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L'usage le plus courant de la comparaison internationale consiste à rechercher quelles sont les économies qui font le moins bien et celles qui font le mieux dans tel ou tel domaine. On constate, par exemple, que l'industrie française des technologies de l'information et des communications est, parmi l'ensemble des pays industrialisés, la 4e par le chiffre d'affaires et la 5e par le nombre d'emplois, que l'Irlande est, au sein de l'Union européenne, le pays qui a connu la plus forte progression du produit par tête et que l'Espagne a eu le taux de chômage le plus élevé dans les années 90. Commenter les positions des économies, les unes par rapport aux autres ou en référence à une moyenne internationale, est une façon de relativiser les performances nationales.

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Langue Français

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Présentation générale
’usage le plus courant de la comparaison internationale consiste à recher-
Lcher quelles sont les économies qui font le moins bien et celles qui font le
mieux dans tel ou tel domaine. On constate, par exemple, que l’industrie fran-
çaise des technologies de l’information et des communications est, parmi
e el’ensemble des pays industrialisés, la 4 par le chiffre d’affaires et la 5 par le
nombre d’emplois, que l’Irlande est, au sein de l’Union européenne, le pays
qui a connu la plus forte progression du produit par tête et que l’Espagne a eu
le taux de chômage le plus élevé dans les années 90. Commenter les posi-
tions des économies, les unes par rapport aux autres ou en référence à une
moyenne internationale, est une façon de relativiser les performances natio-
nales.
Les comparaisons internationales peuvent avoir une toute autre utilité
lorsqu’elles portent sur des objets plus qualitatifs ou plus complexes, comme
le fonctionnement du marché du travail. Elles permettent alors de mettre en
évidence ce qui est commun à un ensemble d’économies et ce qui les
sépare. L’objet est, en quelque sorte, de distinguer le singulier du pluriel,
d’extraire des caractéristiques purement nationales et de les opposer aux
caractéristiques communes à toutes les économies considérées ou seule-
ment à certaines d’entre elles. On n’étudie plus les positions des économies,
mais leurs oppositions.
Un marché du travail n’est pas un marché comme les autres, il forme une réa-
lité complexe où se mêlent des institutions, des mécanismes économiques et
des stratégies d’acteurs. Même s’il est vrai qu’en ajoutant la dimension inter-
nationale, on étend la richesse des observations, la comparaison internatio-
nale permet de simplifier l’analyse. En éclairant les spécificités nationales,
elle fournit un moyen pratique de produire ce que les économistes appellent
des faits stylisés, souvent à l’origine de bonnes questions. Elle permet surtout
de situer le niveau d’intervention adéquat de la politique économique, selon la
règle qui préconise des solutions communes aux problèmes communs et des
solutions particulières aux problèmes particuliers. À un moment où la coordi-
nation des politiques de l’emploi est un thème de plus en discuté en Europe,
il paraît donc important de s’intéresser aux comparaisons internationales des
marchés du travail.
Dans chaque article de ce numéro spécial d’Économie et Statistique, l’objet
n’est pas seulement d’ordonner les positions des économies selon tel ou tel
aspect du marché du travail. Il ne s’agit pas uniquement de savoir, par
exemple, si les États-Unis ont effectivement un marché du travail plus flexible
que la plupart des pays d’Europe ou encore si la modération salariale a été
dans les années 90 plus marquée en France qu’aux Pays-Bas ou en
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N°332-333, 2000 - 2/3 3Allemagne. Il s’agit surtout de tenter de comprendre l’origine de ces différen-
ces, de prendre la mesure des spécificités nationales dans les explications
qui peuvent être données, d’identifier les points communs à différents pays
pour chacune des questions abordées et parfois d’en tirer des conséquences
pour la conduite de la politique économique.
Un autre trait commun aux travaux publiés dans ce numéro spécial réside
dans un parti pris méthodologique. Alors que les comparaisons internationa-
les sont généralement effectuées sur la base d’indicateurs macro-économi-
ques qui sont, par nature, très agrégés, les articles présentés ici retiennent
tous une perspective désagrégée. Ils analysent la situation des marchés du
travail en distinguant différentes catégories de travailleurs ou en allant, autant
que faire se peut, au plus près des données individuelles. Ils ne comparent
pas seulement les salaires, l’emploi ou le chômage en tant que catégories
macro-économiques, mais ils s’interrogent sur les évolutions de ces principa-
les grandeurs à un niveau souvent très fin.
Ces articles prennent aussi en compte la diversité des pratiques institution-
nelles dans les différents pays étudiés, pratiques dont les effets sont souvent
déterminants en matière de fonctionnement des marchés du travail. Au-delà
de la variété des approches retenues, ils ont donc en commun de s’interroger
sur les conséquences économiques des institutions qui régulent les différents
marchés du travail. Ce faisant, ils sont aussi très ancrés dans les débats
économiques contemporains et les questions actuelles posées à la politique
économique.
Ils renouvellent ainsi l’intérêt porté par Économie et Statistique à la question
des comparaisons internationales. Sur la décennie 90, la revue a consacré
43 articles à ces questions, dont 15 traitant exclusivement des comparaisons
de marchés du travail. Dans la première moitié des années 90, Économie et
Statistique a, en particulier, consacré un numéro spécial et un dossier à la
comparaison France/Allemagne. Dans la deuxième moitié de cette décennie,
la France/États-Unis a aussi fait l’objet d’un dossier.
Sur les dix articles de ce numéro spécial, cinq traitent de la comparaison
Europe/États-Unis, les cinq autres sont consacrés exclusivement aux
comparaisons entre pays européens. Les comparaisons transatlantiques
adoptent plutôt une perspective micro-économique, les comparaisons euro-
péennes ont davantage une perspective macro-économique. Pour décrire le
contenu de ces articles, nous allons adopter une présentation thématique en
retenant des thèmes communs aux différents articles qui composent ces
deux ensembles. Les comparaisons transatlantiques seront abordées sous
l’angle de la nature du chômage, de la flexibilité du travail, et de la formation
des salaires. Les intra-européennes seront présentées sous
l’angle des performances en emploi des différentes économies et de l’harmo-
nisation des fonctionnements des marchés du travail européens.
4 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 332-333, 2000 - 2/3Comparaisons transatlantiques
es articles qui comparent la situation des marchés du travail des deux
Lcôtés de l’Atlantique, reposent sur une méthodologie originale. La compa-
raison internationale suppose, en effet, de disposer de données harmonisées
mais aussi d’une stratégie de traitement de ces données qui soit similaire
pour chaque pays. En pratique, plus le nombre de pays considérés est impor-
tant, plus il est difficile d’harmoniser les données et la méthodologie utilisée.
C’est pourquoi les comparaisons internationales portent, le plus souvent, sur
des statistiques très agrégées, et ce d’autant plus qu’elles considèrent un
grand nombre de pays. Le chercheur est ainsi confronté à un arbitrage entre
le nombre de pays étudié et la finesse des données observées. Une origina-
lité des comparaisons Europe/États-Unis rassemblées dans ce numéro est
de déplacer les termes de cet arbitrage en considérant à la fois plusieurs pays
et des données très fines.
Le premier groupe d’articles traite de cinq pays (États-Unis, France,
Royaume-Uni, Allemagne et Espagne) avec des données catégorielles
issues d’enquêtes auprès des ménages. Ces données portent sur un grand
nombre de catégories de travailleurs (distingués par sexe, âge et niveau
d’éducation) et consistent à la fois en des données de stock (le nombre d’indi-
vidus au chômage et dans l’emploi, voire dans l’inactivité) et de flux (les tran-
sitions entre ces deux ou trois états sur le marché du travail). Pour comparer
des données aussi fines sur cinq pays, les études ont retenu une approche
originale qui consiste à répliquer la méthodologie d’une étude bilatérale de
référence dans le cadre de trois études nationales et à comparer les résultats
de chaque étude nationale à ceux de l’étude bilatérale. L’étude de référence
est un travail de Daniel Cohen, Arnaud Lefranc et Gilles Saint-Paul, publié en
1997 dans la revue Economic Policy, qui portait

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