La nécropole hallstattienne de « Las Fados », commune de Pépieux (Aude) - article ; n°1 ; vol.6, pg 1-29

GALLIA0 - Odette Taffanel , Jean Taffanel

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Gallia - Année 1948 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 1-29
29 pages

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Publié par	GALLIA0
Publié le	01 janvier 1948
Nombre de lectures	25
Langue	Français
Poids de l'ouvrage	2 Mo

Extrait

Odette Taffanel
Jean Taffanel
La nécropole hallstattienne de « Las Fados », commune de
Pépieux (Aude)
In: Gallia. Tome 6 fascicule 1, 1948. pp. 1-29.
Citer ce document / Cite this document :
Taffanel Odette, Taffanel Jean. La nécropole hallstattienne de « Las Fados », commune de Pépieux (Aude). In: Gallia. Tome 6
fascicule 1, 1948. pp. 1-29.
doi : 10.3406/galia.1948.2063
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1948_num_6_1_2063.
LA NÉCROPOLE HALLSTATT1ENNE DE "LAS FADOS"
Commune de Péyieux (Aude)
par Mlle Odette et M. Jean Taffanel
Le village de Pépieux est situé au nord-ouest du confluent de l'Espène
et de l'Aude, au sud' de la route qui joint Siran à Cesseras (fig. 1).
Le champ de « Las Fados », où se trouve la nécropole, est cadastre
sous le n° 551, section B *. Cette parcelle est limitée au nord par la route
de Siran à Cesseras et le ruisseau de Saint-Michel, au sud par un vieux
chemin donnant accès au mourel de las Fados, distant de 300 mètres
environ, qui donne son nom au tenement et sur lequel s'érige un beau
dolmen,. le Palet de Roland (fig. 2).
A trois reprises différentes, on a mis au jour dans ce champ des
sépultures à incinération. En 1903, M. Auguste Pradal découvrit, en
défonçant à la pioche le bord du ruisseau, un grand espace de terre
rougie (sans doute Vustrinum) et une vingtaine de vases, des cendres
et des objets en bronze 2. En 1036, le défonçage à la charrue de la moitié
ouest de la parcelle mit au jour d'autres tombes à incinération. Divers
objets furent recueillis, mais ils se sont /égarés depuis. Nous n'avons
pu retrouver qu'un petit vase provenant de cet endroit (fig. 18, n° 54).
En février 1946, un autre défonçage à la charrue révélait de nombreuses
sépultures dans l'autre moitié de la parcelle. Plusieurs habitants "de
Siran avaient ramassé en surface de nombreux -vestiges- et nous avons
pu mener à bien, avant la plantation, des fouilles qui nous ont permis
de coordonner ces trouvailles et de préciser les rites funéraires 3.
La nécropole paraît s'être agrandie du nord au sud, en partant du
bord .du ruisseau, où se trouvait Yustrinum. Elle n'atteignait pas tout
à fait le vieux chemin qui limite la parcelle et coupait le champ en
(1) Ces découvertes ont déjà fait l'obje^ de deux rapports sommaires et d'un
travail préliminaire, publié dans les Cahiers d'histoire et d'archéologie, 1947, n° 5. L'étude
qui suit n'a pu être menée à bien qu'après le nettoyage complet du mobilier, qui a été
particulièrement long et délicat.
(2) Emile Bonnet, Antiquités et Monuments du département de l'Hérault, p. 271.
(3) Une première subvention permit, en octobre 194G, l'exécution de fouilles qui
amenèrent la découverte de 20 tombes dans les zones A et C. Grâce à une deuxième
subvention, 10 autres tombes furent mises au jour dans la zone 2, après l'enlèvement
de la récolte. Nous avons fouillera nos frais les 16 dernières tombes, et les travaux
ne furent arrêtés que par les nécessités de la plantation. aezjERi
Hérault
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+ Nécropole r» Grotte
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Fig. 1. — Carte de la région.
Tenement de LAS TA DO S
commune de Pépieux (Aude)
Plan de la. parcelle SSI section 3
Fig. 2. — Plan du chantier de fouilles. .
LA NECROPOLE HALLSTATTIENNE DE « LAS FADOS » 3
diagonale, sur une centaine de mètres de longueur et une cinquantaine
en moyenne de largeur. Cette dernière mesure est approximative, car
7 Zone A. 2 m Emplacement de/ tombe/
12 10 •1 N 10 < (9 O 15 •
©« 20
0 10""
Di/p«/Ui°" de/ va/e/ don/ le/ tombe/ intacte/
Fig. 3. — Zone 'A. Emplacement de* tombes 1 à 20.
nous ignorons la limite exacte du champ d'urnes dans la partie dé
foncée en 1936 (fig. 2). Le groupement de tombes est irrégulier et nous
n'avons pu y relever d'alignements (fig. 3 <jt i). Le défonçage n'a ré-
Emplacement dey tombe/ Ion <
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33 1 • 1
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t
don/ Dt/po/ition le/ tombe/- de/ vo/e/ intacte/
Fin. 4. — Zone B. Emplacement des tombes 21 à 27.
Zone C. des 28 à 4(5.
vélé aucun vestige dans une assez large bande de terrain comprise entre zone* la zone a et la mais cette apparente solution de continuité est b, 4 ODETTE ET JEAN TAFFANEL .
peut-être due à. un enfouissement plus profond des dépôts funéraires.
Le temps nous a manqué pour vérifier ce point.
Nous avons fouillé trois points de la nécropole: au bord du ruis
seau (zone a), au milieu du champ (zone b) et au sud (zone c). La
plupart des tombes étaient bouleversées par la charrue. Cependant quel
ques-unes étaient encore intactes, surtout dans la zone a, à l'amorce des
sillons. Comme l'espacement est assez grand;entre elles et que souvent
le fond des vases était en place, nous avons malgré tout assez facil
ement regroupé le mobilier des tombes bouleversées et noté leur emplace
ment exacte
I. — LES TOMBES: OBSERVATIONS GÉNÉRALES
Nous groupons ici toutes les observations que nous avons pu faire
au cours de la fouille.
a) Forme des fosses. — Les tombes intactes de la zone a ont per
mis de reconnaître des fosses circulaires, dont le diamètre varie de
0 m. 80 (a 4, a 9, a 13) à 1 m. 20 (a 2) (flg. 5 et 6). Le fond en était nettement
entaillé dans le
gravier compact
qui forme le
sous-sol à cet
endroit. La pro
fondeur (après
défonçage, il est
vrai) varie de
0 m. 55 à 0 m.
80. Dans la zone
b. la seule tom
be en place (b
24)'a cependant
été effleurée par
la charrue. La*
terre qui remp
lissait les va-
ses~n'y était v
isiblement que
depuis le dé
fonçage, ce qui
prouve que jus-
qu'alors ils Fig. 5. — Mobilier de la tombe A 4.
étaient parfai
tement protégés,
probablement par de grandes dalles. Dans la zone c, le sous-sol compact
est plus profond, et le bas des fosses ne l'atteignait pas, ce qui, joint
au labour plus profond, rendait très difficile l'identification aie la forme NECROPOLE HALLSTATTIENNE DE « LAS FADOS LA
des tombes. L'aire de dispersion des cendres paraît là aussi indiquer des
fosses circulaires, de mêmes dimensions qu'en a. Un lit de sable très
lin et très micacé
forme le sous-sol
au-dessous de c 32
et aux alentours 1.
b) Rites. —
L'état des bracel
ets et des chaînett
es, tous fragment
és et à moitié fon
dus (une .seule ex
ception: le bracelet
de a 13, n° 25)
prouve qu'on ne
les ôtait pas au Via. ('). - Céramique de la tombe A 11.
cadavre avant l'in-
cinération. Au
contraire, les épingles sont toujours intactes (sauf peut-être celles cje
a 9, n° 17 et de a 13, n° 26) (fig. 7), de même que- les rasoirs et les
pinces à épiler.
Parmi les S *"*
résidus de l'i
ncinération, une
partie des osse- . ,
ments calcinés , V I ( A 13 était rapidement ^^™ —
triée et mise à
part - dans un
vase que, pour
le distinguer des
autres, nous ap
pelons l'urne ci-
néraire. Dans la
zone a, un petit
vase était pres.-
que toujours dé
posé sur ces os
v 7. — Céramique de la tombe A 13. (2 exceptions: a
5 et a 12) a. La
(1) II y avait encore au Moyen-âge un étang salé à proximité, à côté de la
ferme de Cadirac (J. Cunnac, Histoire de Pépieux, Toulouse, 1944, chap. 1).
(2) a 1 6; a 2 b; a 3 b; a G b; a 9 b; a 11 b; a 13 b; A 15 b; a 17 b. Les tom
bes a 4, a 7, a 8, a 10, a 14, a 1G, a 18, a 19, a 20, étant décapitées ou entièrement bou
leversées par la charrue, n'ont pas permis d'observations précises à ce sujet. ODETTE ET JEAN TAFFANEL
seule tombe intacte de la zone b (b 24) (fîg. 8) ne présente pas cette par
ticularité, pas plus que celles de la- zone c. C'est un détail qui paraît
avoir été aban
donné -dans les ri
tes funéraires de
ces deux dernières
zones. Par contre,

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