Chronique d un début de semaine
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Description

Chronique d’un début de semaine Lundi matin, 7h45. Monsieur Larieux pénètre dans son bureau. Il est tôt, et personne n’est encore arrivé. C’est d’ailleurs pour cela que Monsieur Larieux arrive si tôt le lundi matin. Ça lui permet de pouvoir se poser tranquillement et de ne pas affronter tout de suite la foule de ses employés et la cohorte de problèmes habituels inhérents à une société comme la sienne. Il a toujours eu l’ambition d’avoir sa propre entreprise, Monsieur Larieux, alors quand l’opportunité de reprendre celle dans laquelle il avait débuté s’est présentée, il n’a pas hésité une seconde. Il savait que cela signifiait beaucoup de travail et un grand investissement personnel, que sa vie de famille serait réduite à sa plus simple expression et ses loisirs définitivement bannis, mais ça en valait la peine. Depuis une dizaine d’années, Monsieur Larieux est donc l’heureux PDG d’une entreprise qui était déjà prospère mais qu’il a rendu encore plus rentable. Ce qu’il considère comme sa plus grande réussite, c’est le fonctionnement de son équipe. Une sorte de mélange de décontraction, de libéralisme, mais aussi de sérieux et de professionnalisme. Chez les anglo-saxons, le vendredi est le jour de relâche, de décontraction au bureau. Chez Monsieur Larieux, c’est le lundi. Les employés sont autorisés à arriver plus tard, pourvu que le reste du temps, ils se défoncent dans leur travail.

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Publié le 12 octobre 2013
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Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

 
 
Chronique dun début de semaine 
   Lundi matin, 7h45. Monsieur Larieux pénètre dans son bureau. Il est tôt, et personne n’ est encore arrivé. C’ est d’ ailleurs pour cela que Monsieur Larieux arrive si tôt le lundi matin. Ça lui permet de pouvoir se poser tranquillement et de ne pas affronter tout de suite la foule de ses employés et la cohorte de problèmes habituels inhérents à une société comme la sienne. Il a toujours eu l’ ambition d’ avoir sa propre entreprise, Monsieur Larieux, reprendre celle opportunité dealors quand l’ dans laquelle il avait débuté s’ est présentée, il n’ a pas hésité une seconde. Il savait que cela signifiait beaucoup de travail et un grand investissement personnel, que sa vie de famille serait réduite à sa plus simple expression et ses loisirs définitivement bannis, mais ça en valait la peine. Depuis une dizaine d’ années, Monsieur Larieux est donc l’ heureux PDG d’ uneentreprise qui était déjà prospère mais qu’ il a rendu encore plus rentable. Ce qu’ ilconsidère comme sa plus grande réussite, c’ est le fonctionnement de son équipe.
Une sorte de mélange de décontraction, de libéralisme, mais aussi de sérieux et de professionnalisme. Chez les anglo-saxons, le vendredi est le jour de relâche, de décontraction au bureau est le lundi.. Chez Monsieur Larieux, c’ Les employés sont autorisés à arriver plus tard, pourvu que le reste du temps, ils se défoncent est C’dans leur travail. un moyen de leur donner un peu d’ air afin qu’ ils soient plus efficaces. Beaucoup doutaient de la méthode quand Monsieur Larieux l’ a imposée, mais force a été de constater, pour tout le monde, que le système fonctionnait plutôt bien. Le taux de renouvellement des employés de l’ entreprise est le plus faible de sa catégorie et les résultats sont excellents. Que demander de plus ? Donc, en ce lundi matin, Monsieur Larieux goute le calme qui règne encore pour quelques dizaines de minutes dans ses bureaux. Il s’ est installé dans le sien, porte fermée, fenêtre ouverte. Les oiseaux chantent dans la rue, en contre bas. Il déguste son café grand cru dans sa tasse favorite. Installé confortablement, il commence à inventorier le travail qui l’ attend cette semaine. Rien de très passionnant. Quelques chantiers à surveiller dont un important mais qui tourne déjà très bien, deux employés seront en déplacement durant deux jours, et pour le reste, le lot de réunion, de projets et de travail habituels.     8h00. La serrure de la porte principale se fait entendre.C’ est Mademoiselle Martin qui arrive. Toujours très tôt, comme à son habitude. Cette femme est une perle, pense Monsieur Larieux. Une personne appliquée, d’ une mémoire extraordinaire et infaillible,d’ une application et d’une organisation exemplaires. Il serait bien impossible de diriger cette entreprise de plus en plus
florissante sans une assistante comme elle. Elle est à la fois la mémoire de la maison et une force de travail et de concentration impressionnante en toutes circonstances. Discrète comme toujours, elle s’ installe à son bureau en faisant le moins de bruit possible. Elle sait que son patron est déjà là, mais elle respecte le fait qu’ il ne sorte jamais de son antre avant 8h30, au moment de l’ arrivée des premiers employés. Alors elle se met au travail en s’ être psilence, aprèsréparé du thé. Elle classe, elle trie, elle prépare les dossiers nécessaires au travail de la semaine, les documents pour les réunions. Tous les employés sont très disciplinés et rendent leurs écrits à temps, ce qui fait que Melle Martin a du travail dès son arrivée le lundi matin. Aucune perte de temps. Monsieur Larieux est fier de ce fonctionnement qu’ il trouve exemplaire. Le patron commence à des dossiers en courss’ occuper, dicte quelques courriers sur son dictaphone, et guette l’ arrivée de ses premiers employés.  8h30. Les premiers employés arrivent. Comme à leur habitude, ils papotent un peu autour de la machine à café, se racontent leur week- de Monsieur Larieux, l’ entreprise Dansend, plaisantent… c’ est un peu comme à l’ école: on passe par la cour de récréation avant de se mettre au travail. Les premiers arrivés commencent à s’ installer à leur bureau et se mettent en route pour la journée. Peu à peu, la ruche s’ éveille, les téléphones commencent à sonner, les gens passent d’ un espace à l’ autre avec des dossiers, un brouhaha permanent se fait crescendo. C’ est le moment que choisi Monsieur Larieux pour sortir de sa caverne et traverser tous les locaux pour saluer ses troupes.
C’ est le rituel du matin, quelque soit le jour. Monsieur Larieux considère que c’ est la moindre des politesses de saluer tout son petit monde, et c’ est l’ occasion, de manière informelle, de faire avancer quelques dossiers et de booster certains employés, sans trop en avoir l’ air. Monsieur Larieux est très respecté pas ses employés, et son style de management n’ entrave en rien l’ autorité qu’ il a sur eux. C’ est pour cela que ça marche aussi bien.  9h00. Malgré l’ autorisation d’ arriver plus tard le lundi matin, la quasi-totalité des employés est déjà à son poste. Seuls quelques retardataires, toujours les mêmes, n’ arriveront que vers 10H. L’ un d’ entre eux y est autorisé,deux fois par semaines, en raison des horaires de sa femme et du fait qu’ dépose se ils enfants à l’ école. Pour les autres, c’ est un droit qu’ ils utilisent, et pour éviter les débordements, Monsieur Larieux garde un œil particulier sur eux.Il a tendance à partir du principe que ce n’ est pas parce qu’ on dit à quelqu’ un «faites comme chez vous il» qu’ doit se sentir autorisé à mettre les pieds sur la table. Fort de cette image qu’ il a servie au moins une fois à chacun de ses employés, le j ilour de leur embauche, s’ octroie le droit de faire remarquer, quand cela lui semble judicieux, que les limites sont sur le point d’ être franchies. Monsieur Larieux en est à sa première réunion de la journée, quand le téléphone sonne. Monsieur Larieux décroche immédiatement. Quand Mademoiselle Martin se permet de lui passer une communication alors qu’ il est en réunion, c’ est que c’ est forcément important. «Monsieur, un appel pour vous, c’ est la femme de M.  Grégnand ».
Monsieur Larieux est un peu surpris que son assistante lui fasse prendre cet appel, mais il répond tout de même. La femme au téléphone a une voix chaude et plutôt grave, mais claire. Elle est polie, même un peu trop, trouve Monsieur Larieux, surtout pour le type d’ information qu’ elle lui transmet. On dirait quelqu’ un qui n’ a pas l’ habitude d’ utiliser des phrases de plus de trois mots et qui fait des efforts pour paraitre plus instruit et plus poli qu’ il ne l’ est. Il ressort de cette conversation que Monsieur Grégnand, ingénieur de l’ entreprise depuis plusieurs années, est malade s que sa femme voulait etans qu’ on sache ce qu’ il a exactement, en informer directement le patron parce que son mari devait partir en déplacement cet après midi, et qu’ il faudra donc le remplacer. Monsieur Larieux reconnait que c’ est embêtant, mais que son assistante aurait tout aussi bien pu prendre la communication et le message. Qu’ à cela ne tienne, après avoir raccroché, il informe les collaborateurs qui sont près de lui du problème, et la machine Larieux se met en route. Tous les employés ont adopté ce surnom pour qualifier la facilité avec laquelle leur directeur redistribue le travail en cours pour libérer un collaborateur qui partira en déplacement durant deux jours à la place du malade. L’ organisation de l’ entreprise est faite de telle façon que les collaborateurs travaillent non pas seul ou à deux mais à trois sur chaque dossier, de sorte que s’ il en manque un, il y en a toujours un autre pour assurer le suivi. Le fait de n’ être jamais seul aux commandes d’ un dossieren a gêné plus d’ un, au début. Il être impression d’s avaient l’ espionné par les deux autres et de ne pas être libres de leurs mouvements. Mais ils ont très vite compris ce que la collaboration et l’ entraide pouvait leur apporter comme confort
de travail, notamment sur les dossiers les plus lourds ou les plus délicats. Il a fallu recadrer quelques excès, au début, mais les choses ont vite pris leur place. Suivant donc ce principe de la machine Larieux, le dossier est rebasculé à un autre collaborateur qui appelle sa femme en urgence pour qu lui prépare une petite valise et la lui’ elle apporte au bureau. Et oui ! Cela aussi fait partie de la machine Larieux. Sur chaque trinôme, il y a un employé qui habite à moins de 10 minutes d enu bureau, cas d’ urgence de ce type là.  10h00. Les derniers employés arrivent, et contrairement à leurs collègues plus matinaux, ils ne passent pas par la machine à café, ne restent pas discuter, font profil bas et s’ installent directement à leur table de travail. C’ est l’ heure de la seconde tournée d’ inspection deMonsieur Larieux, après quoi il retourne dans son bureau pour la seconde réunion de la journée. Cette réunion est à peine terminée que le téléphone sonne. Mademoiselle Martin, à l’ autre bout du fil, a l’ air plutôt embêtée. « est encor c’Monsieur Larieux,e un appel concernant Monsieur Grégnant. La dame qui appelle dit qu’ elle est sa femme, mais… ce n’ est pas la même dame que tout à l’ heure…» Monsieur Larieux sent un point d’ interrogation lui pousser subitement au dessus de la tête. Comment ça, pas la même femme que tout à l’ heureIl est censé en avoir combien, des? femmes, ce Grégnant ? « Passez-la-moi ».
La femme qui appelle n’ est en effet pas la même que plus tôt dans la matinée, c’ est une certitude. La voix est plus légère, plus fluette. Plus féminine expression estaussi. L’aussi plus naturelle. Monsieur Larieux sent que son interlocutrice parle spontanément. Et soudain, il se souvient d’ elle. Elle est déjà passée, une ou deux fois, déposer des affaires pour son mari, au débu Det qu’ il travaillait ici.puis ils ont déménagé en banlieue et Grégnant est sorti de la listed’ urgencede la machine Larieux. Le directeur est un peu embêté d’ entendre son interlocutrice lui expliquer qu’ elle a absolument besoin de joindre son mari et qu’ elle n’ y parvient pas, nisur son portable, ni sur la ligne de son bureau. Elle s’ excuse de le déranger mais comme son époux doit partir en déplacement pour la semaine, elle a besoin de certains renseignements qu’ il a omis de lui communiquer avantson départ et qui lui sont indispensables pour faire des démarches administratives. Monsieur Larieux laisse des blancs dans ses réponses, il sent qu’ il n’ est pas convainquant du tout, mais il ne sait pas, en fait, quoi dire. Il ne s’ imagine pas expliquant à la jeune femme que son mari est «malade et que c’ est …sa femme » qui a prévenu un peu plus tôt de son absence. Pour couper court à la conversation tout en restant le plus poli possible, il promet de faire part de l’ appel à son employé dès qu’ il le verra. Une fois le téléphone raccroché, le directeur reste songeur. Il faut être peu courageux pour faire appeler sa femme quand on est malade, à moins de ne pas pouvoir du tout parler ou d’être aux urgences, etpas vraiment l’ air d’ être le cas tout àça n’ avait l’ heure, mais faire appeler une autre personne qui se fasse passer pour sa femme, ça, c’ est énorme  en revient pas.! Il n’ Qu’ est-ce que les histoires de famille de ses employés ont à faire dans la vie de l’ entreprise? Et en plus il a prétendu partir en déplacementtoute la semaine alors qu’ il ne s’ agit que de deux
jours !Il va falloir recadrer tout ça avant que d’ autres n’ aient les mêmes idées. Le reste de la matinée se déroule sans problème, puis vient l’ heure à laquelle les employés désertent le bureau pour aller manger. C’ est un autre moment de liberté que Monsieur Larieux laisse à ses collaborateurs. Au lieu des trente ou quarante cinq minutes dont bénéficient la plupart des salariés, ceux de Monsieur Larieux ont droit à une heure trente. De quoi prendre le temp ou d’ aller faire du sport dans le clubs de bien manger, juste à côté. Certaines femmes en profitent, quand elles n’ habitent pas loin, pour repasser chez elles, et d’ autre font leurs courses. Ça leur permet de rentrer moins tard le soir. Monsieur Larieuxn’ a autant pas besoin d’ de temps pour manger, lui. Sa femme de ménage, qui est une excellente cuisinière, lui prépare une fois par semaine des petits plats qu’ elle congèle et il n’ a plus qu’ à choisir, le matin, ce qu’ il emporte. Il s’ est fait installer unfour à micro ondes dans son bureau et il profite du calme de la ruche durant la pause du déjeuner.  14h : L’ activité a repris et de nouveau tout le monde court dans tous les sens. D’ autant qu’ un nouveau problème se présente. Impossible de remettre la main sur le double du dossier que M. Grégnant devait aller défendre en province, hors son remplaçant en a besoin. Il faut donc trouver en urgence une personne compétente en informatique pour craquer le code d’ accès de l’ ordinateur de l’ absent. Logiquement, chaque employé se voit attribué un code d’ accès qui lui est personnel mais que le directeur et son assistante connaissent, au cas où. Dans le cas présent, cela aura été l’ occasion de s’ apercevoir que celui qui passait pour un employé modèle avait modifié son code, rendant son ordinateur inutilisable par les autres.
Monsieur Larieux sent qu’ il commence à perdre patience. Cela lui arrive extrêmement rarement, mais là, il se verrait bien piquer une petite colère. Seulement à quoi bon objet de son, l’ énervement n’ est pas là, et les autres collaborateurs sont aussi embêtés que leur patron. Il retourne dans son bureau et décroche le téléphone. « Appelez-moi Grégnant ». Mademoiselle Martin hésite. « Mais, Monsieur, il est malade..» « Je m’ en fiche qu’ il soit malade! Et puis ça reste à démontrer, ça, qu’ il est malade. Faites-moi son numéro et passez-moi l’ appel tout de suite, je m’ en occupe.» Mademoiselle Martin s’ exécute. Elle connait son patron depuis trop longtemps pour savoir que quand il est dans cet état-là, il est capable de dire n’ importe quoi, qu’ il le regrettera ensuite, et que ça l’ obligera à venir s’ excuser auprès d’ elle. Pas la peine de lui infliger cela, d’ autant que ce qui arrive n’ est pas de son fait. Monsieur Larieux raccroche puis reprend le combiné au premier bip. Ça sonne et au bout de la sixième ou septième sonnerie, le répondeur se met en marche. Le patron hésite un instant à laisser un message. Il n’ aime pas perdre son sang froid, et il sent que là, il n’ est plus toutà fait maitre de ses nerfs. Il raccroche. Son assistante, qui a vu le voyant s’ éteindre sur son standard, se lève et frappe à la porte. C’ est la première bonne nouvelle de l’ après-midi: un des employés connait quelqu’ un dans une autre société du même immeuble. Il est allé le chercher et ils ontréussi à débloquer l’ ordinateur du collaborateur indélicat. Le directeur se lève et se dirige vers le bureau de M. Grégnant. Après avoir trouvé et réédité l’ intégralité du dossier nécessaire, le directeur décide d il considère ordinateur qu’’ explorer l’
maintenant comme suspect. Si son utilisateur s’ est donné la peine d’ en changer le code, c’ est probablement parce que cet appareil ne contient pas que des dossiers professionnels. Et en effet, il ne tarde pas à trouver des dossiers complètement extérieurs à l’ entreprise. Des dossiers personnels, des pages internet relatives à des destinations lointaines, des réservations d’ avion et de trainet puis un gros dossier avec de nouveau un mot de passe. Monsieur Larieux essaye, à tout hasard, le même code succès. Il se lève, vaque pour l’ ordinateur, sans au bureau de son assistante, et en revient avec la date de naissance de Grégnant. Au troisième essai, le dossier s’ ouvre. La date de naissance était au format anglo-saxon et àl’ envers. Décidément, ce dossier doit être important. Au début, Monsieur Larieux croit rêver, mais il s’ aperçoit vite que non. Le dossier protégé contient les affaires des dix dernières années traitées par sa société. En deux temps et trois mouvements, ilréuni l’ ensemble de son personnel dans la grande salle de réunion. Il répartit, pour la seconde fois de la journée, le travail autrement afin de détacher deux de ses plus proches collaborateurs, dont il est sûr de la loyauté. Quand tout le monde est retourné à son poste, il emmène ses deux recrues dans le bureau de Grégnant et il les charge de trouver pourquoi ces dossiers sont là, à quoi ils servent, ce que Grégnant pouvait bien en faire, et tout ce qui leur viendra à l’ idée au fur et à mesure des recherches. Puis, épuisé et très énervé, Monsieur Larieux retourne dans son bureau.  17h : Les premiers employés quittent le bureau, et beaucoup emportent du travail avec eux. Ce n’ est pas dans les habitudes
de la maison, mais vues les circonstances cela parait logique à tout le monde. Le directeur s’ effondre dans le grand fauteuil de cuir qui occupe un angle de son bureau. Il n’ a pas eu une minute de libre de toute la jo on n’ est que lundiurnée, et! Il est un peu inquiet pour le reste de la semaine. La sonnerie du téléphone le fait sursauter. Mademoiselle Martin s’ excuse de le déranger encore avec cette « histoire », mais la femme de Monsieur Grégnant est en ligne. Le directeur ne peut s’ empêcher de demander laquelle des deux veut lui parler. Quand son assistante lui répond, le directeur prend une grande respiration. « Passez-la-moi. Bonsoir madame ! Avez-vous réussi à parler à votre mari ? » Monsieur Larieux a décidé, d’ un coup, qu’ il ne voulait pas entendre la pauvre femme se plaindre ou lui demander quoi que ce soit. Il préfère prendre les devants, quitte à mentir un peu (beaucoup? ). Il a eu assez de problème comme ça aujourd hui, et puis, même s’ il a un peu pitié de son interlocutrice, cette histoire ne le regarde pas, du moins dans sa dimension familiale. A l voix de la femme est plus lente et’ autre bout du fil, la soufflée que ce matin. «Et bien non, ai essayé mais il ne répond toujours justement. J’ pas. Je pensais qu’ il me rappellerait mais il ne l’ a pas fait non plus. Son portable est coupé. Il était bienau bureau aujourd’ hui tout de même, ou alors il est parti directement ? » Le directeur sent que la conversation va vite tourner à l’ interrogatoire et qu’ il va devoir couper court bafouille deux. Il trois phrases rapides, disant que son employé était repassé en
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