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31
EAN13
9782824711898
Licence :
Libre de droits
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Français
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9782824711898
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Français
CHARLES BARBARA
LES ORA GES DE LA
V I E
BI BEBO O KCHARLES BARBARA
LES ORA GES DE LA
V I E
1860
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1189-8
BI BEBO OK
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Sour ces :
– B.N.F .
– Éfélé
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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T H ÉRÈSE LEMAJEU R.
1CHAP I T RE I
Ouv ertur e .
’ . L’épithète é quivaut à une biographie , ou
tout au moins à plusieur s p ag es de détails. Outr e un r e v enu d’uneC dizaine de mille francs, il de vait un jour hériter de sa mèr e , Mme
v euv e Mar cille , et de deux oncles mater nels, l’un est commandant de
cavalerie , l’autr e pr o cur eur g énéral, tous deux g ar çons et fort riches. Éle vé
dans le r esp e ct des traditions et des conv entions humaines, il ne semblait
p as que ses actions dussent jamais sortir des b or nes que lui avait tracé es
l’é ducation. L’étonnement, on le conçoit, n’ en serait que plus vif s’il ar
rivait qu’il fût condamné à êtr e l’ o ccasion d’un scandale .
D epuis quelque temps déjà , il était l’ objet d’un br uit qui pr enait
chaque jour plus de consistance . Lui, Mar cille , tenant aux pr emièr es
familles de l’ endr oit p ar les alliances, et p ouvant, p ar sa fortune , aspir er à
la main des plus riches héritièr es, avait, prétendait-on, pr omis le mariag e
à une jeune fille oblig é e de travailler p our viv r e . On la nommait érèse
Lemajeur . Elle s’ o ccup ait de ling erie et raccommo dait les dentelles. Sa
2Les orag es de la vie Chapitr e I
mèr e , depuis longtemps v euv e , femme mélancolique , moins vieille qu’il
ne semblait, avait eu des r e v er s de fortune .
La mé disance s’était déjà à satiété amusé e de ces détails, que Mme
Mar cille les ignorait encor e absolument. Son amie la plus intime , Mme
A délaïde Grang er , se dé cidait un matin à v enir les lui appr endr e . D e même
que Mme Mar cille n’avait qu’un fils, Mme Grang er n’avait qu’une fille , et
les deux amies, dans leur intimité constante , s’étaient plu à conv enir
toujour s plus sérieusement de marier Eugène Mar cille à la viv e et spirituelle
Cor nélie . A u br uit, qui cir culait, Mme Grang er ne p ouvait donc manquer
de s’émouv oir . Mme Mar cille , au contrair e , se cr ut fondé e à y opp oser
une incré dulité dé daigneuse .
« La chose est à ce p oint ridicule , dit-elle , que je m’étonne de v ous en
v oir émue . »
Ces p ar oles empr untaient une certaine âcr eté d u ton et de l’air dont
elles étaient dites. On compr enait, rien qu’à la v oir , combien de vait la
blesser l’hy p othèse seule d’une p ar eille mésalliance . D e p etite taille , à la v eille
de pr endr e de l’ emb onp oint, elle avait un visag e d’une blancheur mate ,
e x empt encor e de ces rides qui semblent compter sur la p e au les anné es
qui s’ env olent. Mais elle en était à cet âg e on l’ on ne r etient plus la
jeunesse et la fraîcheur , prêtes à s’é chapp er , qu’à for ce de quiétude et d’art,
à ce moment critique où il suffit p our vieillir ir rémé diablement d’un jour
d’ oubli ou de chagrin. D es fossees, cr eusé es aux angles de sa b ouche ,
dont elle avait coutume de mordr e la lè v r e inférieur e , donnaient à sa
physionomie une e xpr ession mo queuse que , du r este , cor rig e ait la douceur de
l’ œil v oilé à demi sous les p aupièr es et les cils. Un nez aquilin,
délicatement effilé , ennoblissait l’ ensemble . Le long des joues, de chaque côté
du fr ont, tombait une gr osse b oucle de che v eux br uns, p arfilés à p eine
de quelques brins d’ar g ent. Sa b e auté , son esprit, sa dé v otion, sa qualité
de mèr e d’un jeune homme aimable , héritier présomptif des fortunes de
deux riches célibatair es, lui valaient, bien que d’une famille enrichie p ar le
commer ce , d’êtr e de l’aristo cratie et de jouir d’une grande considération.
« V o y ons, r eprit-elle , nous n’ en sommes plus à craindr e d’app eler les
choses p ar leur nom. Il s’agit pr obablement de quelque amour ee p
assagèr e . Cela est mal, sans doute , il mérite qu’ on l’ en blâme , et je ne me fais
p as faute de le lui rép éter chaque jour . Mais so y ez certaine aussi que mon
3Les orag es de la vie Chapitr e I
Eugène est tr op bien né p our jamais entr epr endr e quoi que ce soit contr e
l’honneur de sa famille . »
Mme Grang er ne fut que mé dio cr ement touché e p ar l’assertion.
« La vérité est, répliqua-t-elle , que v otr e Eugène s’ est amouraché
d’une fille de rien, à laquelle il a fait une pr omesse de mariag e : v ous êtes
seule à ignor er cela. Comme v ous, dans le princip e , Henriee D esmar r es,
qui pr end à la fortune de v otr e fils autant d’intérêt que v ous en pr enez
v ous-même , r efusait absolument d’y cr oir e . Sa conster nation pr ouv e
assez aujourd’hui qu’ elle ne doute plus. »
A u nom d’Henriee D esmar r es, Mme Mar cille tr essaillit légèr ement ;
un é clair d’imp atience , sinon de colèr e , brilla dans ses y eux. L’ e xpr ession
de ses traits présag e a quelque r emar que p eu bienv eillante . Soit charité ,
soit pr udence , elle l’ar rêta sur ses lè v r es. Après un effort é vident, elle
rép ondit av e c une néglig ence affe cté e :
« V ous me rassur ez tout à fait. e ne le disiez-v ous plus tôt ? Je
connais effe ctiv ement la bienv eillance de cee chèr e Henriee p our
Eugène ; mais je sais aussi que mon frèr e Nar cisse p asse tout son temps chez
elle . V ous imaginez-v ous l’indignation et la fur eur du commandant, si le
fait que v ous m’annoncez avait quelque fondement sérieux ? Or , j’ai v u
Nar cisse hier , et il ne m’ en a p as seulement ouv ert la b ouche . La chose
ne mérite é videmment p as qu’ on en p arle . Allez, cr o y ez-moi, b on sang ne
saurait mentir : Eugène est p arfaitement incap able de v ouloir autr e chose
que ce que nous ambitionnons p our lui. »
L’