Visite de Lisbonne à vélo ?

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Article publié par D. Gesland : "Lisbonne à vélo ?"
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Français

A i l l e u r s
Lisbonneà vélo ?
Pour Copenhague, Berlin, Londres, Barcelone, Bruxelles, New York, j’ai eu à chaque fois assez de grain à moudre pour produire un article de trois pages environ, tout simplement car j’ai vu dans ces cités des humains à vélo et un paysage urbain plus ou moins propice à l’utilisation de notre mode de déplacement préféré. Pour Lisbonne en revanche, j’ai bienétonnant sur la ville basse. De part et peur de ne pas pouvoir noircir lesd’autre de cette colonne vertébrale dites trois pages, comme uneinclinée, des collines, toujours des angoisse de lycéen face à la feuillecollines, encore des collines. vierge… Car Lisbonne est une villeCertaines (Chiado, Bairo Alto, Alfama) sans vélo. Oui, vous avez bien lu. Jesont tellement pentues qu’elles ne ne pensais pas qu’il restât (imparfaitsont accessibles qu’à pied ou en du subjonctif, désolé…) une capitalefuniculaire, les fameux engins jaune européenne sans vélo. Julien Leblay,pétant, emblèmes de Lisbonne. cyclo-voyageur clermontois, m’avait confié après ses périples dans lesBelém cerné par les cars Balkans que même à Zagreb, et les voitures Belgrade ou Bucarest, quelques cou-rageux affrontaient sur leur bécane leDonc, la seule partie plate de trafic automobile infernal et desLisbonne est celle qui longe le Tage. conditions de sécurité plus que pré-Lisbonne est en effet construite au caires. Mais à Lisbonne, rien. Si : unbord de son estuaire, le plus large duBout de piste cyclable mal fichu seul cycliste et trois pointillés cycla-monde disent les guides. Hélas, trois bles mal fichus croisés en quatrefois hélas, cet itinéraire n’est même (classé patrimoine mondial de l’Hu-jours. pasaménagé pour les vélos ! manité) sont cernés de cars de tou-Pourtant, il y aurait de quoi faire. Le ristes et de bagnoles. Enlaidissement. Voilà pour le constat. En pigiste hon-foncier est pléthorique, grâce ou à Comble de malchance : la ville est nête, je dois essayer d’analyser cette cause du déplacement des activités comme coupée de sa zone maritime situation. A mon (humble) avis, je portuaires en aval de l’estuaire. Et par un cordon de voies expresses, dirais qu’un facteur et un seul est puis l’attrait majeur de Lisbonne, le une voie ferrée et des friches indus-responsable de l’aridité cyclable qui quartier historique de Belém, se trielles. caractérise la capitale portugaise : le situe à 6 km du centre et pourrait relief ! très bien être accessible en vélo. Au Les pieds plutôt que le vélo lieu de cela, les merveilles architectu-Des pentes à 15 % rales que sont le Torre de Belém etIntrigué, j’engage à l’hôtel la conver-le Monastère de Hiéronymitessation avec le barman. « Pourquoi les Lisbonne à beau se situer à 4 000 km de l’Oural, elle n’en propose pas moins des montagnes russes ! Pas de petites bosses aisément franchis-sables, non ; de véritables murs, du bon 15 %, du « brise-mollets » dans tous les sens. Schématiquement, il faut imaginer une grande et majes-tueuse place (Praça Do Comercio), au bord de l’estuaire du Tage. De cette place part l’artère principale de Lisbonne, véritable épine dorsale de la ville qui dessert deux autres places très fréquentées (Rossio et Restauradores) : l’avenue de la Liberté. Cette avenue d’environ 5 e km, percée au XVIIIsiècle suite au gigantesque incendie, monte sans arrêt dès le deuxième kilomètre pour aboutir au parc Edouard IV, au som-met duquel on jouit d’un panorama Un courageux à vélo, et encore en électrique
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Funiculaire pour accéder au Bairo Alto
Lisboètes ne se déplacent-ils pas plus à vélo ? », l’interroge-je. Il me regarde stupéfait : « qui oserait gravir quotidiennement de tels dénive-lés ? ». A défaut du vélo, on utilisera bien évidemment ses pieds et les trans-ports en commun, pour visiter Lisbonne. Le métro, composé de quatre lignes portant poétiquement
le nom d’une couleur, est très rapide et très propre. Les tramways des années 30 sont progressivement remplacés par des rames contempo-raines, mais il reste trois lignes pour escalader l’Alfama ou le Bairo Alto. Ils sont les rois, excluant parfois tout autre mode déplacement car ils prennent toute la largeur et ne s’ar-rêtent pas si facilement. Gare !
Le potentiel du littoral
Le potentiel est en revanche énorme sur la zone littorale, plate, jonchée de nombreux attraits et centres d’in-térêt, agréable avec vue imprenable sur le fleuve, du Parc des nations au nord (étonnante ville nouvelle construite pour l’exposition univer-selle de 1998) à Belém à l’ouest et même au-delà, vers les stations bal-néaires d’Estoril et de Cascais, soit une trentaine de kilomètres qui méri-teraient a minima du bidirectionnel jalonné ! Certes, les Portugais ont peut-être d’autres préoccupations en ce moment. Même si on pourrait argumenter des heures en faveur du vélo urbain dans un contexte de dif-ficultés économiques…
Mais, non, décidément, soyons beaux joueurs. En dehors de la zone littorale, les pentes, les trams, les rails du tram, la foule, l’étroitesse des rues, les pavés et les escaliers font que le vélo n’a pas vraiment sa place à Lisbonne. On laissera son pliant à la maison…
David Gesland
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