Le Bonheur à cinq sous
165 pages
Français

Le Bonheur à cinq sous

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Description

René Tardiveau, dit René Boylesve, est un écrivain français, né le 14 avril 1867 et mort à Paris le 14 janvier 1926. Extrait : Non seulement, comme grand nombre d'hommes, il avait l'instinct paternel, mais comme beaucoup, il était paresseux. L'engourdissement inspiré par cette eau si doucement courante, le plaisir de la pêche, le bien-être de la calme maison de province, la tentation supérieure, qui nous vient on ne sait d'où, de faire en sorte que « cela dure » et même que d'autres après nous, dans des conditions analogues, durent encore, cet instinct si puissant et si sûr, que l'adaptation saugrenue de la vie humaine à la trépidation mécanique a détruit, tout cela contribuait à l'attacher à ce coin de terre où il lui serait si simple et si aisé de passer la vie.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 41
EAN13 9782824712758
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

REN É BO Y LESV E
LE BON H EU R À CI NQ
SOUS
BI BEBO O KREN É BO Y LESV E
LE BON H EU R À CI NQ
SOUS
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1275-8
BI BEBO OK
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compris à Bib eb o ok.JL V    
A D e v otr e obser vatoir e d’artillerie , mon cher ami, v ous m’av ez,
à plusieur s r eprises, affir mé que le jour nal qui v ous app ortait ces contes
était p our v ous et p our certains de v os camarades une cause de détente
heur euse . D’autr es ler es, r e çues du fr ont et de combaants que je
n’avais p as l’honneur de connaîtr e , ont contribué av e c les vôtr es à me laisser
cr oir e que notr e vieille b esogne liérair e , ingrate à accomplir p ar le temps
qui court, p ouvait cep endant n’êtr e p as tout à fait vaine . C’ est ce qui me
donne l’audace , en un moment p ar eil, de réunir ces feuilles disp arates,
certaines é crites avant la guer r e , les autr es inspiré es p ar ses lointains
é chos, quelques-unes v olontair ement étrangèr es à ce grand sujet, afin de
pr o cur er aux p auv r es hommes, durant cinq minutes, l’illusion qu’il en
e xiste encor e un autr e .
B.
Juillet 1917.
n
1CHAP I T RE I
Le Bonheur à cinq sous
    rê vait à une maison de camp agne .
C’était, bien entendu, un jeune ménag e p arisien, ou du moinsU digne d’êtr e ainsi qualifié , puisqu’il habitait r ue Henri-Martin,
dans le X V I ᵉ ar r ondissement, un tout p etit app artement, il est v rai, et bien
que la jeune femme fût de Granville et le mari d’Issoudun. Mais en tr ois
ans d’application achar né e , monsieur et madame Jérôme Jeton s’étaient
fait ce que l’ on app elle des r elations, et Jérôme Jeton se dé clarait homme
de ler es.
Jérôme avait plus de p eine à justifier sa qualité d’homme de ler es que
Sylvie , sa chèr e « asso cié e », à se faufiler « dans le monde » ainsi qu’ elle
disait, et à air er à son p etit app artement quelques couples lancés dans le
tourbillon de la vie élég ante et même , comme elle aimait à le dir e encor e
plus v olontier s, « quelques noms connus ». Et Jérôme , p our son av enir
liérair e , comptait b e aucoup plus sur les efforts de Sylvie à se constituer
un milieu sing e ant autant que p ossible le monde , que sur son talent qu’il
2Le Bonheur à cinq sous Chapitr e I
niait lui-même car rément, dans l’intimité , car c’était un très brav e g ar çon.
Mais l’activité déplo yé e p ar la gracieuse Granvillaise p our êtr e une
Parisienne accomplie , et p ar l’honnête enfant d’Issoudun p our log er d e
tristes articles dans les feuilles, les harassait p arfois l’un et l’autr e ; et,
lor squ’ils avaient un rar e moment de répit, ils rê vaient av e c une nostalgie ,
ardente au plaisir , lui de fair e la sieste l’après-midi, en bras de chemise ,
sous un p ommier , et elle d’aller distribuer du grain aux p oules, suivie
jusqu’à la grille de la basse-cour p ar un b e au chien g ambadant.
Évidemment, ils n’avaient p as le mo y en de s’ offrir une maison de
camp agne dans un lieu habitable et de conser v er en même temps, si étr oit
fût-il, l’app artement où ils avaient adopté la tâche commune , opiniâtr e et
touchante , de fair e connaîtr e le nom de Jérôme Jeton. Chacun sait que le
pr oblème de viv r e à Paris de vient de plus en plus difficile à résoudr e et
il offrait les plus grands obstacles au ménag e des Jérôme Jeton. Sylvie le
résolvait p ar des pr o dig es d’ing éniosité , sinon d’é conomie , – car il faut à
tout prix donner l’illusion d’une situation un p eu sup érieur e à l’aisance ,
– e t Jérôme , pr o visoir ement, en v endant chaque anné e quelques titr es de
r ente ; la rémunération de la « copie » placé e , ici ou là , dans les jour naux,
on en p arlait, certes ; Dieu sait si l’ on en p arlait ! mais ce n’était p as la
p eine d’ en p arler .
Malgré tout, ni Jérôme , ni Sylvie , en leur s cour ses, ne manquaient
guèr e de s’ar rêter de vant les ag ences de lo cation où l’ on v oit un étalag e
de photographies p oussiér euses et pâloes, g énéralement prises en hiv er ,
afin qu’au trav er s des branchag es dénudés soient mieux mis en é vidence
les détails de l’ar chite ctur e , et qui r eprésentent, p our tant de p assants, des
châte aux en Esp agne . elques lignes, é crites à la main, en b elle r onde ,
indiquent, au bas de l’épr euv e , la contenance , les char mes de l’ endr oit,
les « chasses » qui y sont p ossibles ou « l’étang p oissonneux » dont il
jouit, rar ement le prix demandé , afin de v ous oblig er à entr er , jamais le
nom du lieu. À l’asp e ct de la constr uction, aux essences d’arbr es
envir onnants, les Jeton étaient p assés maîtr es en l’art de de viner la contré e ,
la pr o vince , le dép artement, et ils p énétraient quelquefois dans le bur e au,
non p our s’infor mer sérieusement d’un prix toujour s dé concertant p our
eux, mais p our vérifier leur p er spicacité . Ils n’avaient p oint de g oût
déter miné p our une région ni p our une autr e ; la camp agne , à leur s y eux,
3Le Bonheur à cinq sous Chapitr e I
était la camp agne ; en ré alité ils aimaient tout ce qui était à l’antip o de et
d’un quartier p arisien et de la vie que l’ on mène .
†††
Un b e au jour , un ménag e ami, que des raisons de santé avaient oblig é
de se r etir er momentanément en pr o vince , ar riva r ue Henri-Martin, av e c
des mines totalement r estauré es, une santé r e conquise et, qui plus est, un
délicieux enfant qu’ils avaient jadis néglig é d’av oir à Paris. D’ où v enait ce
ménag e ? Mais d’un endr oit p aradisiaque , d’une b onne et vieille maison
du Loir et, sise à l’ entré e du villag e de Souzouches, av e c un jardin ombrag é
descendant

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