Noms et Surnoms des Céramistes arvernes - article ; n°3 ; vol.4, pg 287-300
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Description

Revue archéologique du Centre de la France - Année 1965 - Volume 4 - Numéro 3 - Pages 287-300
Dr BACHELIER,
Noms et surnoms des Céramistes arvernes.

Partant de réflexions sur le Druidisme et son évolution religieuse, depuis son monothéisme transcendant» originel, jusqu'au polythéisme gréco-romain, puis aux religions de salut (Néo-pythagoricisme, Religion isiaque, Mithracisme, Christianisme), l'Auteur envisage son influence sur les céramistes arvernes dont les noms sont très intéressants à étudier au point de vue éthymologîque ou ésotérique. Après une revue de 50 noms de potiers, il conclut que l'étude de la céramique doit nous faire pénétrer plus avant dans la connaissance de l'évolution du druidisme après la conquête, comme après la christianisation de la Gaule, de même que l'étude du druidisme doit nous faire mieux comprendre les thèmes développés par les céramistes arvernes, dont le répertoire très divers paraît profondément influencé par des préoccupations religieuses ou ésotériques.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 101
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Docteur Bachelier
Noms et Surnoms des Céramistes arvernes
In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 4, fascicule 3-4, 1965. pp. 287-300.
Résumé
Dr BACHELIER,
Noms et surnoms des Céramistes arvernes.
Partant de réflexions sur le Druidisme et son évolution religieuse, depuis son monothéisme transcendant» originel, jusqu'au
polythéisme gréco-romain, puis aux religions de salut (Néo-pythagoricisme, Religion isiaque, Mithracisme, Christianisme),
l'Auteur envisage son influence sur les céramistes arvernes dont les noms sont très intéressants à étudier au point de vue
éthymologîque ou ésotérique. Après une revue de 50 noms de potiers, il conclut que l'étude de la céramique doit nous faire
pénétrer plus avant dans la connaissance de l'évolution du druidisme après la conquête, comme après la christianisation de la
Gaule, de même que l'étude du druidisme doit nous faire mieux comprendre les thèmes développés par les céramistes arvernes,
dont le répertoire très divers paraît profondément influencé par des préoccupations religieuses ou ésotériques.
Citer ce document / Cite this document :
Bachelier Docteur. Noms et Surnoms des Céramistes arvernes. In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 4,
fascicule 3-4, 1965. pp. 287-300.
doi : 10.3406/racf.1965.1239
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/racf_0035-0753_1965_num_4_3_123914-08
NOMS ET SURNOMS DES CERAMISTES ARVERNES
par le Dr BACHELIER
Un très important travail, riche de faits et de documents, a été
consacré par le Dr Bachelier à des réflexions sur « Le Druidisme
et le Néo-Pythagoricisme » ; dans l'impossibilité où nous sommes
de le publier dans son intégralité, nous en extrayons le chapitre
particulièrement intéressant sur les « Noms et Surnoms des Céra
mistes arvernes », plein d'observations, de notations et d'aperçus
originaux.
N.D.L.R.
Le Feu et les industries du Feu furent, dès l'origine, l'apanage
de la classe sacerdotale. En Gaule, les Druides exercèrent leur autor
ité sur bien d'autres domaines. On peut dire qu'ils possédaient le
monopole de l'enseignement. Du point de vue religieux, on connaît
d'eux à la fois leur croyance en un monothéisme transcendant, et
en l'immortalité de l'âme. La transcendance de leur monothéisme
leur permit d'adopter l'apparence du polythéisme naturiste qu'ils
trouvèrent installé chez nous dès avant leur arrivée, puis le poly
théisme gréco-romain, et leur croyance en l'immortalité de l'âme
leur fit accueillir favorablement les religions de salut : néo-pytha-
gorisme, religion isiaque, Mitracisme, etc. Le christianisme devait
également leur plaire.
Il n'est donc pas surprenant de retrouver leur influence sur la
céramique arverne. Cette influence se manifeste par le nom des
potiers (théonymes, noms empruntés aux divers cultes admis par
eux, noms enfin se rapportant aux vertus assurant le salut). Mais
c'est surtout dans les œuvres d'art céramique que l'on peut vérifier
leur apport spécifiquement druidique.
En effet, l'enseignement druidique n'aboutissait pas seulement
à former des prêtres, mais des maîtres et des praticiens en toutes
sortes de disciplines : droit, lettres, médecine, sciences naturelles,
astronomie, etc., — au point que l'on a pu écrire que la majorité
des druides n'étaient pas « prêtres ». Avant la conquête, la classe
sacerdotale « supervisait » cependant maîtres et élèves. Cette autor
ité spirituelle, les Druides paraissent l'avoir conservée durant tout
l'empire romain. On la voit parfois se manifester, discrètement,
sous le camouflage devenu indispensable. H.-P. Eydoux a signalé
ce fait avec une sorte de surprise : « Ce qui est très troublant, ce
sont les rites gaulois et même pré-gaulois dont on a retrouvé les DOCTEUR BACHELIER 288
manifestations de survie en plein apogée romain. » II en cite quel
ques exemples : « Je pense que cette villa de Montmaurin devait
appartenir à une famille proprement druidique » et il ajoute :
« Ainsi se créait tout un panthéon, où les divinités gauloises s'asso
ciaient avec les dieux gréco-romains, où les premières restaient
honorées, au besoin en étant parées de noms nouveaux et repré
sentées sous les traits et avec les attributs des dieux des vain
queurs... On a même constaté que les vieilles tendances indigènes
avaient accusé une force nouvelle à la fin du IIe siècle et au IIIe
siècle1.
Cette dernière observation a son importance : le II* siècle et
le IIIe sont ceux où l'on a vu s'épanouir, à Lezoux et à Vichy, l'i
ndustrie de la céramique. On peut fixer en effet les périodes de la
poterie à Lezoux de la façon suivante : Ire période, de 40 à 75 ;
deuxième période, de 75 à 110 ; troisième de 110 à 230 ;
quatrième de 230 à 257, date de la destruction des diffé
rentes officines de céramique par les invasions barbares ; par1
exemple, à Vichy, « l'Officine du Champ des Potiers de Terre-
Franche se situe au temps de la belle 3e période de Lezoux » 2.
Or, on a pu relever, sur un certain nombre de poteries et de
moules, des signatures que l'on peut classer en deux grandes caté
gories : « Le premier type habituel est constitué par la signature
sur la panse du vase, au milieu du décor, en relief, venue avec le
moulage de l'objet, le plus souvent rétrograde... Le nom du potier
peut être au nominatif, seul ou suivi de FE (fecit) : PATERNFE ;
il est presque toujours au génitif, seul (IVLLINI) ou bien suivi
des lettres OF liées (CINNAMI OF) ou bien suivi de M (manu) :
SERVM, CALETIM.
« Le deuxième type habituel de signature, le plus fréquent,
est constitué par le nom du potier, inscrit non plus sur la panse,
mais sur le fond de l'objet, — non plus moulé, mais imprimé avec
un poinçon-matrice sur la pâte fraîche, après tournage, sous forme
de petites lettres bâtons en relief, en écriture ortho, dans un car
touche rectangulaire à bords nets, apparaissant en creux... Le
nom du potier peut être : au nominatif, soit seul : APOLINARIS,
CAVTERRA, soit suivi de FE (fecit) : LVCIV.FE (pour LVCIVS ?) ;
soit au génitif seul : COMICATI, CACASI ; soit au génitif suivi
de O (officinà) : COSAXIO ; soit le plus souvent au
de M ou MA (manu), tels sont : BIRRIMI.M. CRIXI.MA... »
« Les signatures moulées sur panses montrent par la fr
équence du sigle OF qu'il s'agit de maîtres-potiers ou de proprié
taires d'officines...
« Les signatures imprimées dans le cartouche sur fond d'objet
soulèvent deux problèmes différents : le premier est celui de la
qualité du signataire et de la signification des sigles M, MA, F, FE.
1. H.P. Eydoux. — Monuments et Trésors de la Gaule, Paris, Pion, 1958.
2. Dr Max Vauthey et Paul Vauthey. — Terre-Franche, Officine de la cér
amique rouge..., Bull. Soc. Hist, et Arch, de Vichy et des environs, N° 62, janv.-
déc. 1960, p. 337. ET SURNOMS DES CÉRAMISTES ARVERNES 289 NOMS
En effet, les noms au génitif seul (COMICATI) ou au nominatif
seul (APOLINARIS, CAVTERRA) ne préjugent pas de la qualité
professionnelle, c'est-à-dire ne permettent pas de dire si le nom
est celui du Maître d'œuvre, propriétaire du moule ou du type de
forme, ou bien celui de l'artisan, de l'ouvrier.
« A l'opposé, les signatures terminées par M, MA ou FEsont
tellement nombreuses par rapport aux précédentes que véritabl
ement elles emportent la conviction et que l'on doit admettre qu'elles
indiquent d'une façon indiscutable la main ou celui qui a fait le
travail, et par contre-coup elles permettent de croire que, d'une
façon générale, toutes les signatures matricées dans le fond du
vase indiquent le fictor, l'artisan-potier. Celui-ci d'ailleurs pouvait
fort bien imprimer un moule portant sur la panse la signature de
son patron ou un gabarit de tournage propre à ce dernier. » 3.
Nous laisserons de côté le second problème, « celui de l'iden
tification et de la localisation géographique des noms de potiers »,
qui nous entraînerait hors de notre sujet, et nous nous bornerons
à étudier les noms des céramistes de Lezoux et d

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