À M. Viguier
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Description

Évadez-vous en lisant le poème "À M. Viguier" écrit par Charles-Augustin Sainte-Beuve (1804-1869) en 1830. "À M. Viguier" de Sainte-Beuve est un poème classique faisant partie du recueil Les consolations. Vous avez besoin de ce poème pour vos cours ou alors pour votre propre plaisir ? Alors découvrez-le sur cette page. Le téléchargement de ce poème est gratuit et vous pourrez aussi l’imprimer.
Grâce à ce document PDF sur le poème de Sainte-Beuve, vous pourrez faire une analyse détaillée ou bien tout simplement profiter de très beau vers de "À M. Viguier".

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1830
Nombre de lectures 3
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale
Langue Français

Extrait

À M. Viguier.

Au temps des Empereurs, quand les Dieux adultères,
Impuissants à garder leur culte et leurs mystères,
Pâlissaient, se taisaient sur l'autel ébranlé
Devant le Dieu nouveau dont on avait parlé,
En ces jours de ruine et d'immense anarchie
Et d'espoir renaissant pour la terre affranchie,
Beaucoup d'esprits, honteux de croire et d'adorer,
Avides, inquiets, malades d'ignorer,
De tous lieux, de tous rangs, avec ou sans richesse,
S'en allaient par le monde et cherchaient la sagesse.
À pied, ou sur des chars brillants d'ivoire et d'or,
Ou sur une trirème embarquant leur trésor,
Ils erraient ; Antioche, Alexandrie, Athènes
Tour à tour leur montraient ces lueurs incertaines
Qui, dès qu'un œil humain s'y livre et les poursuit,
Toujours, sans l'éclairer, éblouissent sa nuit.
Platon les guide en vain dans ses cavernes sombres ;
En vain de Pythagore ils consultent les nombres ;
La science les fuit ; ils courent au devant,
Esclaves de quiconque ou la donne ou la vend.

Du Stoïcien menteur, du Cynique en délire,
Dans leur main, chaque fois, le manteau se déchire.
Puis, par instants, lassés de leur secret tourment,
Exhalant en soupirs leur désenchantement,
Au bord d'une fontaine, au pied d'un sycomore,
Des jours entiers assis, leur ennui les dévore ;
Le dégoût les irrite aux désirs malfaisants,
Et, pour dompter leur âme, ils soulèvent leurs sens.
Et bientôt les voilà, ces enfants du portique,
Ces nobles orphelins de la sagesse antique,
Les voilà ces amants du vrai, du bien, du beau,
Dormant dans la débauche ainsi qu'en un tombeau ;
Les voilà sans couronne, épars sous des platanes,
Dans le vin, pêle-mêle, aux bras des courtisanes,
Rêvant après la vie un éternel sommeil :
Quelle honte demain en face du soleil !

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