un suffisamment fondé ? À
cela nous répondrons : non. L’auteur ne fait nullement une pareille réponse. Il peut parfaitement
admettre que son contradicteur soit plein de bon sens, très savant, et capable de se former une
opinion en toute conscience. L’auteur peut se transporter dans la pensée de ce lecteur et s’assi miler
les motifs qui ont créé son appréciation. Pour comprendre l’état d’esprit de l’auteur, il faut que,
faisant exception à une règle qu’il adopte en général, il dise quelques mots de lui -même : le sujet l’y
oblige. Toutefois il s’en tiendra strictement aux détails indispensables pour expliquer la genèse de
ce livre.
Quant au contenu même de l’ouvrage, il ne mériterait pas d’être publié s’il était d’un
caractère personnel. Il ne doit contenir que l’exposé de vérités accessibles à tout homme : et c es
vérités doivent être présentées sans que les dénature nulle coloration personnelle, autant du moins
qu’une telle objectivité est possible. Ce n’est donc pas en ce sens que nous entendons le caractère
personnel.
Les détails que nous donnerons ont simplement pour objet de faire comprendre comment
l’auteur, tout en comprenant parfaitement les opinions exposées plus haut, a pu tout de même écrire
ce livre. Il y aurait une méthode qui rendrait inutiles ces détails personnels : elle consisterait à
prouver que les idées exposées dans cet ouvrage concordent en réalité avec tous les progrès de la
science contemporaine. Mais cela exigerait plusieurs volumes en guise d’introduction. Comme il est
malaisé de se livrer à ce travail pour le moment, l’auteur estime avoir le droit d’exposer pour
quelles raisons personnelles il croit pouvoir considérer cette concordance comme possible. LA SCIENCE OCCULTE 2
Il n’aurait jamais songé à publier par exemple tout ce qui concerne la chaleur et ses
manifestations, s’il ne pouvait avancer ce qui suit. Il s’est trouvé, il y a environ trente ans, en
mesure de faire une étude de la physique qui s’étendait à toutes les ramifications de cette science.
Dans le domaine des phénomènes caloriques, les explications qui formaient le centre de cette étude
étaient celles que l’on appelle : théorie mécanique de la chaleur. Et cette théorie mécanique de la
chaleur éveilla puissamment l’intérêt de l’auteur. L’évolution historique de cette hypothèse qui
évoque les noms de Jul. Robert Mayer, Helmholtz, Joule, Clausius, etc., faisait l’objet de ses
continuelles méditations. Aussi grâce à ses travaux, a -t-il suivi tous les développements de la
théorie physique de la chaleur jusqu’à nos jours et n’éprouve -t-il aucune difficulté à s’assimiler
toutes les découvertes que la science peut faire dans ce domaine. Si l’auteur était obligé de s’avouer
qu’il est incapable de cette assimilation, il ne se serait pas cru permis de traiter certains sujets
étudiés dans cet ouvrage. Il s’est fait une règle de n’exposer les doctrines de l’occultisme que sur les
sujets auxquels il était également capable d’appliquer les méthodes de la science contemporaine. De
cette règle il n’entend nullement faire un axiome général valable pour tous les hommes. Chacun a
parfaitement le droit de dire et de publier ce que lui dictent son jugement, son sens de la vérité et
son sentiment, alors même qu’il ignore complètement l’opinion des savants de son époque sur le
même sujet. Toutefois l’auteur de cet ouvrage préférerait s’en tenir au point de vue posé plus haut.
Par exemple il n’aurait pas écrit les quelques lignes consacrées au système lymphatique et nerveux
s’il n’eût été capable d’exposer sur ces points les données de l’anatomie contemporaine.
Ainsi on aura beau penser qu’un écrivain qui