La périurbanisation en Champagne-Ardenne  Travail et grands services de plus en plus loin du domicile
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Entre 1999 et 2005, le mouvement de périurbanisation se poursuit. Il traduit à la fois l’installation de populations de plus en plus loin des villes et la concentration de l’emploi dans les agglomérations, dont l’attractivité se trouve d’autant accrue. Parmi les salariés du périurbain, la moitié quitte chaque jour sa commune de résidence pour aller travailler dans une commune de son agglomération de rattachement. La périurbanisation amplifie le nombre de déplacements domicile-travail, les temps d’accès aux équipements les plus rares - hôpital, cinéma, hypermarché - et aussi à de nombreux équipements d’usage plus fréquent - garde d’enfant, écoles, collège. L’habitant du périurbain est plus jeune que celui des agglomérations et vit plus souvent en famille. Sur la période récente, le contraste s’est renforcé avec un rajeunissement des populations résidant dans le périurbain et un vieillissement de celles des pôles urbains. Les groupes sociaux ne se répartissent pas de façon homogène sur l’espace périurbain. Les moins favorisés sont davantage localisés dans les villes et dans une couronne éloignée de celles-ci. Sommaire Alors que la population se déconcentre, le tissu productif et l’emploi restent fortement concentrés dans les agglomérations Des marchés locaux du travail interdépendants au nord et autonomes au sud L’espace périurbain rajeunit, les agglomérations vieillissent Les populations moins favorisées résident en ville et dans le périurbain plus éloigné L’éloignement aux centres urbains va-t-il se poursuivre ? Alors que la population se déconcentre, le tissu productif et l’emploi restent fortement concentrés dans les agglomérations Des marchés locaux du travail interdépendants au nord et autonomes au sud L’espace périurbain rajeunit, les agglomérations vieillissent Les populations moins favorisées résident en ville et dans le périurbain plus éloigné L’éloignement aux centres urbains va-t-il se poursuivre ?

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Langue Français
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Extrait

n° 94 - Octobre 2008
La périurbanisation en Champagne-Ardenne
Travail et grands services de plus en plus loin du
domicile
Évolution annuelle moyenne récenteEntre 1999 et 2005, le mouvement de
périurbanisation se poursuit. Il traduit à la de la population depuis 1999
fois l’installation de populations de plus
en plus loin des villes et la concentration
de l’emploi dans les agglomérations, dont
l’attractivité se trouve d’autant accrue.
Parmi les salariés du périurbain, la moitié
quitte chaque jour sa commune de
résidence pour aller travailler dans une
commune de son agglomération de
rattachement. La périurbanisation
amplifie le nombre de déplacements
domicile-travail, les temps d’accès aux
équipements les plus rares - hôpital,
cinéma, hypermarché - et aussi à de
nombreux équipements d’usage plus
fréquent - garde d’enfants, écoles,
collège. L’habitant du périurbain est plus
jeune que celui des agglomérations et vit
plus souvent en famille. Sur la période
récente, le contraste s’est renforcé avec
un rajeunissement des populations
résidant dans le périurbain et un
vieillissementdecellesdespôlesurbains.
Les groupes sociaux ne se répartissent
pas de façon homogène sur l’espace
périurbain. Les moins favorisés sont
davantagelocalisésdanslesvillesetdans Source : Insee, enquêtes annuelles de recensement 2004, 2005, 2006 ou 2007.
Sur cette carte, les communes recensées en 2008, dernière année du cycle deune couronne éloignée de celles-ci.
recensement de 5 années, n'apparaissent pas.Sur la période récente, après avoir marqué le pas Les agglomérations de Reims, Charleville-Mézières et
Troyes étendent leur influence sur une quarantaine de com-entre 1982 et 1999, la périurbanisation amorcée dans le
munes rurales supplémentaires. L’aire de Chaumontcourant des années soixante-dix repart de façon très
connaît une extension comparable. L’étalement visiblevive. Les villes-centres et leurs banlieues perdent de la
autour de Châlons-en-Champagne, Épernay, Vitry-le-Fran-population, alors que leurs zones d’influence en
çois et Saint-Dizier est plus modéré. Les aires d’influencegagnent. En témoigne la carte d’évolution des popula-
de Sedan et Rethel conservent en 2004 le même contourtions communales entre 1999 et aujourd’hui.
qu’en 1999, alors que Romilly-sur-Seine, en perdant de
nombreux emplois industriels, perd toute son influence surA côté de cette périurbanisation, le dynamisme des communes
les communes environnantes. Enfin, le déclin démogra-rurales situées à proximité des aires urbaines - dans leur déli-
phique ou économique de nombreuses communes à l’est demitation de 1999 - illustre un prolongement de l’attraction des
Langres contribue à leur rattachement au pôle urbain devilles vers des zones périphériques de plus en plus éloignées.
Langres, en faisant monter mécaniquement à plus de 40%Ce phénomène est particulièrement visible au niveau des
la proportion d’actifs allant travailler dans l’agglomérationquatre principales agglomérations de la région, Reims, Troyes,
centre.Châlons-en-Champagne et Charleville-Mézières, et l’est moins
au niveau des pôles d’emplois de taille plus petite. En consé-
Le coût du foncier, la desserte routière, la disponibilité dequence, les zones d’influence des pôles d’emplois s’étendent :
terrains ou la topographie influent sur la forme de l’expan-de plus en plus de communes rurales hébergent une part
sion des territoires sous influence des villes. Ainsi, autourimportante de salariés travaillant dans les pôles d’emplois
des pôles d’emploi de Troyes et Chaumont, elle se fait enurbains. Les communes, dont au moins 40% des salariés vont
couronnes concentriques. Au nord de Charleville-Mézières,travailler dans l’un des douze pôles d’emploi, sont dites «com-
la densité importante d’emplois industriels sur l’axe demunes satellites», et constituent pour un pôle son aire d’at-
Bogny-sur-Meuse à Fumay permet à cette zone de conservertraction. Selon ce critère, en 2004, sur les 1 950 communes de
une autonomie en matière d’accès à l’emploi et freine aula Champagne-Ardenne, un millier est inclus dans une aire
nord l’extension de l’aire carolomacérienne. L’expansion ded’attraction d’un pôle urbain. L’espace régional sous attrac-
l’aire d’influence de Reims se situe surtout au nord-ouest, detion urbaine, ainsi défini, s’est agrandi d’environ 200 commu-
plus en plus loin dans le département de l’Aisne, et senes entre 1999 et 2004. Ce sont les aires d’attraction des
confirme au nord dans le département des Ardennes.pôles urbains les plus importants qui se sont le plus étalées.
>> 1968-1999 : 30 ans de périurbani- Les aires urbaines en 1968 et leurs extensions
sation jusqu'en 1999
Entre 1968 et 1999, le nombre de communes sous influence
d’un des douze pôles urbains de Champagne-Ardenne, est
passé de 78 à 597 et la population de 30 000 à 249 000
habitants. La superficie des douze aires urbaines ainsi
constituées - pôles urbains et espaces sous influence - a été
multipliée par six et la population résidente a augmenté de
près de moitié. En 1999, l’espace urbain champardennais
occupe 30% du territoire régional et accueille, avec 903 000
habitants, 67% de la population régionale. Avec le
rattachement aux aires urbaines de très petites communes,
la densité de population de ces aires est passée en
Champagne-Ardenne de 441 habitants/km² en 1968 à 119
habitants/km² en 1999. Au regard de la densité moyenne de
population des aires urbaines de France métropolitaine qui
atteint 256 habitants/km², l’espace urbain de
Champagne-Ardenne apparaît peu dense.
Ce résultat s’explique par le caractère rural marqué de la
région, avec en particulier un important émiettement de sa
structure communale. Dans l’espace périurbain de
Champagne-Ardenne et de Franche-Comté, la part des
communes de moins de 500 habitants est la plus élevée de
France métropolitaine, 76% contre 51% au niveau national.
D’une aire urbaine à l’autre, la morphologie peut être très
edifférente. Troyes, 2 aire urbaine de plus de 100 000
habitants de la région se distingue par une banlieue
importante (39,4%) et une ville-centre plus réduite (35,3%),
ce qui lui confère un profil proche du profil moyen des aires
urbaines de plus de 100 000 habitants de France
re emétropolitaine. Reims, 1 aire urbaine régionale et 29 de
France, se caractérise par l’importance de la population
vivant dans la ville-centre (64,2%) et le poids très faible de la
population en banlieue (9,7%).
Source : Insee, recensements de la population
Insee flash Champagne-Ardenne n° 94Alors que la population se décon- Temps d'accès en minutes pleines* au plus proche
centre, le tissu productif et l’emploi service de garde d'enfant d'âge préscolaire**
restent fortement concentrés dans
les agglomérations
Entre 1999 et 2005, dans le contour des aires d’attraction
établies en 2004, les pôles urbains champardennais ont glo-
balement perdu 22 000 habitants pendant que leurs aires
d’influence en gagnaient 12 500. Alors que la population
tend à s’étaler, l’activité reste fortement concentrée sur les
villes-centres et leurs banlieues. En 2005, les pôles urbains
regroupent 84% des emplois salariés et 72% des établisse-
ments des aires d’attraction, mais n’accueillent que 63% de
la population des ménages. Selon les secteurs d’activité, la
répartition des établissements entre le centre et la péri-
phérie est inégale. L’industrie, qui nécessite de l’espace, et
la construction sont mieux représentées en périphérie des
pôles urbains, en comparaison des services et des commer-
ces : plus de trois établissements sur quatre de services per-
sonnels et domestiques sont localisés dans les
agglomérations.
Entre 1999 et 2005, en dépit de l’étalement résidentiel des popu-
lations, il n’apparaît pas de déconcentration du tissu productif.
Malgré tout, plusieurs activités se développent à proximité de la
population et se diffusent sur le territoire périurbain : activités
du secteur de la construction, agences immobilières, activités
récréatives, culturelles et sportives, soins de beauté, auxiliaires
médicaux. A titre d’exemple, seulement 16 agences immobiliè-
res sur les 148 de l’aire d’attraction de Reims étaient localisées
en 1999 dans l’espace satellite. En 200

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