Le grand mensonge I Comme d’habitude, ce matin, je me suis rendu dans ma petite chambre qui me sert de bureau et qui se trouve au fond du jardin. C’est là où je m’enferme pour lire ou pour écrire. Et parfois même pour méditer. J’ai donc mis un peu d’ordre dans mon lieu de travail, avant de commencer à chercher un sujet qui pourrait intéresser mes lecteurs. Le mot « lecteurs » est un peu fort, surtout quand on sait que mon public se limite à ma femme et mes deux enfants. Au bout d’une demiheure, j’étais incapable de trouver une histoire qui pourrait ne pas ennuyer ma famille, ni susciter sa colère, car, souvent, la critique tourne à la dérision, parfois même à la moquerie. Surtout de la part de ma femme qui qualifie toujours mes activités de « paresse déguisée ». Je suis sorti alors pour faire un tour dans le jardin et respirer l’air frais dans l’espoir de dénicher une nouvelle salvatrice. Voyant que l’inspiration me boudait, j’ai fumé un tout petit joint, dose nécessaire pour une créativité artificielle, avant de rejoindre mon bureau et de plonger, la tête la première, dans les abîmes de la fiction, quitte à ne pas plaire à ma progéniture une fois de plus. En y entrant, j’ai trouvé trois personnes que je ne connaissais pas et qui avaient l’air d’attendre mon retour. Trois hommes assis près de la table sur laquelle je travaillais.
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