E. T. A. Hoffmann — C o n t e sCasse-Noisette et le roi des souris1816Voir en mode pageCASSE-NOISETTE ET LE ROI DES SOURISTraduit par Émile de La BédollièreLE JOUR DE NOËL.Au vingt-quatre décembre, la chambre du milieu et bien plus encore le salon qui ydonnait furent formellement interdits aux enfants du médecin consultant Stahlbaum.Fritz et Marie se tenaient assis l’un près de l’autre dans un coin de la chambre dufond. Le crépuscule du soir était déjà descendu, et ils éprouvaient une certainecrainte en ne voyant pas apporter de la lumière comme cela se faisait d’habitude àcette heure du jour. Fritz raconta, en parlant bien bas à sa jeune sœur (elle étaitâgée de sept ans), qu’il avait entendu frapper et aller et venir dans la chambrefermée, et aussi qu’il n’y avait pas bien longtemps qu’un petit homme, tenant unecassette sous le bras, s’était glissé dans l’escalier.— Pour sûr, ajouta-t-il, ce petit homme est le parrain Drosselmeier.Alors la petite Marie frappa ses petites mains l’une contre l’autre et s’écria toutejoyeuse :— Ah ! le parrain Drosselmeier aura fait pour nous quelque belle chose !Le conseiller de la haute cour de justice, Drosselmeier, n’était pas beau. Il était petitet maigre, avait un visage sillonné de rides ; il portait un grand emplâtre noir surl’œil droit, et il était chauve, qui l’obligeait à porter une jolie perruque blanche, maisfaite en verre avec un art merveilleux.En outre, le parrain était un homme très-habile, qui ...
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