L’UNITÉ DE L'INTELLECT CONTRE LES DISCIPLESD'AVERROESThomas d'AquinTraduction édition Louis Vivès, 1856, ParisBut de ce livre: recherche de la vérité sur l'intelligence humaineAinsi que tous les hommes désirent naturellement connaître la vérité, de même tousont un désir naturel d’éviter l’erreur et de la combattre quand ils le peuvent. Maisparmi toutes les erreurs, la plus honteuse est celle que l’on commet à l’égard del’intellect, à l’aide duquel nous sommes faits pour éviter l’erreur et connaître lavérité. Depuis longtemps beaucoup d’esprits se sont laissé surprendre par l’erreurd’Averroès, qui s’efforce de prouver que l’intellect, qu’Aristote reconnaît commepossible, par une dénomination fausse, est une espèce de substance séparée ducorps quant à l’essence, et qui lui est unie, d’une certaine façon quant à la formé; etde plus, qu’il est possible qu’il n’y ait qu’un intellect commun pour tous: depuis longtemps nous avons réfuté cette erreur. Mais puisque l’impudence de nosadversaires ne cesse de combattre la vérité, nous avons formé le projet derepousser ce système par de nouvelles preuves, contre lesquels on ne pourraitélever aucun doute.Il n’est pas nécessaire de démontrer ici la fausseté de cette opinion, en tantqu’opposée au dogme chrétien: cela est évident pour tout le monde. Car si on nie ladifférence de l’intellect dans tous les hommes, lequel seul de toutes les parties del’âme est incorruptible, et immortel, il s’ensuit qu’il ne reste rien ...
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