La condition juridique des citoyens Athéniens frappés par le décret du 322: άτιμοι ou φυγάδες ?  - article ; n°1 ; vol.8, pg 271-283
14 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La condition juridique des citoyens Athéniens frappés par le décret du 322: άτιμοι ou φυγάδες ? - article ; n°1 ; vol.8, pg 271-283

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
14 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens - Année 1993 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 271-283
La condition juridique des citoyens Athéniens (pp . 27 1-283)
La mesure prise par Antipatros avait privé un nombre non négligeable d'Athéniens de la politeia; une bonne partie de ces Athéniens, en outre, avaient été poussés à l'exil, peut-être même de force. La situation s'étant modifiée, ces exilés rentrèrent dans la polis; dans les sources il apparaît que l'appelation de φυγάδες leur restait; Cette qualification privilégiait le sens de la dureté d'une existence vécue matériellement par rapport à celui d'une condition juridique qui caractérisait de la même façon les hommes qui -s'étant trouvés dans le même statut- étaient néanmoin restés sur le territoire de la polis.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 35
Langue Français

Extrait

Elisabetta Poddighe
La condition juridique des citoyens Athéniens frappés par le
décret du 322: άτιμοι ou φυγάδες ? "
In: Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens. Volume 8, n°1-2, 1993. pp. 271-283.
Résumé
La condition juridique des citoyens Athéniens (pp . 27 1-283)
La mesure prise par Antipatros avait privé un nombre non négligeable d'Athéniens de la politeia; une bonne partie de ces
Athéniens, en outre, avaient été poussés à l'exil, peut-être même de force. La situation s'étant modifiée, ces exilés rentrèrent
dans la polis; dans les sources il apparaît que l'appelation de φυγάδες leur restait; Cette qualification privilégiait le sens de la
dureté d'une existence vécue matériellement par rapport à celui d'une condition juridique qui caractérisait de la même façon les
hommes qui -s'étant trouvés dans le même statut- étaient néanmoin restés sur le territoire de la polis.
Citer ce document / Cite this document :
Poddighe Elisabetta. La condition juridique des citoyens Athéniens frappés par le décret du 322: άτιμοι ou φυγάδες ? ". In:
Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens. Volume 8, n°1-2, 1993. pp. 271-283.
doi : 10.3406/metis.1993.1002
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/metis_1105-2201_1993_num_8_1_1002.
LA CONDITION JURIDIQUE DES CITOYENS ATHÉNIENS
FRAPPÉS PAR LE DÉCRET DU 322: ΑΤΙΜΟΙ OU ΦΥΓΑΔΕΣ?*
En 322 av. J.C. Athènes est définitivement passée sous le contrôle direct
des Macédoniens, après une ultime tentative désespérée pour reconquérir
son autonomie, au lendemain de la mort d'Alexandre.
Du bref conflit qui l'opposa au macédonien Antipatros (conflit auquel
les textes antiques donnent le nom de guerre lamiaque1), Athènes sortit
vaincue, et de très sévères conditions de paix lui furent infligées. Elle fut
contrainte d'accepter une garnison militaire et de constituer un gouverne
ment censitaire, dont une bonne partie des citoyens athéniens se trouva
exclue2.
* Je suis heureuse de remercier Madame le Professeur Claude Mossé pour tous les
conseils précieux que je lui dois.
1 Les inscriptions contemporaines de la restauration démocratique parlent de guerre
Sylloge* Inscriptionum Graecarum, 317, 1.10: επί του hellénique: cf. W. Dittenberger,
πολέμου του Ελληνικού ôv έστήσατο ό δήμος ό 'Αθηναίων υπέρ των 'Ελλήνων; 346,
1.18: επί του πολέμου et Plutarque, Vie de Phocion, 23, 1: τον Έλληνικόν
πόλεμον. Mais guerre lamiaque est aussi d'un usage courant: Diodore, Bibliothèque
Historique, XVIII, 8,1: "Αθηναίοι δέ προς Άντίπατρον πόλεμον έξήνεγκαν τον
όνομασθέντα Λαμιακόν; Plutarque, Vie de Pyrrhos, 1,6: περί τον Λαμιακόν πόλεμον,
et [Plutarque,], Vies des Dix Orateurs, 850 A: του Λαμιακοϋ πολέμου. Sur la guerre cf.
Hypéride, Oraison funèbre, 11-13, 17-18; Diodore, Bibliothèque Historique, XVII,
11 1,3-4; XVIII, 8-18; Plutarque, Vie de Phocion, 23-28; Arrien, Successeurs, fr. 1.9, 12-
15; Pausanias, Description de la Grèce, I, 25, 3-5.
2. Selon le récit de Plutarque, Vie de Phocion, 28, 2, la garnison s'installe à Munychie.
près du sanctuaire d'Artemis, au cours de la célébration des Mystères d'Eleusis. Pendant
toute l'année 322, la constitution d'Athènes resta probablement sans changements. Ils
commencent à partir de 321/10: les theorika ont été abolis et les tribunaux populaires ont
été fermés (Suda s.v. Δημάδης: ούτος κατέλυσε τά δικαστήρια και τους ρητορικούς
αγώνας). Beaucoup de magistratures ont été regroupées en une seule, à cause probable
ment de la pénurie de citoyens aptes à la gestion des affaires publiques. Cf. J. Kirchner, 272 ELISABETTA PODDIGHE
Seuls Diodore et Plutarque nous informent sur ces événements très
graves, qui eurent d'importantes répercussions sur la communauté des
citoyens, et sur ces années difficiles au cours desquelles ils se sont dé
roulés.
Quoiqu'il soit lacunaire et ne concorde pas toujours, le compte rendu
fourni par les deux auteurs souligne le caractère extraordinaire des événe
ments de cette période.
Nous lisons chez Diodore que "il (c'est-à-dire Antipatros) établit que le
πολίτευμα se fondait sur la richesse et que ceux qui possédaient plus de
2000 drachmes devaient avoir le contrôle du gouvernement et des élec
tions. Et que, au contraire, ceux qui ne possédaient pas une telle richesse
fussent privés de leurs droits, en tant que dangereux pour la cité et hostiles,
en offrant des terres en Thrace à ceux qui le désiraient. Et il s'en trouva
plus de vingt-deux mille qui renoncèrent ainsi à leur patrie; le reste des
habitants qui étaient compris dans le nouveau cens, et dont le nombre ne
s'élevait pas au-delà de neuf mille, furent déclarés détenteurs souverains
de la ville ainsi que de son territoire, et adoptèrent un mode de gouverne
ment conforme aux lois de Solon. Toutes leurs propriétés furent respec
tées et demeurèrent intacles"3. Plutarque, de son côté, rapporte "il y eut
plus de douze mille4 citoyens exclus des affaires publiques à cause de leur
Inscriptiones Graecae2, II, I, 380. Le décret resta en vigueur seulement pendant deux an
nées et six mois: au début de Tannée 318 (Antipatros meurt dans l'été 319) les exilés ren
trent dans la cité et retirent le pouvoir à Phocion (Diodore, Bibliothèque Historique,
XVIII, 65, 6; Plutarque, Vie de Phocion, 33, 2). Le pouvoir passe à un gouvernement
populaire qui resta en charge pendant toute Tannée 318 jusqu'à ce qu'en 317 un nouvel
ordre constitutionnel ait été établi sous la conduite de Démétrios de Phalère (Diodore,
Bibliothèque Historique, XVIII, 74, 3).
3. Diodore, Bibliothèque Historique, XVIII, 18, 4: τήν δέ πολιτείαν μετέστησεν εκ
της δημοκρατίας και προσέταςεν από τιμήσεως είναι τό πολίτευμα και τους μέν κεκτη
μένους πλείω δραχμών δισχιλίων κυρίους είναι του πολιτεύματος και της χειροτονίας,
τους δέ κατωτέρω της τιμήσεως απαντάς ώς ταραχώδεις όντας και πολεμικούς άπήλασε
της πολιτείας και τοις βουλομένοις χώραν έδωκεν εις κατοίκησιν εν τη Θράκη. Ούτοι
μέν ούν όντες πλείους των μυρίων και δισχιλίων μετηστάθησαν εκ της πατρίδος, οι δέ περ' τήν ώρισμένην τίμησιν έχοντες απεδείχθησαν κύριοι της τε έννακισχιλίους
πόλεως και χώρας και κατά τους Σόλωνος νόμους έπολιτεύοντο. Πάντες δέ τάς ουσίας
ειάθησαν εχειν αναφαίρετους.
4. Le problème du nombre des Athéniens privés de la politeia en 322 av. J.C. est larg
ement débattu. En effet, la leçon fournie par la tradition manuscrite diodoréenne nous
transmet le chiffre de 22000, tandis que Plutarque, qui écrit environ un siècle plus tard, i
ndique le nombre de 12000. Faut-il corriger la leçon de Diodore? Une telle correction a
été d'abord suggérée par Wesseling, Diodori Siculi Bibliothecae Historicae libri qui La Condition juridique Des Citoyens Athéniens 273
pauvreté. Les uns restèrent, et leur situation était visiblement humiliante
et lamentable; les autres, quittant la ville pour cette raison, émigrèrent en
Thrace, où Antipatros leur assigna une ville et un territoire, comme à des
gens expulsés de chez eux à la suite d'un siège"5.
Les deux passages enregistrent, donc, en accord l'un avec l'autre, que:
a) un nouveau politeuma fut établi à Athènes;
b) pour y participer il fallait répondre à une exigence censitaire qui est
fixée par Diodore à un minimum de 2000 drachmes, tandis que Plutarque
rapporte, de manière générale, que l'exclusion a été motivée "δια πενίαν" ;
c) en raison de cette limite, il n'y avait plus, comme citoyens de plein
droit -toujours selon Diodore- que 9000 hommes.
Les sources concordent de même pour dire que, à tous ceux de ces
Athéniens privés de leurs droits -qui le désiraient- était offerte la possibil
ité d'émigrer en Thrace, où Antipatros avait concédé la terre et l'installa-
supersunt, interprète Laurentio Phodomano, Amsterdam, 1746, p. 461 , et elle est accep
tée par l'ensemble des chercheurs, par exemple par: G. Grote, A History of Greece,
London, 1869, pp. 145-147; H. Kallenger, "Phokion", Philologus, 36, 1877, p. 512; E.
Spangenberg, De Atheniensîum publicis institutis aetate Macedonum commutatis.
Halle, 1884, p. 4; G. De Sanctis, "Contributi alla storia ateniese dalla guerra Lamiaca
alla guerra Cremonidea", in G. Beloch, Studi di storia antica, Roma, 1893, pp. 3-62; A.
Boeck, Staatshaîtung der Athener, Berlin, 1886, vol. II,

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents