
Soyons honnêtes avec nousmêmes : nous pratiquons toutes et tous des jugements moralisateurs en permanence, sur tout le monde ! Ces étiquettes que nous posons sur les autres et sur leurs comportements sont un obstacle de taille à une bonne communication, car elles sont le reflet d'une communication aliénante dans un monde où tout est polarisé, bien, mal, correct, incorrect ... et où nous nous posons en juges suprêmes investis d'une toute-puissance du jugement. Mais qui sommes-nous pour juger les autres ainsi ?
Prendre du recul
En prenant un peu de recul, la communication non violente nous aide à comprendre que, derrière chacun de ces jugements moralisateurs, se cache un besoin de base non reconnu. Or, en nous enfermant dans ces jugements, nous empêchons l'autre de changer, et nous obtenons le contraire de ce que nous cherchons vraiment. Il est important de comprendre que nous confondons les jugements de valeur, objectifs, et nos jugements moralisateurs, qui sont par essence subjectifs.
Un jugement de valeur porte sur les valeurs qui sont importantes pour nous dans notre vie : liberté, paix, honnêteté, harmonie, secours des plus faibles, fidélité, etc...
Un jugement moralisateur porte sur autrui ou sur un comportement, il attribue les torts à autrui, en nous tenant bien entendu comme entièrement innocent et en nous plaçant spontanément du côté du bien.

Les enseignements de la communication non violente
La communication non violente (CNV) nous apprend encore que poser une étiquette sur l'autre, porter un jugement moralisateur sur autrui génère la violence. En effet, nos jugements moralisateurs reviennent généralement à attribuer tous les torts à notre interlocuteur, et également à lui attribuer l'origine de la violence et des conflits...
Admettre ses véritables besoins, apprendre à écouter les besoins réels de notre partenaire, et entrer dans la communication bienveillante, cela s'apprend. L'approche humaniste, notamment le courant thérapeutique de Carl Rogers avec l'approche centrée sur la personne, peut nous aider à communiquer plus efficacement en pratiquant l'empathie.
C'est aussi entrer dans l'âge adulte en assumant ses torts et ses responsabilités dans chaque situation qui ne fonctionne pas, dans chaque conflit dans lequel nous avons pris part, que ce soit dans le rôle de "bourreau" agresseur ou dans le rôle de "victime".