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N°539 A OÛT 1997
Prix : 15 F
1995 :
UNE CROISSANCE SÉLECTIVE
DE L’ACTIVITÉ DES ENTREPRISES
Guillaume Mordant eJeant -Claude Quaglia
Division Synthèse des statistiques d’entreprises, Insee
sion du chiffre d’affaires inférieure à 2 % onta demande étrangère et l’aide
évolué sensiblement au même rythme que
apportée au secteur automobile
l’année précédente.Lont soutenu la croissance de
l’activité des entreprises en 1995. Les entreprises exportatrices
Sélective, cette croissance a d’abord ont été plus dynamiques
profité aux secteurs de l’industrie auto-
Pour plus de la moitié des entreprises expor
mobile, des biens d’équipement et des tatrices, l’augmentation du chiffre d’affaires
biens intermédiaires. Les autres secteurs, à l’exportation a été supérieure à celle du
chiffre d’affaires total. En outre, le taux deet notamment ceux liés à la demande des
croissance médian du chiffre d’affaires total
ménages, n’ont pas toujours maintenu
des entreprises exportatrices a été de
leur activité au niveau de 1994. La crois + 3,8 %, contre seulement 1,3 % pour les
sance a bénéficié surtout aux grandes etautres. Ainsi, le fait d’exporter a été de pair
avec un plus grand dynamisme. C’est le casmoyennes entreprises ainsi qu’aux en-
notamment dans les IAA où les entreprises
treprises exportatrices. L’apparte
exportatrices ont enregistré une croissance
nance à un groupe a plutôt favorisé lesde 2,5 %, dans un secteur globalement en
profits. L’amélioration des résultats fi- baisse. Une exception cependant : en 1995,
les entreprises exportatrices de l’automo nanciers des entreprises a contribué soit
bile n’en ont pas retiré d’avantage. Dans les
à amplifier les profits soit à limiter leur
secteurs des transports et des services aux
détérioration. entreprises, le dynamisme des entreprises
exportatrices est lié avant tout à leur activité
sur le marché intérieur.
En 1995, une majorité d’entreprises (56 % Les avantages relatifs de la taille (mesurée
Cf. Pour comprendre ces résultats) ont vu par le chiffre d’affaires) et de la présence sur
croître leur chiffre d’affaires en francs cou des marchés étrangers se sont cumulés :
rants. Ce pourcentage est plus élevé que les
deux années précédentes, malgré le ralen
tissement de la croissance du PIB. Pour la Croissance de l’activité par secteur
moitié des entreprises cependant, la crois Taux de croissance médian (%)
sance du chiffre d’affaires est restée infé
rieure à 2 %, de l’ordre de la hausse du prix
du PIB (+1,7 %).
Cette évolution résulte notamment de la
bonne tenue des entreprises françaises à
l’exportation. Elle recouvre des évolutions
sectorielles diverses, le taux de croissance
médian (Cf. Pour comprendre ces résultats )
du chiffre d’affaires par secteur s’étendant
de 1 % à +10,1 % (graphique 1). Cette dis
persion, plus forte qu’en 1994, est le fait
d’une accélération de la croissance des sec
teurs de tête (automobile, biens d’équipe
Lecture : Dans les biens d’équipement, le taux de croissance du CA
ment et biens intermédiaires), alors qu’à de la moitié des entreprises a dépassé 7,5 %.
l’opposé les secteurs affichant une progres Source : Fichier Suse, Insee
?
INSEE
PREMIEREalors que les « petites » entreprises trouve les secteurs des services aux l’été en France. A l’inversedans un
(moins de 5 millions de chiffre d’affaires) entreprises, de l’énergie et de la cons secteur globalement peu dynamique
non exportatrices ont stagné (+ 0,4 %), truction, dont la croissance s’est éche en 1995 comme celui des biens de
plus de la moitié des petites exporta- lonnée entre 2 et 4 %. consommation (+1,6 %), la moitié des
trices ont eu une croissance d’activité Si une majorité d’entreprises de l’auto entreprises de l’industrie pharmaceu
de 2,5 % ; au moins une « grande oumobile ont vu leur chiffre d’affaires tique a réalisé, en 1995, un chiffre
moyenne » entreprise (plus de 5 mil croître de 10 % ou plus, les grands d’affaires supérieur d’au moins 5 % à
lions de chiffre d’affaires) exportatrice constructeurs français, les nombreux celui de l’année précédente.
sur deux a enregistré une hausse de équipementiers et sous traitants, les Restent les entreprises de la construc
plus de 4 %. principaux importateurs et les autres tion, des transports, des services aux
A tranche de taille identique (plus ou distributeurs ont cependant connu en entreprises et de l’énergie. Leur crois
moins 5 millions de chiffre d’affaires), 1995 des résultats très contrastés. Lessance les situent entre les deux groupes
une entreprise exportatrice a enre entreprises des biens d’équipement et précédents. L’activité dans ces secteurs
gistré un surcroît de croissance de prèsdes biens intermédiaires ont égale est certes liée à la consommation des
de 2 points. C’est bien la demande ment enregistré une forte croissance, ménages, mais elle tire également
étrangère qui a tiré la croissance des avec un chiffre d’affaires en hausse departie des relations commerciales
entreprises exportatrices grandes et plus de 7 % pour plus de la moitié d’entre avec les entreprises de l’automobile,
moyennes, et surtout de celles qui elles. Ces entreprises ont bénéficié des biens d’équipement et des biens
appartiennent en outre à un groupe. Adu surcroît d’activité consécutif aux intermédiaires. Ceci peut expliquer,
l’opposé, le plus grand dynamisme aides à l’automobile, mises en placepar un effet d’entraînement, une
des petites exportatrices est essentiel pour stimuler la dema nde intérieure certaine croissance de leur chiffre
lement lié à leurs débouchés sur le et relayées par les politiques commer d’affaires.
marché intérieur. ciales des différents réseaux. Dans les
Le développement des activités vers biens d’équipement, les entreprises Pas d’avantage
l’étranger (en moyenne, le chiffre des industries mécaniques ont assuré en croissance d’activité
d’affaires réalisé à l’exportation a été enl’essentiel de la croissance avec une pour les entreprises des groupes
augmentation de 9 % sur l’année hausse de plus de 9 % des ventes.
1995) résulte moins d’un nombre plus Dans les biens intermédiaires, le On constate en 1995, comme l’année
important d’entreprises ayant exporté chiffre d’affaires de la métallurgie et précédente, un décalage de crois
en 1995, que d’une intensification transformation des métaux a progressé sance entre petites et grandes entre
de l’activité des entreprises expor de 12 %. Cette dynamique a tiré d’autresprises à l’avantage de ces dernières.
tatrices. Cet essor provient égale sous secteurs industriels et notam Cependant, la progression des ventes
ment du volume des ventes des ment, dans les biens intermédiaires, les des entreprises de taille moyenne a
nouvelles entreprises exportatrices. entreprises des composants électri- été proche, en 1995, de celle des gran
En effet, leurs ventes à l’étranger ont ques et électroniques qui ont vu leurs des. Dans le commerce, les indica
été deux fois plus importantes que ne résultats progresser de 7,6 %. teurs d’activité ou de profits des
l’avaient été, en 1994, c elles des entre A l’opposé, une relative stabilité de la entreprises grandes et moyennes ont
prises n’exportant plus en 1995. Le médiane du chiffre d’affaires (en francs crû ou stagné (pour l’excédent brut
dynamisme de ces nouvelles entre- courants) a caractérisé les entreprises d’exploitation), tandis qu’ils étaient
prises exportatrices a ajouté 2 points des industries agricoles et alimentaires, tous orientés à la baisse chez les pe
aux 7 % de croissance du chiffre des biens de consommation, du com tites. Toutefois, les secteurs de la
d’affaires à l’exportation des entrepri- merce et des services aux particuliers.construction et des biens intermédiai
ses présentes les deux années sur Dans ces secteurs, l’évolution est res ont fait exception.
les marchés