L'homme provisoire, Sebastian Barry - Extrait

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« Quelle nuit magnifique ! Ça, on peut le dire. On ne croirait jamais qu’il y a une guerre quelque part. » Ces paroles, rien moins que prophétiques, étaient prononcées par un jeune sous-lieutenant de la marine sur le vaste pont enténébré de notre navire ravitailleur en route pour Accra. C’était un petit homme rondouillard, au visage rougi par le soleil de la journée. Heureux d’entendre un accent irlandais, je lui demandai d’où il venait et il répondit, avec l’enthousiasme particulier que les Irlandais se réservent quand ils se rencontrent par hasard à l’étranger : du Donegal. Nous avons alors parlé de Bundoran l’été, où mon père avait souvent emmené son orchestre. Ce fut un plaisir de bavarder avec lui un moment, tandis que les moteurs grondaient en continu dans les profondeurs du bateau.
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31 octobre 2014

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11

Langue

Français

EDITIONSJOELLELOSFELD Littérature étrangère
Du même auteur aux Éditions Joëlle Losfeld :
Annie Dunne, 2005. Un long long chemin, 2006. Le testament cachéFolio » , 2009 (« nº 5172). Du côté de Canaannº 5687)., 2012 (« Folio »
L’homme provisoire
COLLECTION DIRIGÉE PAR JOËLLE LOSFELD
La traductrice a bénéficié pour cet ouvrage du soutien du Centre national du livre. L’éditeur a bénéficié pour cet ouvrage de l’aide financière de l’Ireland Literature Exchange (fonds pour la traduction), Dublin, Irlande. www.irelandliterature.com info@irelandliterature.com
Titre original :The Temporary Gentleman
© 2014 by Sebastian Barry. © Gallimard, 2014, pour la traduction française.
Sebastian Barry
L’homme provisoire Roman
Traduit de l’anglais (Irlande) par Florence Lévy-Paoloni
ÉDITIONSJOËLLELOSFELD
À Jacquie Burgess belle et avisée
hic amor, haec patria est
,Énéide VIRGILE
Souviens-toi de moi, oublie mon sort
NAHUM TATE,Didon et Énée
1
«Q! Ça, on peut le dire. On ne croiraituelle nuit magnifique jamais qu’il y a une guerre quelque part. » Ces paroles, rien moins que prophétiques, étaient prononcées par un jeune sous-lieutenant de la marine sur le vaste pont enténébré de notre navire ravitailleur en route pour Accra. C’était un petit homme rondouillard, au visage rougi par le soleil de la journée. Heureux d’entendre un accent irlandais, je lui demandai d’où il venait et il répondit, avec l’enthousiasme particulier que les Irlandais se réservent quand ils se rencontrent par hasard à l’étranger : du Donegal. Nous avons alors parlé de Bundoran l’été, où mon père avait souvent emmené son orchestre. Ce fut un plaisir de bavarder avec lui un moment, tandis que les moteurs grondaient en continu dans les profondeurs du bateau. Le cargo transportait huit cents hommes et officiers en route pour diverses régions d’Afrique coloniale britannique. On enten-dait le bruit des petites tractations entre les joueurs de cartes et les numéros de music-hall impromptus des buveurs de whisky et, sans mentir, une agréable brise gris taupe soufflait sur le bateau telle une onde bienfaisante. On voyait la côte africaine qui s’étendait sur un horizon légèrement mouvant. Les seules sources de lumière étaient celles, joyeuses, du navire, et celles, philosophiques et sombres, de Dieu, là-haut. La terre devant
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