L évergétisme des magistrats du Latium et de la Campanie des Gracques à Auguste à travers les témoignages épigraphiques - article ; n°2 ; vol.102, pg 699-722
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L'évergétisme des magistrats du Latium et de la Campanie des Gracques à Auguste à travers les témoignages épigraphiques - article ; n°2 ; vol.102, pg 699-722

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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1990 - Volume 102 - Numéro 2 - Pages 699-722
Mireille Cébeillac, L'évergétisme des magistrats du Latium et de la Campanie des Gracques à Auguste à travers les témoignages épigraphiques, p. 699-722. L'A., à partir d'une documentation relativement abondante et souvent trouvée in situ, montre dans quels domaines les magistrats municipaux ont exercé leurs évergésies. Il pouvait s'agir de dons éphémères : repas, dons d'argent... Cependant ils ont souvent préféré régaler leurs concitoyens de présents plus durables. Ce pouvaient être de petits monuments, mais les plus riches ont pu remodeler l'urbanisme de leur cité, financer des monuments importants dont les restes sont encore visibles, souvent, de nos jours. Il est certain que la summa honoraria existait pour les magistrats dès la République, mais elle était fréquemment passée sous (v. au verso) silence car les dons, dans la plupart des cas, la comprenaient a fortiori. L'évergétisme permet de souligner les contrastes sociaux et économiques entre des cités puissantes et riches (Préneste, Cora, Tibur, Pompéi...) et des bourgades en déclin (Ulubrae.. .). On note aussi à l'intérieur même des villes la prééminence d'une oligarchie richissime et généreuse ; elle fait contraste avec des notables qui offraient tout juste l'équivalent des sommes que la loi leur imposait de payer lors de la gestion d'une magistrature.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Mireille Cébeillac
L'évergétisme des magistrats du Latium et de la Campanie des
Gracques à Auguste à travers les témoignages épigraphiques
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 102, N°2. 1990. pp. 699-722.
Résumé
Mireille Cébeillac, L'évergétisme des magistrats du Latium et de la Campanie des Gracques à Auguste à travers les témoignages
épigraphiques, p. 699-722.
L'A., à partir d'une documentation relativement abondante et souvent trouvée in situ, montre dans quels domaines les magistrats
municipaux ont exercé leurs évergésies. Il pouvait s'agir de dons éphémères : repas, dons d'argent... Cependant ils ont souvent
préféré régaler leurs concitoyens de présents plus durables. Ce pouvaient être de petits monuments, mais les plus riches ont pu
remodeler l'urbanisme de leur cité, financer des monuments importants dont les restes sont encore visibles, souvent, de nos
jours. Il est certain que la summa honoraria existait pour les magistrats dès la République, mais elle était fréquemment passée
sous
(v. au verso) silence car les dons, dans la plupart des cas, la comprenaient a fortiori. L'évergétisme permet de souligner les
contrastes sociaux et économiques entre des cités puissantes et riches (Préneste, Cora, Tibur, Pompéi...) et des bourgades en
déclin (Ulubrae.. .). On note aussi à l'intérieur même des villes la prééminence d'une oligarchie richissime et généreuse ; elle fait
contraste avec des notables qui offraient tout juste l'équivalent des sommes que la loi leur imposait de payer lors de la gestion
d'une magistrature.
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Cébeillac Mireille. L'évergétisme des magistrats du Latium et de la Campanie des Gracques à Auguste à travers les
témoignages épigraphiques. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 102, N°2. 1990. pp. 699-722.
doi : 10.3406/mefr.1990.1688
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1990_num_102_2_1688MIREILLE CEBEILLAC GERVASONI
L'ÉVÉRGETISME DES MAGISTRATS DU LATIUM
ET DE LA CAMPANIE DES GRACQUES À AUGUSTE
À TRAVERS LES TÉMOIGNAGES ÉPIGRAPHIQUES *
Cette recherche concerne toutes les cités du Latium et de la Campan
ie pour lesquelles nous sont parvenues des inscriptions qui rendent
compte d'actes d'évergétisme de la part des magistrats locaux; notons
cependant que Puteoli (Pouzzoles) en restera exclue car elle est traitée par
Giuseppe Camodeca dans une autre communication de ce même colloque.
Parmi les témoignages qui se rattachent à la vie officielle des magistrats
municipaux1, ce sont ceux qui se réfèrent aux dons offerts au moment de
l'exercice de leurs fonctions qui sont les plus nombreux : il faut, bien sûr,
quand on parle de «plus nombreux» replacer ces chiffres dans la situa
tion de carence générale de sources pour l'époque considérée. Avant de
passer à l'examen des données à disposition, je souhaite aborder deux
questions préalables : les critères de sélection utilisés dans le choix des
textes et le problème de l'existence ou non, pour l'époque étudiée de la
summa honoraria.
QUESTIONS PRÉALABLES
Les critères de sélection
J'ai adopté, face aux témoignages, une attitude très rigoureuse; c'est-
à-dire que je n'ai tenu compte que des textes dans lesquels l'acte de don
* Cet article correspond au texte d'une communication rédigée fin 1984.
1 Je ne prendrai pas les mots «municipal» et «municipe» dans leur sens étroit
et juridique, mais au sens large, c'est-à-dire pour parler de toute cité qui, quel que
soit son statut (municipe, colonie. . ), est gérée par des magistrats «municipaux»;
leurs titres (duumvirs, édiles, quattuorvirs, préteurs, dictator), varient en fonction
du statut et des traditions locales.
MEFRA - 102 - 1990 - 2, p. 699-722. 700 MIREILLE CÉBEILLAC GERVASONI
était explicitement indiqué. Ceci signifie que la présence de termes tels
que dare ou pecunia sua, écrits in extenso ou en abrégé, m'ont semblé
indispensables pour prendre en considération les textes. Pourquoi cette
attitude? Certes, je suis persuadée que, souvent, un certain nombre de
constructions et d'offrandes qui sont le fait de magistrats en charge mais
sans que soit précisée la source de financement, pouvaient être pris en
compte; par exemple, lorsqu'un seul magistrat, et non le collège des
magistrats de même rang, s'est occupé d'une construction, c'est sans dout
e parce que c'est cet homme qui l'a financée de ses deniers2. J'ai donc
plutôt péché par défaut, et ai préféré supposer qu'en l'absence de préci
sion sur le mode de financement, les frais ont été supportés par la com
munauté, et non par un individu. En effet, je crois qu'étendre sans
rigueur le nombre des évergésies à des évergètes hypothétiques, aurait pu
fausser les conclusions qu'il est indispensable de tirer de la documentat
ion ainsi réunie. Une inflation de données, dont une partie serait supput
ée nuirait à la qualité du bilan, en particulier sur les plans économiques
et sociaux.
L'existence de la «summa honoraria» sous ία République
II faut se poser la question de l'existence ou non d'une obligation de
«dons» pour les magistrats et décurions qui entraient en charge. Si on
répond positivement, peut-on déterminer son montant? Je voudrais mont
rer deux choses : d'une part, que cette obligation existait dès l'époque
républicaine, d'autre part, que l'obligation ait existé ou non, peu importe ;
en effet, les dons ont été presque toujours supérieurs à la summa honora-
2 II est bien improbable que ce ne soit pas le collège des magistrats qui ait dû
surveiller les travaux s'ils avaient été financés par le trésor public ; ainsi dans le cas
de P. Betilienus M. f . Hapalus, quattuorvir à Aletrium entre 89 et 80 av. J.-C. qui a
surveillé l'exécution d'un mur de l'enceinte (cf. CIL, P, 1530 = X, 5806 = ILLRP,
529), C. Magulnius Cf. Scato, questeur à Préneste qui s'occupa de la restauration
de portes de la cité (cf. CIL, P, 1466 =, XIV, 2990 = ILLRP, 653), L. Saufeius Cf.
Flaccus, questeur de Préneste qui fit paver une rue (cf. CIL, P, 1470 = XIV, 3001 =
ILLRP, 654), L. Paconius Ti.f . préteur à Sétia dont le nom est gravé sur une mensa
ponderarla (cf. CIL, P, 1571 cf. p. 730 = X, 6466 = D. 6130 = ILLRP, 663), M. Ma-
rius M.f., préteur à Cumes dont le nom se trouve gravé sur des colonnes qu'il avait
sans doute offertes pour un monument de sa cité (cf. ILLRP, 576 et aussi CIL, I2,
1575 et p. 740 et 840 = X, 4651); V. Popidius Ep.f. a peut-être financé le portique
qu'il a dédié à Pompéi durant sa questure (cf. CIL, P, 1627 et p. 840 = X, 794 = D,
5538 = ILLRP, 640). L'ÉVERGETISME DES MAGISTRATS DU LATIUM ET DE LA CAMPANIE 701
ria; elle fut passée souvent sous silence, car les évergésies comprenaient
sans doute le « don obligatoire » et le don proprement dit.
S'il est désormais certain que, pour l'empire, la summa honoraria
était une réalité 3, en revanche, pour l'époque républicaine la situation est
plus difficile à cerner. On ne possède pratiquement qu'un seul texte juri
dique de cette époque, la lex coloniae Genetivae Iuliae Ursonensis4 qui pré
cise la contribution à laquelle sont astreints les magistrats en charge : le
duumvir et les édiles ont le devoir de dépenser au moins deux mille ses
terces pour les jeux et spectacles durant l'année d'exercice de leur magist
rature5. Des textes juridiques nombreux6 le prouvaient pour l'empire,
mais on manque de preuves pour l'époque républicaine. Cependant une
série d'autres témoignages permettent d'étendre ces obligations destinées
à une colonie d'Espagne aux autres cités, en particulier d'Italie. Un texte
de Pompéi, daté de l'implantation de la colonie syllanienne, fait référence
à une loi qui oblige les élus à remplir certains devoirs, et à dépenser cer
taines sommes, soit pour des jeux, soit pour réaliser une construction :
«ex ea pecunia quod E LEGE in ludos aut in monumento consumere opor-
tuit»7. Avec P. Garnsey8, et en abandonnant l'int

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