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2elon les caractéristiques sociologiques des bénéficiaires
du RMI, cette population est majoritairement composéeS de jeunes et de femmes, souvent sans diplômes.
Cette population ne cesse de croître, en 10 ans elle a augmenté
1de 22%. La moitié des RMIstes sont des chômeurs , souvent de
longue durée. Un tiers sont des inactifs, qui ne cherchent pas ou
plus de travail. Les autres sont des actifs qui occupent un
emploi, souvent dans le secteur informel. Les deux tiers des
RMIstes déclarent chercher du travail ou au moins souhaiter en
retrouver. Les hommes ont tendance à plus chercher un emploi
que les femmes, à l’instar des jeunes qui cherchent plus que
leurs aînés. Les jeunes se révèlent souvent être parmi les plus
actifs et les plus motivés lorsqu’il s’agit de chercher un emploi,
ils multiplient les modes de recherches d’un emploi, ils complè-
tent leur formation initiale par des formations complémentaires.
Cependant, ils se retrouvent souvent confrontés à plusieurs pro-
blèmes : le déséquilibre entre l’offre et la demande sur le mar-
ché de l’emploi, le manque de qualification, le manque d’adap-
tation des formations complémentaires, etc.
Ces difficultés font que certains, notamment les plus âgés, se
découragent et abandonnent leur projet de réinsertion.
1 An sens du Bureau International du Travail (BIT), un chômeur est sans travail,
disponible sous 15 jours et cherche activement du travail.
2é
RMI, précarité et emploi................................................P. 4
Allocataires et précarité..........................................P. 5 à 7
Les allocataires pauvres ......................................P. 8 à 10
Les RMIstes et le marché du travail ..................P. 11 à 19
Annexe :
Quelques données de cadrage en 2005 ............P. 20 à 22
3n tiers des allocataires faiblesse des rémunérations
de la CAF sont des proposées (emploi souventU RMIstes. Si le nombre occasionnel, au SMIC et par-
de ces allocataires a plus que fois à temps partiel), le cumul
doublé en 15 ans (passant de « RMI-emploi informel », les
15 500 à 32 200 entre 1989 et contraintes familiales et l’ab-
2003), et même si les sence de qualification, sont
RMIstes restent en moyenne les principales raisons qui
4 ans dans le dispositif, cette poussent certains RMIstes à
situation est censée être tran- ne pas rechercher un emploi.
sitoire. D’où l’intérêt d’analy- Ceux qui cherchent sont par-
ser le comportement de ces fois très actifs et motivés,
allocataires sur le marché du notamment les plus jeunes. Ils
travail. L’enquête emploi de utilisent plusieurs mode de
l’Insee, à travers l’éventail de recherche d’emploi, suivent
ses questions, apporte un des formations et acceptent
éclairage spécifique et pré- des «jobs» tout en continuant
cieux. Un RMIste ne se com- leurs recherches. Ils sont
porte pas toujours comme un cependant confrontés à plu-
chômeur. sieurs problèmes : une sous-
Contrairement aux chômeurs qualification (les deux–tiers
(au sens du BIT), les RMIstes n’ont aucun diplôme), un dés-
ne recherchent pas tous un équilibre entre offre et
emploi : plus du tiers d’entre demande d’emploi (taux de
eux ne font aucune démarche chômage à 25%), un manque
(excepté l’inscription à l’Anpe d’adaptation des formations
pour une partie d’entre eux). en regard de l’offre d’emploi,
Le découragement face à la les difficultés communément
difficulté de se réinsérer, la rencontrées par les plus âgés.
4Allocataires et précarité
n 2003, 100 685 bénéficiaires des tions, liées au mode de garde ou auEprestations de la CAF couvrent 262 choix d’arrêter une activité profession-
646 personnes. 60 % de la population nelle (APE), occupent une place moins
de la Guadeloupe sont concernés par les conséquente.
aides familiales ou au logement. Sur la Les prestations liées au logement concer-
période 1993-2003, la hausse est de nent 33 % des allocataires, tout à fait
36%. Cette évolution s’explique notam- comparable au niveau de la métropole,
ment par l’extension progressive du 31%. L’allocation logement à caractère
2champ des allocataires . familial est plus fréquemment perçue en
Les allocataires vivent seuls ou avec des Guadeloupe, contrairement à celle à
enfants à charge dans 60 % des cas et caractère social qui concerne 11 % des
près des trois-quart déclarent ne pas allocataires guadeloupéens contre 21 %
exercer d’activité professionnelle. Ce sont des métropolitains.
principalement des femmes, près de 70 Le RMI génère une part beaucoup plus
% alors qu’elles sont 52 % dans la popu- importantes de prestations en
3lation de 25 à 65 ans . Les prestations Guadeloupe, 32 % des versements
4liées aux enfants sont prépondérantes. contre 10% dans l’Hexagone. Les autres
Leur importance est liée au nombre d’en- prestations liées aux situations particuliè-
fants par familles et au nombre de famil- res, notamment l’AAH, ne révèlent que
les mono-parentales. Les autres presta- des écarts minimes.
Familles bénéficiaires des prestations et poids en euros de ces prestations.
Allocataires bénéficiaires Part des bénéficiaires Poids
(nombre) (%) ( )
Prestations liées aux enfants
allocation familiales 60567 60,1 20,2
complément familial 8274 8,2 0,5
allocation de soutien de famille 23 514 23,3 6,9
allocation de rentrée scolaire 39550 39,2 3,2
allocation pour jeune enfant 15228 15,1 7,9
allocation parentale d’éducation 1 229 1,2 1,6
Prestations liées au logement
allocation logement à caractère familial 21 994 21,8 12,9
allocation logement à caractère social 11 396 11,3 4,2
Prestations liées à des situations
particulières
revenu minimum d’insertion 32 227 32,0 28,2
revenu de solidarité 8 1,7 1,6
allocation adulte handicapé 6 894 6,8 9,3
allocation parent isolé 4 484 4,4 3,5
TOTAL 100 685-100
Source : Rapport d’activité 2003, CAF.
2Les agents de la fonction publique (Etat, collectivités locales, hôpitaux) sont régis par la CAF pour certaines
de leurs prestations.
3Population estimée au 1er janvier 2003.
4Allocations familiales, complément familial, aide à la famille pour l’emploi d’une assistante maternelle agrée,
allocation de rentrée scolaire, de soutien familial, pour jeune enfant, parentale d’éducation, de garde d’enfant
à domicile.
5Un allocataire sur trois est RMIste femmes s’explique partiellement parce
En 2003, 32 227 personnes bénéficient que les femmes ont plus souvent recours
du RMI en Guadeloupe. C’est 14 % de la au RMI avant 25 ans. En 2003, 0,1 %
population de 25 et 65 ans et un alloca- des RMIstes hommes ont moins de 25
taires sur trois est RMIste. En Guyane et ans contre 5,7 % de RMIstes femmes et
en Martinique, 34 % des allocataires per- avant 20 ans, les personnes bénéficiant
çoivent le RMI et à la Réunion, 36 %. du RMI sont exclusivement des femmes,
Mais cette proportion reste trois fois plus 0,4% parmi les RMIstes femmes. En effet,
élevée qu’en France métropolitaine (10 une dérogation est possible en cas de
%). grossesse ou d’enfant à charge mais
En un an, cette population a augmenté aussi lorsqu’une formation effectuée par
de près de 8 %. En dix ans, l’accroisse- un allocataire entre dans le cadre d’un
ment a été de 22 %. contrat d’insertion.
À la mise en place du RMI, en 1989, les La proportion des RMIstes âgés de 50 ans
RMIstes étaient au deux tiers des fem- et plus est de 17 %. Le nombre de ces
mes. Il y a dix ans, elles étaient 61 % et allocataires devrait baisser avec la mise
ce taux n’a pas évolué depuis. En 2003, en place du Revenu de solidarité ( RSO).
elles sont 19 195 RMIstes, soit 16 % de
la population féminine de 25 à 65 ans et Ils restent en moyenne quatre ans
27% de la population des allocataires dans le dispositif du RMI
femmes. Certains RMIstes sont présents dans le
Les personnes bénéficiant du RMI sont dispositif depuis peu, d’autres y sont
5des personnes isolées «au sens du RMI » depuis la mise en œuvre de cette presta-
dans 9 cas sur 10 et l’isolement touche tion. En moyenne, ils y restent 4 ans.
autant les hommes (88 %) que les fem-
mes (87 %). En 2003, un RMIste sur cinq est dans le
dispositif depuis moins