Guy de Valmont« Coco, Coco, Coco frais ! »14 septembre 1878 in La Mosaïque« COCO, COCO, COCO FRAIS ! »J’avais entendu raconter la mort de mon oncle Ollivier.Je savais qu’au moment où il allait expirer doucement, tranquillement, dans l’ombrede sa grande chambre dont on avait fermé les volets à cause d’un terrible soleil dejuillet ; au milieu du silence étouffant de cette brûlante après-midi d’été, on entenditdans la rue une petite sonnette argentine. Puis, une voix claire traversal’alourdissante chaleur : « Coco frais, rafraîchissez-vous, mesdames, coco, coco,qui veut du coco ? » Mon oncle fit un mouvement, quelque chose commel’effleurement d’un sourire remua sa lèvre, une gaieté dernière brilla dans son œilqui, bientôt après, s’éteignit pour toujours.J’assistais à l’ouverture du testament. Mon cousin Jacques héritait naturellementdes biens de son père ; au mien, comme souvenir, étaient légués quelquesmeubles. La dernière clause me concernait. La voici : « À mon neveu Pierre, jelaisse un manuscrit de quelques feuillets qu’on trouvera dans le tiroir gauche demon secrétaire ; plus 500 francs pour acheter son fusil de chasse, et 100 francsqu’il voudra bien remettre de ma part au premier marchand de coco qu’ilrencontrera !… »Ce fut une stupéfaction générale. Le manuscrit qui me fut remis m’expliqua ce legssurprenant.Je le copie textuellement :« L’homme a toujours vécu sous le joug des superstitions. On croyait autrefoisqu’une étoile s’allumait en même ...
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