Dimitri RoudineIvan Tourgueniev1855Traduction Louis ViardotTable des matièresChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XChapitre XIChapitre XIIChapitre XIIIÉpilogueDimitri Roudine : 1Chapitre IC’était une calme matinée d’été. Le soleil montait dans le ciel limpide et la rosée brillait dans les champs. Une fraîcheur odoriférantes’élevait du vallon à peine éveillé ; l’oiseau matinal chantait joyeusement dans la forêt encore humide et silencieuse. Un petit villagede mince apparence couronnait le sommet d’une colline peu élevée que le seigle en fleur recouvrait de haut en bas. Sur l’étroit sentierde traverse qui conduisait vers le village, une femme vêtue d’une robe de mousseline blanche et coiffée d’un chapeau de paille ronds’avançait. Elle tenait une ombrelle à la main. Suivie d’un petit domestique habillé en Cosaque, elle marchait à pas lents comme unepersonne qui jouit de sa promenade. Tout alentour, de longues vagues chatoyantes, tantôt d’un vert argenté, tantôt mouchetées derouge, couraient avec un léger murmure sur les grands seigles ondoyants. Les alouettes chantaient dans les cieux.La jeune femme venait de son château, qui se trouvait à une verste environ du village où aboutissait le sentier ; elle s’appelaitAlexandra Pawlowna Lissina. Elle était veuve, sans enfants et passablement riche, et demeurait avec son frère, capitaine en retraite,nommé Serge Pawlowitch ...
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