Extrait de "Central Park" - Guillaume Musso
23 pages
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Publié le 21 mai 2014
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Langue Français

Extrait

© XO Éditions,2014. ISBN : 9782845636767
Guillaume Musso
Central Park roman
Les choses qui vous échappent ont plus d’importance que les choses qu’on possède. Somerset MAUGHAM
Première partie
Les enchaînés
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Alice Je crois qu’en tout homme, il y a un autre homme. Un inconnu, un Conspirateur, un Rusé. Stephen KING
D’abord le souffle vif et piquant du vent qui balaie un visage. Le bruissement léger des feuillages. Le murmure distant d’un ruisseau. Le piaillement discret des oiseaux. Les premiers rayons du soleil que l’on devine à travers le voile de paupières encore closes. Puis le craquement des branches. L’odeur de la terre mouillée. Celle des feuilles en décomposition. Les notes boisées et puissantes du lichen gris. Plus loin, un bourdonnement incertain, onirique, dissonant.
Alice Schäfer ouvrit les yeux avec difficulté. La lumière du jour naissant l’aveuglait, la rosée du matin poissait ses vêtements.Trempée de sueur glacée, elle grelottait. Elle avait la gorge sèche et un goût violent de cendre dans la bouche. Ses articulations étaient meurtries, ses membres ankylosés, son esprit engourdi.
11
Central Park
Lorsqu’elle se redressa, elle prit conscience qu’elle était allongée sur un banc rustique en bois brut. Stupéfaite, elle découvrit soudain qu’un corps d’homme, massif et robuste, était recroquevillé contre son flanc et pesait lourdement sur elle. Alice étouffa un cri et son rythme cardiaque s’em balla brusquement. Cherchant à se dégager, elle bascula sur le sol puis se releva dans le même mouve ment. C’est alors qu’elle constata que sa main droite était menottée au poignet gauche de l’inconnu. Elle eut un mouvement de recul, mais l’homme resta immobile. Merde ! Son cœur pulsa dans sa poitrine. Un coup d’œil à sa montre : le cadran de sa vieille Patek était rayé, mais le mécanisme fonctionnait toujours et son calendrier perpétuel indiquait : mardi 8 octobre, 8 heures. Bon sang ! Mais où suisje ?se demandatelle en essuyant avec sa manche la transpiration sur son visage. Elle regarda autour d’elle pour évaluer la situation. Elle se trouvait au cœur d’une forêt dorée par l’au tomne, un sousbois frais et dense à la végétation variée. Une clairière sauvage et silencieuse entourée de chênes, de buissons épais et de saillies rocheuses. Personne aux alentours et, vu les circonstances, c’était sans doute préférable. Alice leva les yeux. La lumière était belle, douce, presque irréelle. Des flocons scintillaient à travers le feuillage d’un orme immense et flamboyant dont les racines trouaient un tapis de feuilles humides.
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Central Park
Forêt de Rambouillet ? Fontainebleau ? Bois de Vin cennes ?hasardatelle mentalement. Un tableau impressionniste de carte postale dont la sérénité contrastait avec la violence de ce réveil surréaliste au côté d’un parfait inconnu. Prudemment, elle se pencha en avant pour mieux distinguer son visage. C’était celui d’un homme, entre trentecinq et quarante ans, aux cheveux châtains en bataille et à la barbe naissante. Un cadavre ? Elle s’agenouilla et posa trois doigts le long de son cou, à droite de la pomme d’Adam. Le pouls qu’elle sentit en appuyant sur l’artère carotide la rassura. Le type était inconscient, mais il n’était pas mort. Elle prit le temps de l’observer un moment. Le connaissait elle ? Un voyou qu’elle aurait mis au trou ? Un ami d’enfance qu’elle ne reconnaissait pas ? Non, ces traits ne lui disaient absolument rien. Alice repoussa quelques mèches blondes qui lui tombaient devant les yeux puis considéra les brace lets métalliques qui la liaient à cet individu. C’était un modèle standard à double sécurité utilisé par un grand nombre de services de police ou de sécurité privée de par le monde. Il était même fort probable qu’il s’agisse de saproprepaire. Alicefouilla dans la poche de son jean en espérant y trouver la clé. Elle n’y était pas. En revanche, elle sentit un calibre, glissé dans la poche intérieure de son blouson de cuir. Croyant retrouver son arme de service, elle referma ses doigts sur la crosse avec soulagement. Mais ce n’était pas le Sig Sauer utilisé par les flics de la brigade
13
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