Extrait des rapports d’un agent de police
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Description

Extrait : A l'instar de l'araignée, j'ai tramé une si merveilleuse toile, que le plus imperceptible mouvement de l'ennemi ne saurait m'échapper. Pensez-vous qu'on ait jamais réalisé le moyen efficace d'entrer aussi avant dans une poitrine d'homme, dans sa cervelle, dans sa conscience ? Je m'applaudis d'autant plus volontiers, que le sujet soumis à mon analyse, soupçonné, à bon droit, j'en ai la conviction, de pensées ténébreuses et de projets coupables, est insondable comme la mer, discret comme la tombe, et semble se plaire à dérouter les yeux qui l'étudient.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 35
EAN13 9782824711805
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

CHARLES BARBARA
EXT RAI T DES
RAP PORTS D’U N
A GEN T DE POLICE
BI BEBO O KCHARLES BARBARA
EXT RAI T DES
RAP PORTS D’U N
A GEN T DE POLICE
1857
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1180-5
BI BEBO OK
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Sour ces :
– B.N.F .
– Éfélé
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
Paris, 10 no v embr e 1843.
     que v ous m’av ez fait l’honneur de me
transmer e , je suis allé , le 29 du mois der nier , v er s cinq heur es duC matin, me mer e en faction au débar cadèr e du Nord. Une pluie
baante , obstiné e , faisait de chaque r ue une p etite rivièr e . J’ eus quelque
p eine à dé couv rir mon homme dans la mêlé e des v o yag eur s. Il avait à la
main un p aquet assez lourd, env elopp é dans un mor ce au de lustrine de
couleur cendr e et noué av e c une sorte de ceintur e étr oite en laine v erte ,
à b oucle . Du signalement qui m’a été r emis, ce p aquet est p eut-êtr e la
seule chose désigné e scr upuleusement, car , p our ce qui est de l’individu
lui-même , monsieur l’ emplo yé aux p asse-p orts a fait son p ortrait bien à la
diable . On m’a p ourtant affir mé que ce monsieur est p eintr e . Après cela,
v ous me dir ez qu’une plume n’ est p as un pince au. Je ne saurais tr op
m’ap1Extrait des rapp orts d’un ag ent de p olice Chapitr e I
p esantir là-dessus. D ans nombr e d’affair es, quand le succès ne rép ond p as
à notr e zèle , on nous tax e d’incap acité , tandis que , la plup art du temps, il
ne faudrait s’ en pr endr e qu’à la néglig ence de ces messieur s. Il me semble
essentiel de mer e sous v os y eux ce signalement dérisoir e  :
« Ag é de trente ans . — T aille d’un mètre 70 centimètres . — Che v eux
châtains . — Fr ont découvert . — Y eux bleus . — Nez moyen . — Bouche moyenne .
— Barb e noire, — Menton rond . — Visag e ovale . — T eint uni. — Signes
p articulier s, néant . »
Sans p arler du nom qui s’ orthographie Hég ésipp e V annier et non p as
Vanier , de deux choses l’une , Monsieur , ou celui qui a tracé ce p ortrait
est av eugle , ou il a prétendu se mo quer de l’administration. Nonobstant
le p aquet pré cité , j’avais encor e l’ esprit fort p er ple x e . Pendant que le dit
Hég ésipp e aendait la fin du délug e à l’ e xtrémité de la g alerie est, je l’ai
soigneusement dé visag é , et cet e x amen m’a mis hor s de moi. Il faut que
v ous sachiez que les che v eux sont noir s et non châtains  ; que l’ œil est
gris et p oint du tout bleu  ; que la b ouche e t le nez sont plutôt grands que
moyens. Mais ce qui notamment est à mer e sous v er r e , est l’épithète
noire appliqué e à une barb e qu’ on pr endrait, ma foi, ou je suis b or gne ,
p our des cop e aux de p alissandr e . J’ajouterai que mon indignation a été
sans b or ne , quand j’ai ap er çu au fr ont du sieur V annier , qui s’ est dé coiffé
un instant, une cicatrice de la grandeur d’un haricot. Comment donc, aux
signes particuliers, monsieur l’ emplo yé a-t-il é crit N ÉAN T av e c les plus
b e aux p arafes de sa plume  ? Ces inqualifiables ine x actitudes n’allaient à
rien de moins qu’à me fair e commer e une bé v ue , et p artant à me valoir
une semonce de mon chef. D’honneur , je me serais démis, n’ eussent été
mes de v oir s dont je suis esclav e et ma p assion p our l’état auquel je me
suis v oué .
Mais il me tarde de v ous p arler des mesur es que j’ai prises en v ue de
p ar v enir dir e ctement et pr omptement au but que v ous m’av ez indiqué . Je
cr ois av oir sur p assé en conception mes plus célèbr es confrèr es et av oir
v raiment r e culé les b or nes de l’art.
Le sieur V annier , en r etard de tr ois ter mes, n’ est r e v enu de v o yag e que
p our r e ce v oir un cong é dans les règles. Mon étoile a p er mis qu’il y eût,
à côté de la nouv elle chambr e ré cemment loué e p ar lui, un cabinet qui
n’ en est sép aré que p ar une cloison assez mince . J’ai tout d’ab ord conquis
2Extrait des rapp orts d’un ag ent de p olice Chapitr e I
les b onnes grâces du concier g e p ar un denier à Dieu de cinq francs. Cet
homme ne v oulait rien moins que me fair e l’histoir e se crète de tous les
lo catair es de la maison. Je n’ en demandais p as tant. J’ai visité le nouv e au
log ement de V annier av e c la plus scr upuleuse aention. Cee chambr e
est p etite et obscur e  ; la fenêtr e en est basse . D es p outr elles pr o duisent
au plafond une série d’ entr e v ous pleins d’ ombr e . T outes ces r emar ques
cadraient on ne p eut mieux av e c le pr ojet que je r oulais dans ma tête .
L’ enthousiasme ne me p er meant p as un moment de délai, je suis
arrivé le lendemain av e c un coucher complet, des chaises, un fauteuil, une
table et les outils né cessair es à l’é dification de mon chef-d’ œuv r e . J’avais
p arfaitement obser vé la v eille que le plafond uni de mon cabinet ( ce
cabinet est une anne x e ré cente ) était plus éle vé que celui de la chambr e de
mon futur v oisin. Juché sur un é chafaudag e constr uit av e c ma table et une
chaise , je pratiquai, à l’aide d’un vilebr e quin, un tr ou juste à la jonction
du plafond et du mur de la chambr e de mon homme . Cet ouv ertur e , grâce
à mon coup d’ œil, se tr ouva pré cisément entr e deux p outr elles, dans un
endr oit où ne p énètr e jamais le jour . Je l’ar r ondis en entonnoir au mo y en
d’une fraise , et j’y appliquai mon œil. Je constatai av e c une joie indicible
que je v o yais l’intérieur de V annier , non moins bien que si tout mon cor ps
s’y tr ouvait.
Illuminé en quelque sorte p ar ce pr emier résultat, je p our suivis ma
tâche qui n’était qu’à demi faite . J’ eus r e cour s à un ferblantier auquel
je fis confe ctionner un p etit tub e dont le mo dèle m’était inspiré p ar les
connaissances que j’ai puisé es aux cour s de la Sorb onne . Je n’ eus p as
plutôt cet instr ument entr e les mains que je cour us à mon cabinet. A la m

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