Mitania de Bernard Afflatet (extrait)
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Résumé En 2100, Chris Nolan, accompagné seulement de Juliet, un système informatique qui lui sert de pilote et d’aide dans son quotidien, part explorer l’univers pendant douze ans à la recherche d’une vie civilisée. En 2112, il rentre sur terre bredouille. Entre-temps, sept siècles se sont écoulés sur notre planète qui lui est devenue inhospitalière : les continents, les pays se sont déplacés. Le monde est pleinement sauvage et aucun vestige ni trace de vie humaine n’y subsistent. Où est passée la Base Aérospatiale Internationale de Dubaï ? Pourquoi l’humanité a-t-elle disparu ? Y a-t-il des survivants ? Où se cachent-ils ? Chris et Juliet forment un singulier couple héros/machine : deux « Êtres » improbables, l’un asocial et l’autre qui, bien qu’artificiel, sait se rendre indispensable à cet homme esseulé et taciturne. Un roman d’anticipation et d’aventure, qui pose la question des limites de la civilisation, celles de l’Humain et de son inéluctable solitude. Un roman troublant, bien documenté, qui donne à réfléchir, sur fond de plaidoyer écologique. Le style est dense et précis, très visuel. C'est une invitation à s'interroger sur l'aventure humaine et son devenir… PLUS DE SF ET DE FANTASY SUR numeriklire.net Bernard Afflatet MITANIA ISBN : 978-2-89717-693-8 numeriklire.net À mon clair de lune, Mon clair de terre, Ma CLAIRE à vie, CATHERINE… Le voyage est une suite de disparitions irréparables.

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Publié le 23 mai 2014
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Langue Français

Extrait

Résumé
En 2100, Chris Nolan, accompagné seulement de Juliet, un système informatique qui lui sert de pilote et d’aide dans son quotidien, part explorer l’univers pendant douze ans à la recherche d’une vie civilisée. En 2112, il rentre sur terre bredouille. Entre-temps, sept siècles se sont écoulés sur notre planète qui lui est devenue inhospitalière : les continents, les pays se sont déplacés. Le monde est pleinement sauvage et aucun vestige ni trace de vie humaine n’y subsistent. Où est passée la Base Aérospatiale Internationale de Dubaï ? Pourquoi l’humanité a-t-elle disparu ? Y a-t-il des survivants ? Où se cachent-ils ? Chris et Juliet forment un singulier couple héros/machine : deux « Êtres » improbables, l’un asocial et l’autre qui, bien qu’artificiel, sait se rendre indispensable à cet homme esseulé et taciturne. Un roman d’anticipation et d’aventure, qui pose la question des limites de la civilisation, celles de l’Humain et de son inéluctable solitude. Un roman troublant, bien documenté, qui donne à réfléchir, sur fond de plaidoyer écologique. Le style est dense et précis, très visuel. C'est une invitation à s'interroger sur l'aventure humaine et son devenir…
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Bernard Afflatet
MITANIA
ISBN : 978-2-89717-693-8
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À mon clair de lune, Mon clair de terre, MaCLAIREà vie, CATHERINE
Le voyage est une suite de disparitions irréparables. Paul Nizan (1905-1940)Aden-Arabie
Norvège — 28 mars L’Homme…L’homme chevauche une monture de métal noir. L’aéroplane se pose sur le mont Ulrikenet son pilote, un couteau à la main, déambule jusqu’au sommet. Pointé sur lui, le canon d’une arme égrenant les secondes patiente. L’homme ne contemple pas la baie de Bergen. Non… Il se poste devant un taillis et son regard se perd dans les feuilles acérées d’un genévrier. Dans moins de dix secondes, lame et balle rempliront leur office. L’homme perdra connaissance et l’Univers l’accueillera pour un nouveau voyage. Alors, c’est sa seule espérance, il ne concevra plus le poids de la solitude…
PREMIÈRE PARTIE
Chapitre I
Voie lactée, au retour de Proxima Centauri … à nouveau je ne ressens plus les lois de la pesanteur. J’avance lentement vers le visage flamboyant. Ses traits féminins semblent illuminés de l’intérieur. Tout est si sombre autour… Mon corps est aussi léger qu’une plume. Il se met à flotter en douceur, et de flux en reflux s’avance progressivement vers la face sibylline et noirâtre aux yeux luminescents, d’un bleu céruléen comme irréel… Bercé d’une onde chaude, au rythme du souffle de sa bouche aux contours vert prasin, je vogue au gré d’un fluide éthéré que je ne perçois pas. Une main blanche, immaculée, s’est posée sur ses yeux et le balancement s’achève. Puis médusé, envoûté par sa voix je me fige, suspendu à ses lèvres : « Vær ikke redd, Firehundreogtolv. Du er ikke lenger alene »… Je m’éveillais en sursaut, exilé volontaire à des années-lumière de la Terre. Et ce n’était pas une image. Depuis bientôt douze ans, j’ouvrais les yeux chaque matin en me racontant le plus fabuleux voyage de l’histoire humaine : je parcourais l’univers à une vitesse folle. Bonjour Quatre cent douze. La voix deJuliet metirait de mon sommeil et de son cauchemar hebdomadaire en me saluant par mon matricule militaire – mutation de Chris Nolan, mon vrai nom, celui de l’homme que j’étais avant de devenir un singleton numéroté se faufilant sur les courbes en quatre dimensions d’un grand ensemble au nombre infini d’étoiles. Juliet. On avait donné ce prénom aucalculateur autonomeen hommage à nos ancêtres e[ 1 ] du XXIsiècle :Juliette étaitla voix féminine intégrée au système de guidage GPS de Bernie, mon grand-père maternel. Je souris encore en le revoyant hurler sur ce minuscule écran, s’égosillant aprèscelle-ciqui ne pouvait pasla fermer! — BonjourJuliet, comment allons-nous aujourd’hui ? Bien sûr, elle ne me répond pas. Si seulement ses concepteurs avaient eu la bienveillance de lui autoriser une réplique de temps en temps mon séjour dans l’espace m’aurait paru moins monotone, surtout plus distrayant. L’occupation principale deJulietest de nous mener à bon port,EDGE etmoi. L’Extra-Dimensional-Guide-Experience estun vaisseau ovoïde dontJulietl’embryon, ou plutôt l’encéphale de l’embryon. Parcourant est les 25 kilomètres de câbles et de réseaux – véritables viscères du système – les informations arachnides tissent et retissent à chaque instant leur toile de données. PourJuliet, entretenir son hôte humain ne représente que 2 % de ses préoccupations. Je n’en suis pas jaloux,Julietet moi c’est à la vie à la mort. J’envisage de traîner mes 75 456 grammes et mon mètre quatre-vingt-cinq jusqu’au box-cuisine oùJulietsert un succédané de café. La journée sera longue, plus que les me précédentes, mais moins que les prochaines. Les trois premières années à bord du vaisseau EDGE furent acceptables, les quatre suivantes difficiles, la huitième et la neuvième insupportables et les trois dernières un vrai calvaire. La solitude y est pour beaucoup, incontestablement.
Bien sûr, j’ai été choisi pour cela ; mes « carences en sociabilité ». Je suis imperméable au besoin de communiquer avec mes semblables. Enfant, j’aurais voulu sauver le monde, l’analyser et le comprendre pour mieux l’aider. J’avais l’espoir que les adultes autour de moi tariraient la source de mes questionnements, qu’ils étancheraient ma soif de savoir et de connaissance d’eux, de nous, les humains. Au lieu de cela, on m’inonda d’épuisants discours sur des thèmes aussi variés que la hausse des prix, le prix de l’effort, le prix des choses, le prix de la vie, même le prix de la liberté (au prix de longues discussions !), la perfidie des patrons, la mauvaise foi de leurs employés, les manies de la vieille fille du dessous et les amants de la libertine du dessus. Autour de moi, on saliva sur les bonheurs des stars de magazines, sur leurs malheurs aussi. On m’initia aux joies des rêves inaccessibles qu’il serait trop risqué de rendre réalisables. On m’enseigna en vain ces gestes et ces regards qui forment des êtres aux jugements pollués, et qui ne se voient plus penser. Chaque acte, même le plus honnête, est de fait corrompu, car empreint de calculs. Mes camarades d’école n’avaient rien à envier à leurs aînés puisqu’ils suivaient consciencieusement leur route, par un biais de l’éducation ou par mimétisme. Leur souci vestimentaire, leur soif de compétition, leur jalousie et son lot de méchancetés ne m’intéressaient pas. J’avais maintes fois tenté de m’intégrer, mais une lassitude et le sentiment d’aller à l’encontre de moi-même m’avaient vite découragé. Je me réfugiai très tôt dans un mutisme que d’aucuns jugeaient égoïste, affichant le visage d’ange et son sourire de façade qu’il sied d’adopter quand on fuit l’intrusion… L’école achevait sa mutation technologique. Les premierscyber-teachers métamorphosèrent l’enseignement des mathématiques. Une banque virtuelle infinie de profils physiques et psychologiques permettait l’élaboration du « professeur idéal ». Ainsi, chaque élève suivait les cours de sonavatar oud’un personnage créé à l’envi sur l’e-n’cyclopediaeflexible fournie par l’état. Toutes les disciplines furent bientôt diffusées par le biais de cesflexo-computeursles élèves emportaient partout avec eux, pliés en deux que puis roulés en tube pour tenir dans des housses pas plus volumineuses qu’un étui à lunettes. La plupart des étudiants s’instruisaient à domicile, à leur rythme, épiés par webcam ; le regard bienveillant de leurcyber-teacher. Jepréférais me rendre jusqu’à la salle de cours qui se trouvait à deux pas de chez moi. Elle était souvent déserte – ce qui convenait parfaitement à mon asociabilité – et j’y travaillais sans relâche jusque tard dans la nuit. À cette époque, les évaluations étaient distribuées de façon quantitative ; on pouvait enchaîner les niveaux – chaque matière indépendamment l’une de l’autre – pourvu qu’ils soient validés par lee-Conseil. Doué pour l’analyse physico-mathématique, je pus rapidement intégrer l’ensemble des cursus scientifique et général pour me consacrer à la [ 2 ] philosophie et à l’e-9– la « psychologie remodelée » du professeur Nine Graham. Les années passaient, chargées des félicitations due-Conseil. Une crise d’adolescence, malmenée par une première introspection (travail sur soi obligatoire pour tout étudiant en psychologie), me fit néanmoins perdre quelques mois ; un relent de l’enfance qui s’étonnait encore, voyant chez ses semblables comme en son reflet, que l’être humain fût si décevant pour peu qu’il soit observé. J’obtins tout de même monLauréatun an avec d’avance, mais dus renoncer, sous les assauts répétés de mon père – haut gradé militaire – à poursuivre mes études supérieures sur la voie tracée par le professeur Graham, pour me livrer corps et âme aux matières scientifiques. Plus tard, mon diplôme d’ingénieur aéronautique en poche, j’intégrai l’armée de l’air française, devins pilote d’hélicoptère et postulant au poste d’astronaute. Trois séjours dans la Station Spatiale Internationale confirmèrent mon asociabilité. Si mes confrères avaient
certes un bagage intellectuel et une science que l’on peut qualifier de supérieurs à la moyenne, ils n’en restaient pas moins pour la plupart obnubilés par le succès et le statut social. Leurs conversations tournaient invariablement autour de deux obsessions : les équations d’astrométrie et leur réussite personnelle. Quand les premières sessions de qualifications au projet EDGE furent lancées, je me précipitai, voyant dans ce programme une échappatoire, une aventure inespérée, et un moyen de vivre seul tout en réalisant un rêve : trouver dans l’univers une autre forme de vie intelligente, capable de répondre à la question existentielle la plus élémentaire qu’aucun cerveau humain ne parvenait à résoudre : le « Pourquoi » final, ultime, celui qui refermait la boucle, qui livrait au Big-Bang sa raison d’être et, des milliards d’années plus tard, la sienne à l’espèce humaine. L’expérience fut lancée fin 2085 et son achèvement 15 ans plus tard allait être une véritable révolution dans le domaine aérospatial quand, le 3 mai 2100, le premier engin extra-dimensionnel de l’histoire humaine s’apprêta à quitter la Terre. Mais la création théorique du système de propulsion avait pris plus d’un siècle, dès les travaux du suédois Hannes Alfven, prix Nobel de physique en 1970, et du professeur français Jean-Pierre [ 3 ] Grandiss, astrophysicien et directeur de recherche au CNRS. Celui-ci fut longtemps considéré comme un doux illuminé, un farceur. Toujours est-il que plusieurs décennies après on fit resurgir des archives une technologie révolutionnaire – la MHD ou Magnéto-Hydro-Dynamique – tirée directement des travaux de Grandiss. Malheureusement, si les premiers essais réussis virent Grandiss heureux d’être enfin pris au sérieux, il ne vécut pas assez longtemps pour participer à la conception de EDGE. Les PDG de STAGE-Cie – la société de fabrication et d’assemblage des principaux moteurs de propulsion de EDGE – avaient obtenu le monopole avec leurplasmatron, et les premiers anneaux de supraconducteurs furent bobinés bien que, jusqu’en 2038, on ne [ 4 ] misa guère sur cette technologie. Finalement, la production de EDGE serait répartie entre les usines allemande, française et japonaise de STAGE-Cie, tandis que le montage et l’assemblage duplasmatron se feraient à la maison mère du Colorado. EDGE serait ensuite acheminé par porte-avions jusqu’à la Base Aérospatiale Internationale de Dubaï où la rampe de lancement était déjà en construction. Un drone de l’armée américaine, à turbines autonomes (énergie solaire), serait spécialement modifié pour s’intégrer sous la coque de EDGE et permettre au pilote de disposer d’un équipement indispensable à ses déplacements au cas où cela serait nécessaire. Après moult palabres et courbettes aux pieds de ceux qui n’ont d’autre préoccupation que l’avenir de l’humanité (pourvu que le produit soit un bon investissement !), l’aval fut donné pour la fabrication de l’élément central : leplasmatron. Mais une crise économique sans précédent menaçait – elle allait balayer l’ensemble du schéma politico-financier mondial – et par crainte d’avoir à reporter à jamais le projet EDGE, il fut accepté dans sa globalité ! Aucun échec ne serait toléré. Il n’y aurait pas de voyage-test, pas d’essai préalable. Il faudrait sacrifier un volontaire pour un voyage grandeur nature. Me voilà donc pointant mon nez tel un bec au dehors de mon duvet sans plumes, cheveux ébouriffés et yeux poisseux, comme un poussin stellaire émergeant de son œuf ! Les semaines et les mois d’entraînement se succédèrent et j’obtins le grade de capitaine. Les collègues se faisaient de plus en plus rares, et les derniers postulants se comptaient désormais sur les doigts des deux mains. C’est au dernier rendez-vous que la
décision fut prise de me choisir comme cobaye (appelons les choses par leur nom). Lorsque le général Grandt et son ministre me regardèrent au début de l’entretien, j’eus l’impression que derrière une prestance d’apparat, ils étaient moins confiants que moi. Il m’apparut évident dès l’amorce de la conversation qu’ils n’avaient pas trouvé le chaînon manquant, cet élément surdoué, ce VRP qui porterait la fierté de la NASA et de l’ESA réunies à travers le temps et les galaxies pour l’offrir en parade aux peuplades extraterrestres. Le général Grandt était engoncé dans son costume kaki, le faciès et le cou – étranglé par un col trop étroit – aussi rouges que s’il les lavait à l’eau bouillante, des yeux perfides et bleus qu’aucune bonté intérieure, pourvu qu’elle existât, n’aurait pu traverser, incrustés sous une lisière de cheveux argentés coupés en brosse. Et une bouche aux lèvres saillantes, comme taillées au couteau, dont les commissures tendues frisaient la déchirure. Francis Tradon, le ministre de la Défense Internationale, semblait plus détendu, mais en façade seulement. Son complet bleu anthracite lui donnait une allure décontractée, habillant un homme très mince, sec, de petite taille, aux lunettes démodées, cachant un regard fuyant qui témoignait d’une grande intelligence au service du calcul et de la manigance plus qu’à l’amour de son prochain. Il ne souriait jamais, ce qui ne me dérangea pas. On me rappela ma tâche et la lourde responsabilité qui m’attendraient si j’étais sélectionné : mener à son terme une mission de douze années en solitaire, avec pour seule compagnie la présence vocale deJuliet, une interface-machine. En effet, on devait limiter le volume habitable et la place réservée aux vivres. Et puis la probabilité qu’un individu seul se suicide était plus faible que celle que deux hommes s’entre-tuent ! Une expérience unique en son genre, maintes fois préparée, mais qui n’avait que des garanties théoriques, dont l’issue était un mystère, au caractère dangereux et disons-le aléatoire, ayant coûté la bagatelle de 30 milliards d’euros. Un vaisseau de 45 mètres de long, oviforme – où 28 m3 seulement avaient été réservés à la zone de vie de l’occupant – enroulé autour d’un système de propulsion unique au monde permettant d’engloutir l’espace-temps, enverrait balader sa coquille quelque part dans la Voie lactée, explorant les systèmes de 2 millions d’étoiles… Et reviendrait sur Terre ! Rechercher des traces de vies évoluées sur d’autres planètes dans les amas d’étoiles voisins tenait déjà de la science-fiction. Voyager à des vitesses proches de celle de la lumière semblait un grand privilège ou une folie. Mais revenir douze ans plus tard quand la Terre aurait pris, elle, un coup de vieux de sept siècles paraissait carrément surréaliste. Car grâce auplasmatron, je pourrais me déplacer tel un photon, une particule lumineuse, à une vitesse variant entre 90 et 99,999999 % de celle de la lumière, avalant l’énergie du vide spatial tel un requin-baleine le plancton de la mer. Cettephoto-vitesse, associée théorique de la relativité d’Einstein, me porterait jusqu’au terme d’un voyage qui ne durerait pour moi qu’une douzaine d’années, tandis que pour l’humanité restée sur Terre, sept cents ans se seraient écoulés. À la fin de l’audience, qui dura quatre heures sans interruption, nous nous regardâmes une dernière fois dans les yeux, fatigués par cette ultime journée, dans une fausse pose décontractée et un soupir de circonstance. Faisant mine que l’entretien était terminé, l’homme aux épaules brodées d’étoiles, observé du coin de l’œil par un ministre plus qu’attentif, m’envoya cette phrase anodine, comme une plaisanterie : — … dites voir cap’tain Nolan, et si quand vous reviendrez il n’y avait plus personne sur Terre ? Je vis dans leurs yeux l’attente de ces mots qui font qu’en un instant une vie peut
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