Fables (La Fontaine) orthographe modernisée/Livre IV/5
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Description

L’ÂNE ET LE PETIT CHIEN L’Aſne & le petit Chien.Ne forçons point notre talent ; Ne forçons point noſtre talent ;Nous ne ferions rien avec grâce. Nous ne ferions rien avec grace.Jamais un lourdaud, quoi qu'il fasse, Jamais ...

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Langue Français

Extrait

L’ÂNE ET LE PETIT CHIEN
Ne forçons point notre talent ; Nous ne ferions rien avec grâce. Jamais un lourdaud, quoi qu'il fasse, Ne saurait passer pour galant. Peu de gens que le Ciel chérit et gratifie, Ont le don d'agréer infus avec la vie. C'est un point qu'il leur faut laisser ; Et ne pas ressembler à l'Âne de la Fable, Qui pour se rendre plus aimable Et plus cher à son Maître, alla le caresser. Comment, disait-il en son âme, Ce Chien, parce qu'il est mignon, Vivra de pair à compagnon Avec Monsieur, avec Madame, Et j'aurai des coups de bâton ? Que fait-il ? Il donne la patte, Puis aussitôt il est baisé : S'il en faut faire autant afin que l'on me flatte, Cela n'est pas bien malaisé. Dans cette admirable pensée, Voyant son Maître en joie, il s'en vient lourdement, Lève une corne toute usée ; La lui porte au menton fort amoureusement, Non sans accompagner pour plus grand ornement De son chant gracieux cette action hardie. Oh ! oh ! quelle caresse, et quelle mélodie ! Dit le Maître aussitôt. Holà, Martin bâton. Martin bâton accourt ; l'Âne change de ton. Ainsi finit la Comédie.
Fables de La Fontaine : Barbin & Thierry | Georges Couton
L’Aſne & le petit Chien.
Ne forçons point noſtre talent ; Nous ne ferions rien avec grace. Jamais un lourdaur, quoy qu’il faſſe, Ne ſçauroit paſſer pour galant. Peu de gens que le Ciel cherit & gratifie, Ont le don d’agréer infus avec la vie.  C’eſtun point qu’il leur faut laiſſer ; Et ne pas reſſembler à l’Aſne de la Fable,  Qui,pour ſe rendre plus aimable Et plus cher à ſon Maiſtre, alla le careſſer.  Comment,diſoit-il en ſon ame,  CeChien, parce qu’il eſt mignon,  Vivrade pair à compagnon  AvecMonſieur, avec Madame,  Etj’auray des coups de baſton ?  Quefait-il ? il donne la pate,  Puisauſſi-toſt il eſt baiſé. S’il en faut faire autant afin que l’on me flate,  Celan’eſt pas bien mal-aiſé.  Danscette admirable penſée, Voyant ſon Maiſtre en joye, il s’en vient lourdement,  Leveune corne toute uſée ; La luy porte au menton fort amoureuſement. Non ſans accompagner, pour plus grand ornement De ſon chant gracieux cette action hardie. Oh oh ! quelle careſſe, & quelle melodie ! Dit le Maiſtre auſſi-toſt. Holà, Martin bâton. Martin bâton accourt ; l’Aſne change de ton.  Ainſifinit la Comedie.
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