Riz et culture en Thaïlande
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Riz et culture en Thaïlande

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Riz et culture en Thaïlande Guy Trébuil Géoagronome au CIRAD et Université Chulalongkorn, Bangkok, Thaïlande « La souffrance du riziculteur est la souffrance du pays » Dicton thaïlandais Le riz est l’aliment de base dans la majeure partie de l’Asie et de nombreux autres pays, où il nourrit chaque jour environ 2,6 milliards de personnes pour qui il représente la plus importante source d’énergie et d’emploi. Mais en Thaïlande cette «céréale essentielle» qui occupe dix millions d’hectares, soit la moitié de la surface agricole utile du pays, n’est pas seulement consommée, elle est véritablement vénérée lors de cérémonies faisant partie intégrante de la très riche culture nationale qui attire chaque année plus de 10 millions de touristes étrangers. Plus qu’ailleurs sans doute, dans ce royaume le riz c’est bien la vie ! Plus de la moitié de la population du royaume vit de l’agriculture et la majorité des agriculteurs thaïs produisent du riz sur quelques hectares. On s’y salue encore le matin en se demandant si l’on a mangé son riz ou pas encore. Et dans ce dernier cas, c’est que la journée commence plutôt mal! Les thèmes rizicoles sont aussi courants dans d’importantes cérémonies, les chansons populaires et plusieurs arts comme la poésie, la peinture, etc. Par ailleurs, les différents types de rizicultures (irriguée, inondée, pluviale et à submersion profonde) ont littéralement façonné les paysages ruraux au fil des siècles. Mais le développement économique du pays délie le lien fort entretenu par la population avec le riz et estompe peu à peu le riche héritage culturel transmis par cette culture. Si la Thaïlande, premier exportateur mondial de riz (avec plus de sept millions de tonnes par an), vend aux autres pays un tiers de sa production nationale réputée pour sa qualité (Jasmine rice net), le thaïlandais moyen n’en consomme plus qu’environ 100 kilogrammes par tête et par an, soit un tiers de moins qu’il y a un quart de siècle et la moitiémoins que la consommation actuelle des birmans. Les paysages des plaines irriguées et des hautes terresde Thaïlande sont aussi moins rizicoles que par le passé alors que les cultures commerciales, notamment horticoles, s’y répandent rapidement enlieu et place de la noble céréale. Rituels rizicoles Le riz est cependant la seule culture que les agriculteurs thaïs vénèrent à chaque stade de son cycle, de la préparation du sol jusqu’aux opérations postrécolte. Ils en cultivent pourtant des dizaines d’espèces différentes. Les rituels liés au riz sont étroitement associés à la vie de la communauté villageoise et aux croyances religieuses. Ils insistent sur l’importance de vivre ensemble en harmonie, de s’aider mutuellement et jouentdonc aussi un rôle dans la vie économique villageoise (Gomez 2001). Les premiers rituels avant la campagne rizicole rendent hommage aux dieux et aux ancêtres afin de protéger les vies et les biens de la famille des différents dangers. Ces rituels comprennent le premier labour (liang phi ta hag), le premier repiquage (tok kla) et la cérémonie «pak khao ta hag». Les rituels pratiqués avant la récolte sont nombeux et visent à en garantir l’abondance en protégeant la culture des ravageurs, maladies et autres calamités : «pak ta lêou», «suad sangkaha», «rap kwan mae phosop», etc. Tout comme dans d’autres pays rizicoles asiatiques, l’esprit du riz réside dans la «mère paddy » ou la déesse du riz. En Thaïlande, la déesse du riz se nomme « Mae Phosop » et est capable
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