Politiquesde décentralisation en éducation:diversité internationale,légitimations théoriquesetjustifications empiriques
Nathalie
Mons
Depuisdeuxdécennies,les réformesde décentralisation de l’éducationsesontmultipliées sur tousles continents.De nombreuxpays, auxcaractéristiqueséconomiques,démographiquesouéducatives très diverses,ontmisen œuvrecespolitiqueséducativesmultiformes.Multiplesparnature,ellesontfaitexploser l’oppositionschématique entreÉtatscentralisésetÉtatsfédéraux:latypologie de larépartition des compétencesen éducations’estenrichie de nouvellesfamilles.Pourtant,l’engouementpourlagouvernance locale nes’appuie pas sur uncorpus théoriquesolide,pasplusqu’il netrouvesalégitimité danslarecherche empirique.Le débat surlesconséquences scolairesde ladécentralisation de l’éducation n’est, à ce jour, pasclos.
«Lorsque les responsablespolitiquesetlesana-lystes tirentdesleçonsde lalittératureactuellesurla décentralisation,ilsdoiventêtreconscientsque les argumentsappuyantcetype deréformes tiennent plusd’espoirsetde préférencespersonnellesque de résultatsempiriquesfondés.Ladécentralisation en éducation…conduitàun processus turbulentet complexe,dontl’évolution etles résultatsnesont souventni explicables,ni prévisibles. » C’estences termescrusque la chercheuse de l’Université deStanford, Diana Rothen (2000),pointe
dudoigtlescarencesquicaractérisentaujourd’hui lesanalysesetlespolitiquesde décentralisation de l’éducation.
Il est vrai qu’enFrancecommeàl’étranger,la décentralisation estaucœurdesdébatsnationaux, lespolitiquesopèrentde nombreux revirements,le chemin emprunté parles réformesesthasardeux. Ainsi,la Hongrie quiavaitfaitlechoixd’unetrèsforte décentralisationaudébutdesannées90est revenue enarrière en 1998,lespouvoirsdugouvernement central ontétérenforcés.De même,leRoyaume-Uni, adepte de l’ultra-décentralisation, a adoptésousle gouvernementBlairles«stratégiesde lecture etde