Fitz Bowling’s Hollywood, nouvelle, Jean-Luc Flines, Fondation littéraire Fleur de Lys
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Fitz Bowling’s Hollywood Présentation Los Angeles 1933. David Vernsky, assistant de Charlie Chaplin à Hollywood entreprend la ré- daction d’un journal personnel durant le tournage des « Temps Modernes ». Il évoque le parcours de son ami Fitz Bowling auquel son propre destin est lié. Fitz est un acteur formidable mais dont la vie et le travail sont pourris par une maladie incurable pour l’époque et directement liée à la consomma- tion excessive de glucose dont il abuse pour sur- monter son stress et les déboires de sa vie sentimen- tale. Issu du théâtre Wessley d’un quartier de New York, Bowling sera découvert par le metteur en scène de « City Lights » et bombardé à Hollywood où son existence sera un véritable calvaire dans l’univers exigeant des Studios Chaplin. Soutenu moralement par David, son ami de toujours, il es- sayera de s’imposer comme acteur du muet. 2 Fitz Bowling’s Hollywood Cet exemplaire numérique vous est offert par la Fondation littéraire Fleur de Lys Pour d’autres exemplaires numériques gratuits, visitez http://manuscritdepot.com/livres-gratuits/index.htm 3 Droit d’auteur Édité par la Fondation littéraire Fleur de Lys, organisme à but non lucratif, éditeur libraire francophone en ligne sur Internet. Adresse électronique : contact@manuscritdepot.com Site Internet : http://manuscritdepot.com/ Tous droits réservés.

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Publié le 25 juillet 2013
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Langue Français

Extrait

             
Fitz Bowling s Hollywood
Présentation
Los Angeles 1933. David Vernsky, assistant de Charlie Chaplin à Hollywood entreprend la ré-daction dun journal personnel durant le tournage des « Temps Modernes ». Il évoque le parcours de son ami Fitz Bowling auquel son propre destin est lié. Fitz est un acteur formidable mais dont la vie et le travail sont pourris par une maladie incurable pour lépoque et directement liée à la consomma-tion excessive de glucose dont il abuse pour sur-monter son stress et les déboires de sa vie sentimen-tale. Issu du théâtre Wessley dun quartier de New York, Bowling sera découvert par le metteur en scène de « City Lights » et bombardé à Hollywood où son existence sera un véritable calvaire dans lunivers exigeant des Studios Chaplin. Soutenu moralement par David, son ami de toujours, il es-sayera de simposer comme acteur du muet.
 
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Fitz Bowlings Hollywood
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Droit dauteur   
 
  
   Édité par la Fondation littéraire Fleur de Lys, organisme à but non lucratif, éditeur libraire francophone en ligne sur Internet.  Adresse électronique :contact@manuscritdepot.com  Site Internet :http://manuscritdepot.com/   Tous droits réservés. Toute reproduction de ce livre, en totalité ou en partie, par quelque moyen que ce soit, est interdite sans lautorisation écrite de lauteur. Tous droits de traduction et dadaptation, en totalité ou en partie, réservés pour tous les pays. La reproduction dun extrait quelconque de ce livre, par quelque moyen que ce soit, tant électronique que mécanique, et en particulier par photocopie et par microfilm, est interdite sans lautorisation écrite de lauteur.  Disponible en version numérique uniquement  ISBN 978-2-89612-241-7  © Copyright 2008 Jean-Luc Flines  Dépôt légal    Bibliothèque nationale du Canada, 1etrimestre 2008  Imprimé à la demande sous format PDF au Québec.
 
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Table des matières
Présentation............................................................. 2 Droit dauteur.......................................................... 4 New York, décembre 1920 ..................................... 6 5 février 1931 ........................................................ 16 Los Angeles 7 avril 1931 ...................................... 23 Studios Chaplin Los Angeles mai 1932................ 31 Chaplin Studios Los Angeles mars 1933 .............. 49 Los Angeles avril 1933 ......................................... 57 Au sujet de lauteur ............................................... 63 Du même auteur .................................................... 65 Communiquer avec lauteur.................................. 67     
 
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New York, décembre 1920
Est-ce que quelquun qui a ingurgité cinq bâtons de chocolat, une dizaine de nougats et autres sucreries sur un après-midi peut, le soir, jouer dans une pièce de Shakespeare !? Cest une question existentielle que Fitz Bowling se pose tous les matins avant de se rendre au théâtre Wessley situé non loin de la confiserie Adams and sun, au coin de la 7ème de la 15 etème avenue. Avant dentrer dans sa loge, il ne manque jamais dacheter des nougats, du pop corn, de déli-cieux bâtons danis ou de croustillantes barres au tendre caramel fourrées de noisettes et enrobées de chocolat au lait ! De lhumour !? Il faut vraiment avoir un drôle de sens de lhumour et un esprit indéfinissable pour se poser de telles inepties. Et pourtant Fitz, mon ami Fitz se gonfle la tête : « Dévorés des su-creries ou se concentrer avant dentrer en scène ! Certains acteurs boivent un ou plusieurs verres de
 
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whisky avant de se lancer au devant de la scène ! Fitz, lui, il mâchonne, il croque, il senfile des friandises en fermant les yeux, absolument ravi par la douceur de ses gâteries quotidiennes ! Quand on joue Othello depuis six mois et quOphélie vous repousse parce que vous avez les mains collantes lorsque vous lui serrez les siennes, cest humiliant et à vomir ! Mais sa gourmandise est à ce prix ! Ce soir cest un comble ! Fitz ne jouera pas ! Sa femme va accoucher de son septième garçon et il commence à se sentir sérieusement décalé par rap-port à sa vie artistique. Il étudie ses textes en don-nant le biberon au sixième qui na que trois semai-nes ! On se demande dailleurs comment cest pos-sible que sa femme Alexina soit sur le point daccoucher du suivant qui ne sera, sans doute pas le dernier ! A mon avis, je ne vois pas du tout ce que lhistoire du septième enfant vient faire dans cette affaire ! Il ny aura pas de septième enfant ! Cest pour le faire marcher et le ballonnement cest de laérophagie ! Jen suis certain ! Il faudra que jen souffle un mot à Fitz ! Fitz est spécial, sans aucun doute, mais elle, elle lui a menti, Alexina, histoire de lobliger à soccuper delle et de ses moutards ! Oui mais, alors qui va jouer Othello ce soir ? Notez bien que Fitz préfèrerait cent fois rester à la maison pour soccuper de sa femme ! Oui, mais bon il faut quand même bien pen-ser quun artiste, aussi doué que lui, a autre chose à faire de plus épanouissant que de soccuper dune
 
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marmaille dont il nest même pas sûr que la moitié soit de lui ! Nempêche que le Wessley Theater est un trou minable et que dans cette épave il sépuise, il gaspille son talent avec une Norma bien qui ne res-semble pas plus à Ophélie quà...mais bon ! Res-tons poli, car Fitz napprouverait pas mon juge-ment ! Il la trouve jolie sa Norma ! Pas belle, nonjolie !....mouais !... mais assez imbue delle-même et avec ça quelle vous lance la troisième personne du singulier quand elle parle delle : « Norma, elle a failli attendre son petit Fitz, lautre soir ! Faudrait qu'ça change ou, si ça se trouve, Norma elle va se coltiner un autre Othello plus gé-nial et moins collant ! » ou bien « Alors boule de Bowling, Norma, elle va pouvoir jouer sans quelle glisse sur une flaque de nougat mou dson pouilleux dOthello et se prendre son cadavre exquis dans les quilles ! elle préfèrerait Rudolph Valentino, tu sais mon ptit ramier des combles ! » Là je ne crois pas que ça tienne la route ce quelle vient de dire la Norma, la blonde platinée ! Parce que Valentino il nserait pas tellement pour ! Dans le sens où cest Norma qui le chercherait et pas le contraire ! Cest vrai que Rudolph Valentino en Othello ça doit coincer quelque part ! ...cest bien pour ça quelle ny songe pas trop non plus ! Mais quand elle dit ça cest pour se moquer de son parte-naire ! Dans le fond elle laime bien, sa palombe des îles Gogo !...
 
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Pour vous le situer, lami Fitz : prenez un tiers de Fatty Arbuckle, avec sa tête ronde surmontée d'une casquette, un tiers de Graucho Marx lorsquil est au sommet de sa loufoquerie et un tiers de Harold Loyd, un jour de névrose impsychanalisable et vous aurez le portrait le plus saisissant de mon ami denfance Fitz Bowling ! D'après les photos que j'ai pu découvrir dans sa loge personnelle, ce fut d'abord un gros bébé qui devint un enfant assez corpulent. D'après ses tantes qui l'ont élevé dans le Queens, après la mort de ses parents dans un accident de train en Pennsylvanie, il marcha dès l'âge de dix mois et commença à s'exprimer correctement peu avant son deuxième anniversaire. A l'école il était d'un très beau niveau et à douze ans il avait pris l'habitude de répondre à son professeur d'Anglais en faisant rimer sponta-nément ses phrases. Il récitait ses leçons avec aisance ! Il quitta le City College lorsqu'il eut seize ans pour s'inscrire dans un cours de théâtre où il joua des personnages qui lui ressemblaient et c'est à ce moment-là qu'il a commencé à flirter avec les embrouilles. Alicia et Carmela, ses deux tantes étaient serveuses à Algonquin Hotel, au 59, West de la 44e rue, authentique écrin de l'Amérique lettrée où les esprits inspirés se réunissaient pour rire entre eux et refaire le monde ! Il passait des soirées entières dans la lumière tamisée et l'atmosphère feutrée, où l'on parlait bas sous les moulures du plafond, les abat- jour, les lambris de bois foncé, les larges fauteuils et divans en cuir, côtoyant les velours des sièges à larges dos du lobby. Fitz y avait rencontré, bien avant Norma et Alexina, la femme
 
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la plus spirituelle d'Amérique : Dorothy Parker. On la surnommait « The Wit » (l'esprit) et se joignait aux écrivains de la célèbre table ronde de l'hôtel. Elle menait une vie tumultueuse au cur du New York des nantis et des snobs. Une mondaine misanthrope à la plume acerbe ! Avec son ironie destructrice et son sens de l'humour corrosif, elle surprenait ses contemporains avec toute la barbarie qu'on lui connaissait. Elle buvait, éclusait pas mal et l'effet de l'al-cool produisait chez elle un désenchantement mala-dif. Elle tournait sans cesse en rond au Blue bar ou dans l'Oak Room ! Cela amusait Fitz qui trouvait son jeu de scène plutôt cocasse et osé ! Ses tantes, durant leur service, jetaient de temps en temps un regard discret sur leur neveu qui côtoyait, sans le savoir, le pas encore trop célèbre William Faulkner venu fraî-chement de sa Nouvelle-Orléans natale où il n'était encore que journaliste. Il sirotait des cocktails colorés dans des verres de formes bizarres. Dorothy avait remarqué le jeune Fitz qui vidait les fonds de verre de Faulkner, ce qui l'avait quelque peu rendu léger et béatement souriant comme s'il voyait un ange adorable. Elle se pavanait devant lui en le fixant dans les yeux avec son bibi à plumes et son renard sur l'épaule. Elle resta longtemps immobile interrompant son balancement séducteur. Lui, il souriait de plus belle tenant à peine assis sur les fauteuils de velours aspergés de Curaçao bleu. Elle plongea au fond de son regard aux paupières déjà lourdes, lui jeta à la figure un « Plus je vois des hommes et plus j'aime mon chien ! ». Fitz
 
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élargissait encore son léger mouvement de la bouche et ne saisit pas très bien le sens de ce sarcasme qui lui était directement destiné. Il ne savait quoi dire et lui posa une question incongrue : « Appréciez-vous le goût exquis de la salade que mes tantes Alicia et Carmela préparent avec amour pour nourrir votre petite gueule d'amour !? »  Ecoute, ! gamin Lui répondit-elle en dé-collant son visage du sien, si tu me fais un cours sur les légumineuses de tes deux bourgeoises guindées tu vas te prendre une bonne claque dans ton minois de petit lardon ! Que ça te plaise ou pas, c'est pa-reil ! T'as compris !? Oh ! m'dame vous êtes pathétique et féro-cement drôle ! Je vous aime déjà b... Et il n'acheva pas. Il avait désespérément glissé sous la table complètement désarticulé et dé-finitivement inconscient pour le reste de la soirée. Dans son extravagance, Dorothy tourna les talons et retourna, au bord de la crise de nerf, retrouver les élites du tout New York autour de la table du Blue bar ! On ne revit jamais plus Fritz Bowling à l'Algonquin ! Ses tantes non plus, d'ailleurs ! Elles furent virées dès le lendemain matin ! Le scandale de leur neveu, certes provoqué par miss Parker, avait désormais brisé la vie d'Alicia et de Carmela qui décidèrent qu'il était temps pour Fitz de quitter le nid, jusque là douillet et sécurisant, pour une vie autonome. Il devait enfin assumer à lui tout seul sa carrière de comédien et supporter pleinement la responsabilité de ses frasques et ses écarts de
 
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