Le Cabinet des Antiques
Honoré de Balzac
1839
A MONSIEUR LE BARON DE HAMMER-PURGSTALL,
Conseiller aulique, auteur de l’Histoire de l’Empire ottoman.
Cher baron,
Vous vous êtes si chaudement intéressé à ma longue et vaste histoire des mœurs
françaises au dix-neuvième siècle, et vous avez accordé de tels encouragements à
mon œuvre, que vous m’avez ainsi donné le droit d’attacher votre nom à l’un des
fragments qui en feront partie. N’êtes-vous pas un des plus graves représentants de
la consciencieuse et studieuse Allemagne ? Votre approbation ne doit-elle pas en
commander d’autres et protéger mon entreprise ? je suis si fier de l’avoir obtenue
que j’ai tâché de la mériter en continuant mes travaux avec cette intrépidité qui a
caractérisé vos études et la recherche de tous les documents sans lesquels le
monde littéraire n’aurait pas eu le monument élevé par vous. Votre sympathie pour
des labeurs que vous avez connus et appliqués aux intérêts de la société orientale
la plus éclatante, a souvent soutenu l’ardeur de mes veilles occupées par les détails
de notre société moderne : ne serez-vous pas heureux de le savoir, vous dont la
naïve bonté peut se comparer à celle de notre La Fontaine ?
Je souhaite, cher baron, que ce témoignage de ma vénération pour vous et votre
œuvre vienne vous trouver à Dobling, et vous y rappelle, ainsi qu’à tous les vôtres,
un de vos plus sincères admirateurs et amis.
DE BALZAC.
Dans une des moins importantes Préfectures de France, au centre de la ...
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