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Qu'est ce que je m'sens maltraitée. Ça fait des heures que nous sommes serrées, écrasées, même secouées par des vibrations qui, parfois se révèlent très agréable.. Je suis une cigarette.
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26 décembre 2013

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Paternité, partage des conditions initiales à l'identique

Langue

Français

Qu'est ce que je m'sens maltraitée. Ça fait des heures que nous sommes serrées, écrasées, même secouées par des vibrations qui, parfois se révèlent très agréable..
Je suis une cigarette. On m'appelle parfois clope, garot, cousue et, de temps en temps j'ai des surnoms moins cool comme, clou de cercueil ou tueuse de poumons.
Je suis bien roulée, j'ai de belles courbes gracieuses, fines et sveltes. Je sens bon le tabac. Je vis dans un paquet en carton avec d'autres cigarettes, parfois nous sommes tellement serrées les une aux autres que l'on manque d'air. Nous attendons qu'une chose c'est que l'on nous fume, déguste, sirote..
« Donne-moi une clope vieux s'te plaît. »
Une main géante ouvre le paquet, laissant introduire de gros doigts qui nous effleurent, nous touchent pour enfin sortir l'une d'entre nous, la libérer de cette prison de carton. Puis le noir, l'obscurité reprend place.
Mais que c'est bon lorsque je sors du paquet. Délicatement les doigts deviennent doux tendres. Je suis entourée d'envie, de désir... J'aime lorsqu'il me sent avant de m'allumer, quand il me touche, qu'il fait glisser ses doigts sur mon corps cylindrique pour me redresser si j'ai été quelque peu écrasée. Et lorsque que je sens l'humidité de ses lèvres, la chaleur de l'étreinte de sa bouche, c'est le meilleur moment avant que l'allumette me mette le feu.
Je sens ses aspirations longues et régulières, je ressens la chaleur monter pour enfin la partager et l'offrir. Le plus jouissif, c'est quand cette bouche recrache ma fumée, à le voir ça en devient un art. Tout est dans la délicatesse du souffle. Je m'abandonne à ses mains et à ses lèvres qui font de moi quelqu'un d'exceptionnelle.
Parfois, je suis fumée puis écrasée sans aucune considération. Peu importe comment je suis, tant que le briquet est dans le coin pour m'allumer, je suis totalement ignorée et, en plus j'ai horreur de l'odeur du gaz. On me fume sans apprécier aucune de mes saveurs et on me jette pour me piétiner, me balancer sous une semelle pour finir de m'écraser, me tuer. C'est la pire des fins. J'aime quand on m'écrase dans un cendrier où je m'endors confortablement dans ma cendre encore chaude.
Et, il y a les marginaux, d'autres les appellent les drogués mais, je préfère le terme marginaux. Le plus dur, c'est quand on m'ouvre le ventre pour faire sortir tout le tabac. Ce qui fait moins de mal, c'est quand je sens glisser la langue sur mon corps pour m'humidifier, c'est plus facile et moins douloureux pour m'éventrer. Puis, on me bascule et mon tabac se déverse dans une coupelle et là, on me masse, me malaxe avant de solliciter ma collaboration pour recevoir cette substance. On me mélange chaleureusement avec ce produit parfois vert, parfois marron pour à nouveau m'envelopper dans du papier beaucoup léger que le mien d'origine et, remplacer mon filtre si doux et confortable par un morceau de carton roulé en forme de jumelle de pirates.
Je suis fumée différemment... plus lentement, plus suavement. Chaque bouffée devient plus douce et intense. Et l'apaisement que je procure devient si... singulier.
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