Trois Filles de leur mèrePierre Louÿs1926AVIS À LA LECTRICECe petit livre n'est pas un roman. C'est une histoire vraie jusqu'aux moindresdétails. Je n'ai rien changé, ni le portrait de la mère et des trois jeunes filles, nileurs âges, ni les circonstances.Chapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XChapitre XIChapitre XIIChapitre XIIIChapitre XIVChapitre XVChapitre XVITrois Filles de leur mère : Chapitre 1« Eh bien, vous êtes vif ! dit-elle. Nous emménageons hier, maman, mes sœurs et moi. Vous me rencontrez aujourd'hui dansl'escalier. Vous m'embrassez, vous me poussez chez vous, la porte se referme... Et voilà.— Ce n'est que le commencement, fis-je avec toupet.— Ah ! oui ? Vous ne savez pas que nos deux appartements se touchent ? Qu'il y a même entre eux une porte condamnée ? et que jen'ai pas besoin de lutter si vous n'êtes pas sage, monsieur. Je n'ai qu'à crier : « Au viol, maman ! Au satyre ! à l'attentat ! »Cette menace prétendait sans doute m'intimider. Elle me rassura. Mes scrupules se turent. Mon désir délesté fit un bond dans l'airlibre. La jeune personne de quinze ans qui était devenue ma captive portait des cheveux très noirs noués en catogan, une chemisetteagitée, une jupe de son âge, une ceinture de cuir.Svelte, brune et frémissante comme un cabri lancé par Leconte de Lisle, elle serrait les pattes, elle baissait la tête sans baisser lesyeux comme pour donner ...
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