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Publié par | bibebook |
Publié le | 14 janvier 2013 |
Nombre de lectures | 37 |
EAN13 | 9782824710549 |
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Langue | Français |
Extrait
JU LES AMÉDÉE BARBEY D’ A U REV I LL Y
LES DIABOLIQU ES
BI BEBO O KJU LES AMÉDÉE BARBEY D’ A U REV I LL Y
LES DIABOLIQU ES
1882
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1054-9
BI BEBO OK
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.ES DIABOLIQU ES ,
M. E. DEN T U , leur premier éditeur, de la bonne grâce avecL laquelle il nous a autorisé à faire entrer cet ouvrage dans les
ŒU V RES COMP LÈT ES de M. J. BARBEY D’ A U REV I LL Y .
L’Éditeur ,
A. L.
A qui dédier cela ?. . .
J. B. D’ A.
n
1P RÉF A CEDE LA P REMI ÈRE
ÉDI T ION DES DIABOLIQUES
pr emièr es !
V Si le public y mord, et les tr ouv e à son g oût, on publiera pr
ochainement les six autr es ; car elles sont douze , — comme une douzaine
de pê ches, — ces p é cher esses !
Bien entendu qu’av e c leur titr e de DIABOLIQU ES, elles n’ ont p as la
prétention d’êtr e un liv r e de prièr es ou d’Imitation chrétienne . . . Elles
ont p ourtant été é crites p ar un moraliste chrétien, mais qui se pique
d‘ obser vation v raie , quoique très hardie , et qui cr oit — c’ est sa p o étique , à
lui — que les p eintr es puissants p euv ent tout p eindr e et que leur p eintur e
est toujour s assez morale quand elle est tragique et qu’ elle donne
l’horr eur des choses qu’ elle r etrace . Il n’y a d’immoral que les Imp assibles et
les Ricaneur s. Or , l’auteur de ce ci, qui cr oit au Diable et à ses influences
dans le monde , n’ en rit p as, et il ne les raconte aux âmes pur es que p our
les en ép ouvanter .
and on aura lu ces DIABOLIQU ES, je ne cr ois p as qu’il y ait p
ersonne en disp osition de les r e commencer en fait, et toute la moralité d’un
2Les diab oliques Chapitr e
liv r e est là . . .
Cela dit p our l’honneur de la chose , une autr e question. Pour quoi
l’auteur a-t-il donné à ces p etites trag é dies de plain-pie d ce nom bien sonor e
— p eut-êtr e tr op — de DIABOLIQU ES ? . . . Est-ce p our les histoir es
ellesmêmes qui sont ici ? ou p our les femmes de ces histoir es ? . . .
Ces histoir es sont malheur eusement v raies. Rien n’ en a été inv enté .
On n’ en a p as nommé les p er sonnag es ; v oilà tout ! On les a masqués, et
on a démar qué leur ling e . . . « L’alphab et m’app artient, » disait Casano va,
quand on lui r epr o chait de ne p as p orter son nom. L’alphab et des r
omancier s, c’ est la vie de tous ceux qui eur ent des p assions et des av entur es, et
il ne s’agit que de combiner , av e c la discrétion d’un art pr ofond, les ler es
de cet alphab et-là . D’ailleur s, malgré le vif de ces histoir es à pré cautions
né cessair es, il y aura certainement des têtes viv es, monté es p ar ce titr e
de DIABOLIQU ES, qui ne les tr ouv er ont p as aussi diab oliques qu’ elles
ont l’air de s’ en vanter . Elles s’aendr ont à des inv entions, à des
complications, à des r e cher ches, à des raffinements, à tout le tr emblement du
mélo drame mo der ne , qui se four r e p artout, même dans le r oman. Elles se
tr omp er ont, ces âmes char mantes !. . . Les DIABOLIQU ES ne sont p as des
diableries : ce sont des DIABOLIQU ES, — des histoir es ré elles de ce temps
de pr ogrès et d’une civilisation si délicieuse et si divine , que , quand on
s’avise de les é crir e , il semble toujour s que ce soit le Diable qui ait dicté !. . .
Le Diable est comme Dieu. Le Manichéisme , qui fut la sour ce des grandes
hérésies du Mo y en Ag e , le n’ est p as si bête . Malebranche
disait que Dieu se r e connaissait à l’ emploi des mo y ens les plus simples.
Le Diable aussi.
ant aux femmes de ces histoir es, p our quoi ne seraient-elles p as les
DIABOLIQU ES ? N’ ont-elles p as assez de diab olisme en leur p er sonne
p our mériter ce doux nom ? Diab oliques ! il n’y en a p as une seule ici qui
ne le soit à quelque degré . Il n’y en a p as une seule à qui on puisse dir e
sérieusement le mot de « Mon Ang e ! » sans e x ag ér er . Comme le Diable ,
qui était un ang e aussi, mais qui a culbuté , — si elles sont des ang es, c’ est
comme lui, — la tête en bas, le . . .. r este en haut ! Pas une ici qui soit pur e ,
v ertueuse , inno cente . Monstr es même a p art, elles présentent un effe ctif
de b ons sentiments et de moralité bien p eu considérable . Elles p our raient
donc s’app eler aussi « les Diab oliques, » sans l’av oir v olé . . . On a v oulu
3Les diab oliques Chapitr e
fair e un p etit musé e de ces dames, — en aendant qu’ on fasse le musé e ,
encor e plus p etit, des dames qui leur font p endant et contraste dans la
so ciété , car toutes c hoses sont doubles ! L’art a deux lob es, comme le
cerv e au. La natur e r essemble à ces femmes qui ont un œil bleu et un œil noir .
V oici l’ œil noir dessiné à l’ encr e — à l’ encr e de la p etite v ertu.
On donnera p eut-êtr e l’ œil bleu plus tard.
Après les DIABOLIQU ES, les CÉLEST ES. . . si on tr ouv e du bleu assez
pur . . .
Mais y en a-t-il ?
JU LES BARBEY D’ A U REV I LL Y .
Paris, I ᵉʳ mai 1874.
n
4LE RI DEA U CRAMOISI
Re ally
ter riblement d’anné es, je m’ en allais chasser le gibier d’ e au
dans les marais de l’Ouest, — et comme il n’y avait p as alor s deI chemins de fer dans le p ay s où il me fallait v o yag er , je pr enais
la dilig ence de øøø qui p assait à la p ae d’ oie du châte au de Rueil et qui,
p our le moment, n’avait dans son coup é qu’une seule p er sonne . Cee p
ersonne , très r emar quable à tous ég ards, et que je connaissais p our l’av oir
b e aucoup r encontré e dans le monde , était un homme que je v ous
demanderai la p er mission d’app eler le vicomte de Brassard. Pré caution pr
obablement inutile ! Les quelques centaines de p er sonnes qui se nomment
le monde à Paris sont bien cap ables de mer e ici son nom véritable . . . Il
était envir on cinq heur es du soir . Le soleil é clairait de ses feux allentis
une r oute p oudr euse , b ordé e de p euplier s et de prairies, sur laquelle nous
nous élançâmes au g alop de quatr e vig our eux che vaux dont nous v o yions
les cr oup es musclé es se soule v er lourdement à chaque coup de fouet du
p ostillon, — du p ostillon, imag e de la vie , qui fait toujour s tr op claquer
son fouet au dép art !
5Les diab oliques Chapitr e
Le vicomte de Brassard était à cet instant de l’ e xistence où l’ on ne fait
plus guèr e claquer le sien. . . Mais c’ est un de ces temp éraments dignes
d’êtr e Anglais (il a été éle vé en Angleter r e ), qui, blessés à mort, n’ en
conviendraient jamais et mour raient en soutenant qu’ils viv ent. On a dans
le monde , et même dans les liv r es, l’habitude de se mo quer des
prétentions à la jeunesse de ceux qui ont dép assé cet â