LES DÉSHÉRITÉS A tous ceux qui ont lutté pour l’indépendance du pays. Revoir le passé pour mieux comprendre le présent ! Comme chaque dimanche, après avoir bu quelques bières et joué une partie de pétanque, Jean Pierre et I - ses dix amis rejoignirent la grande tente dressée devant la maison. Sa femme avait déjà préparé la table, avec l’aide de sa fille unique de dix neuf ans. Robert et son épouse Monique qui, disaient-ils, « appréciaient le soleil de l’Afrique », étaient assis à extrémité de la table pour profiter des rayons qui s’infiltraient pas les fentes. Le mari, une cinquantaine d’années, torse nu, peau tannée, portait un short kaki et ... une moustache bien garnie. Il cherchait vainement une position commode pour son puissant arrière-train qui écrasait cruellement la chaise en bois. Son rire creux se répandait en secousses sur son gros ventre parsemé de poils gris, chaque fois qu’il débitait une plaisanterie graveleuse. Alors que beaucoup d’invités n’avaient pas encore fini le plat d’entrée, Robert, comme un boucher, désossait déjà le morceau de viande qu’il avait dans son assiette. Mains de bûcheron. Doigts épais et poilus. Monique était l’inverse de son mari. Mince et extrêmement pale, elle n’avait pas prononcé un seul mot depuis leur arrivée. Le couple possédait une ferme d’une centaine d’hectares à soixante dix kilomètres de la carrière.
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